Annoncé lors du dernier State of Play, Romeo is a Dead Man marque le grand retour de Grasshopper Manufacture avec une toute nouvelle licence. Cinq ans après No More Heroes III, le studio dévoile enfin ce sur quoi son équipe travaillait : un jeu d’action science-fiction à la violence frontale, toujours conçu comme une déclaration de style, avec Suda51 et Ren Yamazaki à la réalisation.
Amour, donne-moi ta force
Romeo Stargazer est un agent du FBI spatio-temporel, mort sans vraiment l’être, ramené par un paradoxe pour traquer les pires criminels de l’univers, dans un monde fracturé par les excès de la science. Il se donne aussi une autre mission, plus intime et donnant son sens au titre du jeu : Romeo désire retrouver Juliet, sa bien-aimée disparue.
Le jeu promet une alternance nerveuse entre fusillades stylisées et combats à l’arme blanche, dans un beat’em all sanglant comme Grasshopper Manufacture sait les signer. Le gameplay se veut frontal, viscéral, axé sur l’agression pure à la Devil May Cry, avec des environnements en perpétuelle déconstruction et des mécaniques de glissement entre dimensions. La mise en scène, elle, assume le trop-plein, l’excès, et le grand n’importe quoi chorégraphié dont nous sommes habitués.
Le tout est porté par une direction artistique toujours aussi goofy, gore et grotesque, lorgnant cette fois vers le tokusatsu – Kamen Rider, Ultraman et consorts – avec, en filigrane, une vibe très Chainsaw Man dans le chara design, l’un des grands succès récents de la Shueisha, et connu pour briser les codes du shonen sans aucune vergogne.
Et cette force me sauvera
Le studio parle d’un projet ambitieux, pensé comme un concentré de tout ce qui fait sa force : une œuvre qui se regarde autant qu’elle se joue, s’auto-cite, et qui n’hésite pas à s’éparpiller loin des normes d’aujourd’hui, dans un game design qui flirte avec l’absurde.
Vers la fin du trailer de Romeo is a Dead Man, une très courte séquence vient brouiller les frontières. Un montage halluciné enchaîne différents styles visuels : animation, séquences live, filtres monochromes et jeux 2D. Un indice sur le contexte méta-narratif du jeu ? Ou seulement des mini-jeux un peu loufoques ?
Notons aussi que l’on pourrait également reconnaître la patte de l’artiste Yusuke Isao dans l’une des images, déjà à l’œuvre sur Travis Strikes Again et No More Heroes III, notamment dans l’usage du noir et blanc granuleux, héritage d’un cinéma underground devenu signature esthétique.
En s’écartant une fois de plus des formats dominants, Grasshopper Manufacture rappelle que le médium peut encore être un terrain d’expérimentation totale, où l’excès devient une esthétique revendiquée. Et on ne peut que les en remercier.
À en croire la bande-annonce et les promesses affichées autour de Romeo is a Dead Man, on se demanderait même si le studio dispose enfin d’un budget à la hauteur de sa folie. Rendez-vous en 2026 sur PC, Xbox Series X|S et PS5 pour en avoir le cœur net.
Metacritic a une influence négative sur le jeu vidéo selon Suda51
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