Alors que le remake de Dragon Quest III a battu des records de vente lors de sa sortie, l’un des créateurs de la licence, Yuji Horii, a reçu un prix de la part de l’agence gouvernementale japonaise des affaires culturelles. « Le prix du Commissaire à l’agence des affaires culturelles » vise à récompenser ceux qui ont réalisé des accomplissements remarquables dans les domaines des arts et de la culture.
Il s’agit donc d’une reconnaissance officielle par le gouvernement des réussites de Yuji Horii dans le domaine du jeu vidéo. Le prix valorise aussi le rayonnement international de la carrière de ceux qui le reçoivent.
Pour Yuji Horii, recevoir cette reconnaissance est la preuve d’un changement, celle de la place du jeu vidéo dans le paysage public. Il affirme notamment :
Il y a environ quarante ans, le jeu vidéo était mal considéré par la société, on pensait qu’il était une cause de criminalité, mais après tout ce temps, ils sont maintenant reconnu comme une partie de la culture par le pays. Je suis profondément honoré.
Si c’est un débat qu’on a surtout l’habitude de voir recyclé après des tragédies en Occident, le Japon n’a pas été épargné par son lot d’associations néfastes, pas forcément légitimes. Dans les années 1980, auxquelles fait référence Horii, c’est surtout l’affaire Miyazaki qui avait fait couler beaucoup d’encre sur le sujet.
Il est certain que les répercussions de cet événement ont fortement marqué sa carrière : il s’agit de l’époque où Yuji Horii entre dans le milieu du jeu vidéo, d’abord en tant que journaliste spécialisé dans le jeu vidéo pour la Shueisha, puis en tant que développeur chez Enix.
Cependant, peut-être cette reconnaissance par l’agence gouvernementale japonaise des affaires culturelles s’inscrit dans un plus large dessein de l’Etat japonais. Plus tôt cette année, des ébauches d’une nouvelle stratégie de promotion du pays par les arts a été diffusée. Les jeux vidéo y étaient présentés comme l’une des « industries fondamentales » de la stratégie.
Plus qu’une simple « partie de la culture », le jeu vidéo est considéré par le gouvernement comme un élément essentiel dans la promotion culturelle, avec, notamment, une identification claire des licences phares à mettre en valeur.
Dragon Quest est un candidat idéal : fort d’un succès toujours aussi retentissant sur le territoire national, la licence garde un fort potentiel à l’international, puisqu’elle reste toujours derrière l’ombre d’autres licences plus fortes à l’international.
La reconnaissance du travail de Horii ne serait, dans ce cas, pas un acte isolé : doit-on s’attendre à voir de plus en plus d’acteurs majeurs du jeu vidéo travailler à proximité du gouvernement japonais ? Parmi les promesses de cette nouvelle stratégie, le gouvernement japonais s’engagerait à offrir des conditions de travail améliorées et de meilleurs salaires pour les industries concernées, le jeu vidéo japonais a donc tout à y gagner…
Test Dragon Quest III HD-2D Remake – À l’épreuve du temps ?
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Dragon Quest III HD-2D – Records de vente battus au Japon
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