En 2020, Netflix annonçait fièrement l’arrivée d’une série en live-action adaptée de l’univers tentaculaire d’Assassin’s Creed. Cinq ans de silence radio, de changements d’équipe créative et de doutes plus tard, cette adaptation refait enfin surface, avec des ambitions renouvelées et une équipe créative solide.
De quoi, peut-être, effacer le goût amer laissé par le film de 2016 porté par Michael Fassbender, dont le choix catastrophique de centrer l’intrigue presque exclusivement dans le présent avait déçu à peu près tout le monde. Cette fois, les Assassins semblent avoir trouvé un terrain plus propice : celui de la série, qui pourrait épouser bien mieux les récits historiques et les grandes fresques du jeu vidéo d’origine.
Une série ambitieuse, entre foi, vengeance et humanité
C’est Roberto Patino (DMZ, Westworld, Sons of Anarchy) et David Wiener (Halo, Homecoming, The Killing) qui héritent du projet. Les deux hommes officieront comme showrunners et producteurs exécutifs, avec un objectif clair : retrouver l’âme des jeux.
« Nous sommes fans d’Assassin’s Creed depuis sa sortie en 2007. Chaque jour passé à travailler sur cette série nous laisse excités et humbles devant les possibilités que nous offre cet univers. Derrière l’ampleur, le spectacle, le parkour et l’adrénaline, il y a la base du genre d’histoire humaine le plus essentiel : celui de personnes en quête de sens, luttant avec des questions d’identité, de destinée et de foi. » – David Wiener et Roberto Patino
La promesse va bien au-delà des figures encapuchonnées ou des sauts de la foi. Pour ses showrunners, la série vise le cœur de la franchise : ses dilemmes moraux, ses luttes de pouvoir, et ses résonances modernes à travers les époques.
« Assassin’s Creed parle de pouvoir, de violence, de sexe, de cupidité et de vengeance. Mais par-dessus tout, c’est une série sur la valeur des liens humains, à travers les cultures, à travers le temps – et sur ce que nous risquons de perdre, en tant qu’espèce, quand ces liens se brisent. »
Des déclarations qui semblent déjà bien plus en phase avec les fondamentaux de la saga vidéoludique qu’un bras robotique de 15 mètres dans un laboratoire high-tech… et que le souvenir d’un réalisateur qui, fièrement, clamait n’avoir jamais touché au jeu, comme si cela garantissait une hauteur d’esprit cinéphilique. Les temps ont changé (et fort heureusement).
Une guerre de l’ombre, des destins entrelacés
D’après le synopsis officiel, la série Netflix se concentrera sur le conflit séculaire entre les deux factions emblématiques de la saga : les Templiers et les Assassins. Une lutte de l’ombre, philosophique et idéologique, sur fond de manipulations, de contrôle de masse, et de résistance par la liberté. Classique, oui, mais aussi indémodable.
« La série sera centrée sur la guerre secrète entre deux factions de l’ombre : l’une cherchant à déterminer l’avenir de l’humanité par le contrôle et la manipulation, tandis que l’autre se bat pour préserver le libre arbitre. La série suivra ses personnages à travers des événements historiques majeurs, alors qu’ils luttent pour façonner le destin de l’humanité. »
Et c’est là que le format série se montre bien plus adapté. Loin d’un film unique contraint à condenser une timeline riche en deux heures, une série peut se permettre de flâner dans les époques, de creuser les arcs narratifs et de donner vie à des personnages complexes, comme le font si bien les opus les plus réussis des jeux.
Un timing parfait pour la lame cachée
Il faut dire que le timing n’aurait pas pu être mieux choisi. Ces dernières années, les adaptations de jeux vidéo ont (enfin) prouvé qu’elles pouvaient être excellentes. The Last of Us sur HBO a conquis critiques et public, Fallout sur Amazon a battu des records, et du côté de Netflix, on se souvient encore du coup de maître Arcane ou de l’élan cyberpunk d’Edge Runners. Ce nouvel âge d’or pour les adaptations vidéoludiques a changé la donne.
Et avec un tel contexte, le projet Assassin’s Creed devient presque un pari sûr. Netflix a les moyens, Ubisoft est directement impliqué via son pôle Film & TV (avec Gerard Guillemot, Margaret Boykin, Austin Dill et Matt O’Toole à la production exécutive), et surtout, les ambitions sont claires :
« Nous sommes très enthousiastes à l’idée de travailler aux côtés de Roberto, David et de nos partenaires chez Netflix pour porter cette franchise adorée à l’écran. Nous avons hâte d’offrir une expérience fidèle à ce que les fans aiment dans Assassin’s Creed, tout en faisant découvrir ses mondes inoubliables et ses thèmes intemporels à de nouveaux publics dans le monde entier. » – Margaret Boykin, Ubisoft Film & Television
Un passé mouvementé, un avenir plus clair ?
On se souvient que le projet a longtemps stagné. Initialement, Jeb Stuart (Die Hard) était censé écrire la série, mais il a quitté le navire en 2023, invoquant des visions créatives divergentes avec les exécutifs de Netflix. On se souvient également du projet de série animée Minecraft chez Netflix, toujours silencieux à ce jour, ou encore de l’adaptation de Tomb Raider par Phoebe Waller-Bridge pour Prime Video, manifestement à l’arrêt depuis de longs mois.
Mais cette fois, la série semble enfin prête à s’extraire de l’Animus pour de bon. Aucune date de diffusion n’a encore été annoncée, mais le projet est bel et bien en marche et tout porte à croire qu’il finira, cette fois, par bel et bien aboutir.
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