À quelques semaines maintenant de l’arrivée des consoles next-gen, nous revenons sur le catalogue des machines de huitième génération à travers dix titres qui auront durablement marqué l’histoire des jeux vidéo. Notre noble quête nous emmène aujourd’hui par-delà le mont Olympe, là où les dieux nordiques font loi. Vous l’aurez compris, on s’attaque au colossal God of War.
Nous sommes en 2005 et les joueurs s’apprêtent à faire la connaissance d’un guerrier animé par une rage incommensurable. God of War, premier du nom, est un succès indiscutable, un coup de maître qui va directement participer à l’ascension de la PS2 (titre exclusif à la console), mais surtout de la marque Playstation qui fera de Kratos, l’iconique héros du jeu, un de ses porte-étendards (aux côtés d’Uncharted ou de Killzone).
La saga puise avec intelligence dans la mythologie grecque pour nous conter une épique histoire de vengeance. Kratos, simple mortel élevé au rang de dieu, défie les cieux et fera couler le sang tout au long de sa quête. Suivront ainsi une multitude de jeux basés sur le même principe. Notre dieu de la guerre déchu enchaîne ses proies dans des batailles toujours plus épiques.
À l’heure actuelle, on dénombre pas moins de huit épisodes canoniques (sans compter les rééditions), mais en 2016 avec le dernier opus en date, la série prend un virement mémorable.
Exit la Grèce, bonjour le Scandinavie, ce déplacement géographique cache en réalité une importante prise de risques de la part de SIE Santa Monica Studio. En effet, celui-ci redistribue les cartes de sa saga à succès en exportant son concept à d’autres cultures, à d’autres mythes, le tout en modifiant (légèrement) le gameplay. D’ailleurs, initialement nommé God of War 4, jeu restera simplement God of War tant les développeurs veulent marquer le coup.
Attention, il ne s’agit pas d’un simple remake ou reboot, les événements de l’épisode se passent bien après ceux des anciens. Et c’est là tout le génie du projet, il s’agit à la fois d’une suite, mais également d’un nouveau départ pour notre héros à barbe.
Quel pari, quelle prise de risques ! On ne le dira jamais assez tant les enjeux sont importants. Prendre les fans à contre-pied est un exercice à double tranchant, on sait pertinemment ce que les joueurs passionnés (le mot correct pour imbéciles) peuvent causer en cas de mécontentement, n’est-ce pas The Last of Us ?
Toujours est-il que God of War crée la surprise, et s’avère être un colossal succès. Alors, comment l’expliquer ? Tout d’abord, par son scénario d’une surprenante cohérence entre la mythologie grecque et scandinave, l’exil du dieu de la guerre déchu en terres nordiques s’imbrique parfaitement dans son histoire, son passé et apporte ainsi un tout nouveau terrain de jeu à explorer.
Car oui, SIE Santa Monica Studio ne s’est jamais caché de vouloir modeler une saga dans la saga, une histoire dédiée à la mythologie nordique. Surtout qu’entre God of War III et cet opus, les années ont passé pour Kratos. Sa vie a sensiblement changé. Le guerrier sanguinaire s’est assagi, s’est trouvé femme et enfant. Oui, la bête féroce n’est plus, enfin, presque.
On peut avoir le meilleur scénario du monde, si on ne sait pas le raconter, personne ne le remarquera. Force est de constater que God of War excelle dans sa narration, le jeu tient en haleine ses joueurs du début à la fin avec un rythme parfaitement maîtrisé. C’est bien simple, jamais il ne nous a été conté une aventure pareille.
Quant au gameplay, on l’avait mentionné plus haut, ce dernier a été modifié, délaissant un temps soit peu le côté bourrin pour des affrontements un peu plus subtiles et stratégiques. Même si dans la plupart des combats, on foncera hache à la main, il faudra de temps à autre observer et réfléchir avant de porter son attaque. La présence du fils au nom d’Atreus en tant que compagnon de soutien apporte également un renouveau inédit à la saga.
Dernier aspect à prendre en note : le semi-monde ouvert. Il est dorénavant possible de revenir en arrière pour ramasser quelques trésors oubliés en cours de route ou terminer une quête optionnelle incomplète.
God of War brille également de par sa direction artistique juste somptueuse. Chaque personnage, chaque élément du jeu est travaillé pour un rendu total impeccable. Le tout, porté par une musique certes discrète, mais si épique.
Voilà pourquoi God of War a marqué au fer rouge cette génération de consoles. On retiendra du jeu le pari de son studio à changer sensiblement tous les paramètres qui faisaient le succès de la saga pour l’élever davantage. Scénario, narration, gameplay, musique, tout a été repensé pour rendre une expérience inoubliable. Comme quoi, un dieu, même déchu, a toujours de la ressource.
On attend maintenant avec une impatience non dissimulée la suite annoncée pour 2021 sur PlayStation 5 : God of War: Ragnarök. On se retrouve à la fin de la prochaine génération avec ce titre ?
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