Le phénomène Wordle aura fait des petits, et avec lui, c’est une toute nouvelle façon de jouer qui est née. Wordle, c’est ce jeu de lettres venu des États-Unis, programmé par un certain James Wardle (d’où le titre), et qui proposait de deviner un mot en un nombre d’essais défini, en nous donnant à chaque fois des indices façon Master Mind (cette lettre n’est pas dans le mot, celle-ci y est, mais à une autre place, et celle-là est bien placée dans le mot).
Deux features du jeu ont contribué à son immense succès : d’abord, ce résumé en code couleurs qu’on peut copier-coller sur les réseaux sociaux – vous avez probablement vu passer ces petits carrés cryptiques, mais aussi le fait qu’on ne pouvait jouer qu’un seul mot par jour. Une fois la réponse découverte, nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre le lendemain pour le prochain mot du jour.
Le succès du jeu aura vite inspiré son adaptation française, le SUTOM (Motus à l’envers, du jeu télé dont il reprend le principe et le code couleurs !). Sans dénaturer le jeu original en anglais, SUTOM en reprend exactement l’esprit, mais en français, nous le rendant de fait bien plus accessible à nous, francophones. Si le jeu a failli s’arrêter après que France Télévision a menacé son auteur, la popularité du titre aura ramené l’acteur public à la raison, et le jeu va bientôt proposer sa centième devinette !
Mais au-delà de la simple traduction, Wordle aura carrément donné naissance à un nouveau genre de jeu ! C’est ainsi le cas de Cémantix (d’après l’original anglais Semantle), qui propose lui aussi chaque jour de deviner un mot sur des bases sémantiques. La règle est aussi simple que : « devinez un mot ». C’est tout. Pas d’indice, pas d’initiale, pas de nombre de lettres… On tape un mot, et on découvre le taux de proximité avec le mot secret. Le jeu travaille avec une collection de textes (plus d’un milliard de mots !) grâce à laquelle un algorithme calcule la « distance » sémantique entre deux mots. Il faut penser à l’usage des mots en question plus qu’à leur sens pour comprendre cette idée de distance. Ça peut paraître obscur, mais on se prend vite au jeu… ! Comme pour le SUTOM, Cémantix propose un seul et unique mot par jour, remplacé à minuit.
Dernier-né de la famille, Framed. Le jeu propose lui de découvrir un titre de film via une capture d’écran. À chaque proposition fausse, on vous propose une nouvelle capture, un peu plus parlante, et il s’agira de trouver le titre en six essais maximum. Là encore, un film par jour. Pour l’instant, le jeu n’existe qu’en anglais. Il faut donc jouer avec les titres en V.O., mais comme pour Wordle et Semantle, on parie sur l’arrivée d’une V.F. sous peu…
Ce que ces jeux ont de spécial, c’est leur modèle complètement à contre-courant. Alors que les jeux mobiles free to play cherchent à capter notre temps et nous garder le plus longtemps possible – parce que plus d’engagement personnel, c’est plus de chances de se laisser convaincre de passer à la caisse -, ces quizz quotidiens limitent drastiquement les parties, puisqu’on ne peut jouer qu’à une seule devinette par jour. Et le tout sans publicité, sans microtransaction. Les auteurs comme les joueurs ne sont là que pour le fun, et ça, c’est plutôt rafraîchissant.