Pierre qui roule n’amasse pas mousse, dans Yoku’s Island Express.
« J’vis comme une boule de flipper, qui roule… » chantait la très jolie Corynne Charby en 1986. C’est aussi ce que pourrait se dire Yoku, petit héros de la grande aventure qui sera relatée dans Yoku’s Island Express. Nous avons eu la chance de tâter de nos gros doigts boudinés le premier jeu des studios Villa Gorilla (avec l’aide de Team 17 à qui on doit The Escapists, dont vous pourrez retrouver le test dans nos lignes) et de tailler le bout de gras avec Mattias Snygg, artiste ayant travaillé sur le jeu et co-fondateur du studio. Et comme on vous aime beaucoup, on vous donne même nos premières impressions.
Ne pas perdre la boule.
Mélanger flipper, puzzle game et monde ouvert, c’est ce qu’on pourrait appeler un cocktail pour le moins improbable. C’est pourtant ce que parvient à faire Yoku’s Island Express. Dans ce titre, nous suivons les aventures de Yoku, sorte de petit ver bousier qui roule sa bosse et une boule dont il ne se sépare jamais, sur l’île de Mokumana. La petite bébête, qui prend la casquette de postier sur l’île, doit donc explorer les lieux. Problème, Yoku ne sait pas sauter. Par chance, l’île est parsemée de bumpers et autres leviers de flippers qui lui permettent d’atteindre les zones les plus surélevées.
Pad en main, Yoku’s Island Express est un jeu très accessible. Le personnage répond parfaitement à nos injonctions. Yoku est réactif. En plus de vos déplacements, vous débloquerez tout un arsenal de gadgets farfelus (aspirateur à limaces explosives, sifflet servant à attirer l’attention des autochtones de l’île…). Par ailleurs, les énigmes s’intègrent très naturellement au jeu, et la progression s’effectue avec naturel. Il en résulte un mix plate-forme et puzzle game très réussi et intéressant. Cependant, les puristes du flipper pourraient regretter l’absence de feeling au niveau de l’impulsion. Que vous appuyez fermement sur les gâchettes de la manette ou légèrement, Yoku s’envolera avec la même force. On pourra cependant temporiser en disant que cette absence de physique permet de rendre le jeu un poil plus accessible.
Ne pas se mettre en boule.
La première chose qui nous a frappé lorsque nous nous sommes frottés à Yoku’s Island Express est le gigantisme de la carte. Celle-ci, cachée par les nuages, se dévoile à mesure que l’on avance dans le jeu. Le monde que vous devrez explorer est très vaste et promet son lot de découvertes. Graphiquement, Yoku’s Island Express propose des graphismes en 2D de toute beauté avec des teintes colorées et chamarrées évoquant la peinture. Nous avons testé la version Switch. En mode « nomade », le petit écran de la console de Nintendo affiche une résolution beaucoup plus fine que sur un téléviseur. Jouer sur grand écran permet en revanche de se rendre compte du grain de l’image. Quoi qu’il en soit, Yoku’s Island Express est une réussite visuelle.
La beauté d’un jeu ne se mesure pas qu’à l’aune de la technique, mais aussi à la patte artistique. Et sans aucun doute, Yoku’s Island Express possède une touche très intéressante. L’aspect pictural est parfaitement bien rendu et ajoute une dose de poésie à l’ensemble. Il y a quelque chose de Ghibli-esque, lorsqu’on voit certaines des créatures géantes que Yoku rencontre au fil de son aventure. Ajoutons enfin que le titre est localisé en français. La traduction est de belle facture, avec des dialogues remplis d’humour, instaurant une ambiance bon enfant à l’histoire.
Conclusion Yoku’s Island Express
Yoku’s Island Express est un jeu aussi prometteur que son principe est intriguant. Avant d’y jouer, il est difficile de se figurer ce que pourrait donner un mélange aussi improbable que celui proposé par le jeu de Villa Gorilla. Et pourtant ça fonctionne. A présent qu’on s’est fait la main sur le titre, il nous tarde de le tester plus en profondeur et de visiter l’île de Mokumana aux côté du petit Yoku. Les beaux jours arrivent, et Yoku aussi. Yoku’s Island Express sortira sur PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One et PC le 29 mai prochain.