On sait que depuis quelques mois, Activision-Blizzard doit gérer une situation désespérément proche de celle qu’a connu (que connaît ?) Ubisoft. Avec cette difficulté supplémentaire pour la société d’avoir face à elle l’équivalent de l’Inspection du Travail de l’État de Californie, qui a intenté une action en justice pour des faits de discrimination et de harcèlement sexuel. Alors que l’affaire est loin d’être réglée, le Wall Street Journal a sorti hier un article en forme de bombe pour l’éditeur.
On y apprend en effet que Bobby Kotick, PDG tout puissant de la compagnie, serait personnellement impliqué dans ces nombreuses affaires qui font aujourd’hui l’objet d’enquêtes. Ce qui viendrait gravement contredire les déclarations de Kotick, qui clame à tout vent qu’il n’a d’autre priorité que le bien-être de ses salariés : « Anyone who doubts my conviction to be the most welcoming and inclusive workplace doesn’t really appreciate how important this is to me », Bobby Kotick cité par Jason Schreier (« Quiconque doute de mon intention de rendre l’entreprise la plus accueillante et inclusive ne comprend pas exactement à quel point cela est important pour moi » ).
Le Wall Street Journal, loin d’être le premier tabloïd venu, relaie ainsi qu’on lui reproche directement d’avoir caché au conseil d’administration de multiples accusations de viol (en 2016 et 2017) contre un cadre de la société, une affaire que Kotick aurait réglée en interne, loin des tribunaux. D’autres accusations, de harcèlement sexuel cette fois (en 2017), auraient conduit une enquête interne à indiquer le licenciement de l’accusé, un responsable de Treyarch, ce que Kotick aurait personnellement empêché en maintenant l’homme à son poste.
Kotick est aussi personnellement accusé de harcèlement sexuel et autres mauvais traitements. Parmi différents exemples cités par le journal, on peut lire l’histoire d’une hôtesse de l’air de son jet privé renvoyée après qu’elle a accusé le pilote de harcèlement sexuel, ou celle d’une de ses assistantes qu’il aurait carrément menacée de faire tuer.
Au milieu de tout cela, on a appris le départ de Jen Oneal, qui était à la tête de Blizzard. La société se vantait d’avoir nommé à sa tête une femme, mais celle-ci explique avoir été utilisée et discriminée.
Les salariés d’Activision-Blizzard ont organisé une manifestation hier devant les locaux de la société, suite à l’article du Wall Street Journal, pour demander le départ de Kotick. Jason Schreier rapporte que plus de cent salariés ont répondu à l’appel, ce qui, selon lui, est impressionnant pour une telle manifestation, organisée en moins de deux heures, et d’autant plus compte tenu du fait que de nombreux employés sont encore en télétravail.
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