Xbox peut se montrer satisfait : les résultats de la branche gaming de Microsoft sont en hausse de 51 % pour le troisième trimestre 2024. Des sourires et autres tapes dans le dos de façade, car en coulisses, les résultats scrutés en détail ne sont pas bons du tout. En effet, cette hausse est essentiellement due aux bons chiffres d’Activision-Blizzard. Sans prendre en compte la dernière acquisition en date du géant américain, les revenus seraient en vérité en baisse.
De même, les revenus de services (abonnements, etc.) sont en hausse de 62 %, mais 61 points de ces 62 % sont apportés par Call of Duty et consorts. Autrement dit, ActiBlizz joue le rôle d’un de ces patches qu’on cousait sur les jeans des enfants pour cacher les trous aux genoux. Un patch à 65 milliards de dollars.
À force de clamer haut et fort que Microsoft ne voyait pas les ventes de consoles comme une priorité, Phil Spencer a fini par faire de son discours une réalité : les ventes de Xbox sont devenues anecdotiques, et ce malgré le manque d’arguments de l’écurie d’en face. Avec ses dizaines de studios maison, un Game Pass qui représente la meilleure offre gaming actuellement sur le marché (pour ne pas dire la seule vraiment solide), et une gamme de consoles offrant la génération actuelle dès 250€ (via la petite Series S), Xbox aurait dû sauter sur l’année (les années ?) quasi blanche de PlayStation, qui accueille et va accueillir très peu d’exclus notables, pour gratter des places.
Mais au lieu de cela, Microsoft offre des billes à son concurrent en sortant sur PS5 quelques-unes des très rares exclus Xbox qui avaient fait l’unanimité : Sea of Thieves et Hi-Fi Rush. Certes, ce ne sont pas ici des titres flagships comme va l’être (on espère…) l’Indiana Jones de Bethesda, mais quel est le signal envoyé ?
Xbox veut devenir un super-éditeur, le fameux « Netflix du jeu vidéo » dont on parle depuis la présentation du Game Pass. Dont acte. Mais en continuant à sortir, et à soutenir, des consoles Xbox, avec tout de même ses exclus, indispensables à leur survie, le constructeur américain brouille son propre discours et joue un peu sur les deux tableaux, chacun venant mettre des bâtons dans les roues de l’autre.
D’un côté, « Xbox everywhere » dit le slogan, et même chez les concurrents. Alors, pourquoi acheter des consoles Microsoft ? De l’autre, Xbox n’est pas totalement « everywhere », et le développement des machines (il y a eu beaucoup de communication dernièrement autour des futures consoles Microsoft) demande beaucoup d’argent, quand les exclus sont elles plombées par le parc réduit.
Certes, Microsoft est de loin le plus puissant des GAFAM, et peut se permettre de perdre beaucoup d’argent au nom d’une stratégie à long terme. Mais beaucoup d’argent, jusqu’à combien ? À long terme, long comment ? Et surtout, au nom de quelle stratégie ? Les ventes de Xbox ont chuté de plus de 30 % ce trimestre, par rapport à l’an dernier, durant lequel elles avaient déjà chuté de 30 %. Et Microsoft prévoit encore des diminutions au trimestre prochain. Et ce ne sera pas Hellblade II qui changera les choses. Super éditeur ou constructeur, il semble que Xbox va devoir finir par choisir…
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