Les grandes compagnies du secteur du numérique, Facebook/Meta en tête, mais aussi Apple ou Google, croient en la réalité virtuelle. Elles clament haut et fort que c’est un avenir vers lequel elles souhaitent se diriger, avec notamment la démocratisation des métavers, ces univers virtuels dans lesquels nous pourrons évoluer sans sortir de chez nous, et surtout consommer. Mais avant de faire rentrer cette nouvelle technologie dans les ménages, il faut arriver à convaincre. Et quoi de mieux que le jeu vidéo, et donc qu’un Upload VR Showcase, pour distiller cette envie et cette curiosité dans l’esprit de chacun ?
Hélas, chaque conférence centrée sur cette technologie a le don de décevoir. Pourtant, l’espoir renaît. Avec un State of Play durant lequel PlayStation a annoncé des titres beaucoup plus consistants que les expériences auxquelles nous sommes actuellement habitués, on a d’autant plus envie de se laisser embarquer. Car ce sont vraiment ces gros jeux qui manquent à la VR, et les Half Life: Alyx ou Resident Evil 4 VR ne sont que bien trop seuls pour véritablement faire une différence.
Malheureusement, on a, une nouvelle fois, eu affaire à un Upload Vr Showcase décevant, avec aucun jeu qui ne s’approche ne serait-ce qu’un peu d’un Resident Evil Village VR ou Horizon: Call of the Mountain, que ce soit en termes de réalisation ou d’ambition. Au lieu de ça, bon nombre de titres présentés ne dépassaient pas le stade de la simple expérience, très sympathique au demeurant, mais qui ne permettra pas à la VR de prendre une autre dimension.
Un jeu comme What the Bat? représente bien la typologie d’expérience dans laquelle la réalité virtuelle a tendance à s’enfermer. Il n’a pas l’air mauvais, loin de là. Il a même plutôt réussi à nous convaincre avec son côté complètement délirant à la Wario Ware, mais ce n’est clairement pas lui qui vendra des casques aux personnes n’ayant pas encore craqué.
Dans le même ordre d’idée, on est très heureux de voir une adaptation de la série de science-fiction The Twilight Zone – La Quatrième Dimension en VR, mais vu les images diffusées, on doute fortement que le jeu soit d’une ambition démesurée. On imagine plus aisément une expérience horrifique ne dépassant pas la poignée d’heures et ne cherchant pas à révolutionner quoi que ce soit.
Quand bien même, on s’éloigne de ces titres très courts au budget limité, et on s’aperçoit que la très large majorité des softs se copient allègrement entre eux. On assiste donc à une surreprésentation de FPS dans lesquels on doit dézinguer dans un bain d’hémoglobine moult zombies et autres créatures difformes. Une fois encore, quand on est déjà équipé, on peut avoir très envie de se défouler sur le brutal Hellsweeper par exemple, mais nous doutons que celui-ci se démarque réellement des dizaines d’autres FPS marron et gris plein de monstres.
Même un titre comme Espire 2, bien plus ambitieux, n’arrive pas à nous convaincre pleinement. Bien qu’il ait tout pour éventuellement plaire, avec son gameplay à la première personne à la frontière entre infiltration et action, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il lui manque une âme, ce petit je-ne-sais-quoi qui permet à une création de s’éloigner de son statut de titre intéressant pour devenir un incontournable. Et aucun jeu à notre sens dans cet Upload VR Showcase n’a ce potentiel.
Reste un titre qui a su attirer notre attention. Ce n’était pas le plus mis en avant pendant la conférence. Ce n’était même pas le plus joli, ou celui proposant les mécaniques les plus originales. Dyschronia VR, puisque c’est de lui dont on parle, est pourtant l’aventure qui nous semble la plus intéressante parmi les dizaines de jeux présentés. Prévu pour sortir sur l’Oculus Quest 2, comme à peu près 95 % des jeux de la conférence, d’ici la fin d’année, ce jeu nous donne la charge d’enquêter sur un meurtre qui devrait mettra à mal notre sagacité, via de nombreuses énigmes interactives, et notre discrétion lors de phases d’exploration.
Parmi la quarantaine de jeux et expériences de la conférence, on en retient finalement à peine un dixième. Et même cette sélection ne semble pas suffisante pour permettre de convertir les plus sceptiques face à la technologie VR. Paradoxalement, les personnes déjà équipées d’un Oculus Quest 2 notamment ont de quoi se réjouir devant la quantité de nouvelles expériences, bien que peu marquantes, qui doivent arriver dans les prochains mois.
Nous devrons donc encore nous montrer patients avant de pouvoir imaginer un avenir vidéoludique à la Sword Art Online (pour les amateurs d’animation japonaise). De nombreuses étapes doivent encore être franchies, et on a l’impression, à de trop rares exceptions près, qu’aucun studio ne semble disposé à faire avancer le média. Mais qui sait, peut-être que PlayStation et son PS VR 2 arriveront à montrer l’exemple à un secteur qui manque encore d’une locomotive pour l’inspirer.
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