Earn the number. Voilà l’injonction sobre mais évocatrice qui conclut la bande-annonce de ce 007: First Light, dévoilée lors du dernier State of Play de PlayStation. IO Interactive, artisan méticuleux de la série Hitman, lève le voile après tant d’années d’attente sur ce qui s’annonce comme une relecture audacieuse du mythe de James Bond. Le rendez-vous est pris pour 2026, année où l’espion le plus célèbre du monde troquera le flegme de l’homme accompli contre l’instinct brut d’un jeune homme en devenir.
Un Bond dans le temps
Il n’a que 26 ans. Il n’est pas encore double 07. Et il ne connaît du luxe des casinos que les murmures de ses anciens camarades de pension. Orphelin à l’âge de 11 ans, ballotté de pensionnat en pensionnat, puis jeune engagé dans la Royal Navy, ce James Bond-là n’est pas encore une légende, mais une promesse. IO Interactive nous propose ici de découvrir non pas le héros, mais l’homme avant l’icône : une recrue aux gestes encore maladroits, mais aux instincts acérés, à la fois charmeur, impulsif, et peu à peu façonné par le tumulte des missions secrètes.
Le concept d’un James Bond débutant est ici poussé bien au-delà de ce qu’avait esquissé le film Casino Royale de 2006. First Light s’empare d’un territoire jusqu’ici jamais exploré par la saga cinématographique : les véritables origines, les années de formation, les premiers pas d’un très jeune Bond. Ce choix narratif, audacieux et inédit, confère donc à cette aventure vidéoludique une réelle plus-value, une raison d’être pleinement justifiée, en s’aventurant là où les films n’ont jamais osé poser le pied.
Un parti pris d’autant plus pertinent que les dernières déclarations de Barbara Broccoli, peu avant la cession de la licence à Amazon, laissaient entendre que le cinéma ne souhaitait pas explorer cette période charnière. IO Interactive, à travers ce projet, comble donc un vide narratif plein de potentiel pour en faire le cœur battant de sa vision.
Une renaissance vidéoludique pour 007
Voilà plus de dix ans que James Bond n’avait pas véritablement posé le pied sur console. Les derniers jeux s’étaient contentés de s’aligner sur les longs-métrages, calquant d’ailleurs leurs visages sur celui de Daniel Craig, répliquant les intrigues passées sans oser les réinventer. Ici, pas de star hollywoodienne en capture 3D, pas de fil narratif imposé par le cinéma : First Light invente son propre 007, évoluant dans une chronologie autonome, affranchi des contraintes cinématographiques. Un Bond façonné de toutes pièces, comme un parfait équilibre entre l’hommage appuyé (Q et ses gadgets, l’Aston Martin vrombissante, et bien sûr le célèbre « The name’s Bond… ») et un souffle de renouveau audacieux et résolument moderne.
IO Interactive ne se contente pas de jouer dans la cour des grands : le studio entend bâtir un univers à lui seul, et de faire de cette origin story le point de départ d’une trilogie, comme l’a récemment confié Hakan Abrak, son PDG. L’ambition est palpable, et l’héritage, non seulement respecté, mais sublimé par une véritable vision singulière de l’univers de l’espion britannique.
Une résurrection vidéoludique
En trois minutes seulement, la bande-annonce pose le décor : cascades millimétrées, fusillades intenses, montres lasers et sourires en coin, tout est là, dans cette partition bien connue du grand public. Pourtant, l’ensemble dégage une vitalité nouvelle, une urgence, comme si l’on assistait à la naissance d’un prédateur au sang encore tiède. Une incarnation de l’agent qui semble d’ailleurs autant emprunter eu charme brut de Sean Connery, qu’à l’ironie british de Roger Moore et la violence intense de Daniel Craig.
On apprend également que Lennie James, bien connu des fans des séries The Walking Dead en tant que Morgan Jones, prêtera ses traits à un personnage encore mystérieux. Initialement présenté en 2020 sous le nom de Project 007, ce titre aura mis du temps à sortir de l’ombre – le temps notamment d’assister à la fin de l’ère Daniel Craig au cinéma, au rachat de la MGM par Amazon, et à un tournant historique pour la franchise, marqué par le retrait de ses gardiens emblématiques : Barbara Broccoli et Michael G. Wilson.
Mais l’attente n’aura pas été vaine : le jeu est prévu sur PlayStation 5, Xbox Series, PC, et même sur Nintendo Switch 2, confirmant la volonté d’en faire une œuvre transversale, au croisement de toutes les plateformes modernes.
Il s’agira surtout du premier véritable jeu James Bond AAA pensé pour l’actuelle génération de consoles, une rareté précieuse dans un paysage vidéoludique qui guettait son retour depuis bien longtemps. Et dans un contexte où la franchise est en sommeil au cinéma depuis 2021, sans le moindre successeur officiel à Daniel Craig après près de quatre années d’attente, nul doute que les fans se rueront avec ferveur sur cette aventure inédite, en attendant le retour tant espéré de l’agent 007 sur grand écran.
Avec 007: First Light, IO Interactive ranime une légende et lui offre un retour en grande pompe au sein d’un médium qu’il a pourtant su marquer autrefois. Et bien que le développement du jeu ait débuté avant le rachat de la MGM, il s’agira de la première œuvre estampillée James Bond à paraître sous l’égide d’Amazon. Un symbole fort, en espérant que cette aventure vidéoludique trace la voie d’une nouvelle ère prometteuse pour l’agent le plus célèbre du MI6.
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