Qu’on se le dise, 2022 sera sous le signe des NFT dans le jeu vidéo. De plus en plus de grands acteurs de l’industrie se positionnent, souvent au grand dam des joueurs. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on entende parler d’un nouveau projet autour des NFT, le dernier en date étant la fin de la mise aux enchères par Konami d’objets numériques uniques censés célébrer les 35 ans de la saga Castlevania sur laquelle nous reviendrons.
Le premier studio à se positionner fut Ubisoft et ses Quartz, sa cryptomonnaie maison. Celle-ci permettait de se procurer sur le jeu Ghost Recon: Breakpoint quelques skins uniques donc, avec en filigrane la promesse de pouvoir les revendre et d’en obtenir un profit substantiel. Le studio français a vu alors la valeur de ses actions en bourse augmenter nettement avec un bond de plus de 3%.
Côté consommateurs, c’est l’exact inverse qui s’est produit puisque l’annonce sur YouTube a récolté plus de 95% de dislikes. Et finalement, cette incursion dans le monde magique des NFT n’avait réussi à générer que 400$ environ après quinze jours. Pas l’expérience la plus positive donc, que ce soit pour les joueurs qui voient une sur-financiarisation de leurs jeux arriver à grands pas, ou pour Ubisoft qui essuie là les premiers plâtres et voit son image de marque, déjà par forcément reluisante, s’écorner un peu plus.
Cependant, le formidable potentiel des NFT continue d’attiser les ambitions financières des studios, et notamment Square Enix. Dans la lettre de vœux pour la nouvelle année du président Matsuda Yosuke, on peut lire tout l’amour qu’il leur porte et les projets qu’il compte mettre en place dans les prochains mois.
« L’avènement des NFT utilisant la technologie blockchain a considérablement augmenté la liquidité des biens numériques, permettant le commerce d’une variété de ces biens à des prix élevés et suscitant des conversations dans le monde entier. Je vois 2021 non seulement comme « Metaverse: Year One », mais aussi comme « NFT: Year One » étant donné que ce fut une année au cours de laquelle les NFT ont été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme par une base d’utilisateurs en expansion rapide. »
Nous devrions donc voir apparaître en 2022 l’implémentation de ces NFT dans des titres « traditionnels », mais aussi des créations plus spécifiques autour de ces technologies. La suite de son discours le confirme, d’ailleurs :
« Je me rends compte que certaines personnes qui « jouent pour s’amuser » et qui forment actuellement la majorité des joueurs ont émis des réserves à l’égard de ces nouvelles tendances, et c’est compréhensible. Cependant, je crois qu’il y aura un certain nombre de personnes dont la motivation sera de « jouer pour contribuer », c’est-à-dire d’aider à rendre le jeu plus excitant. Le jeu traditionnel n’a offert aucune incitation explicite à ce dernier groupe de personnes, qui étaient strictement motivées par des sentiments personnels aussi incohérents que la bonne volonté et l’esprit de bénévolat. »
Un discours qui n’a pas vraiment plu à ceux qui forment « actuellement » la majorité des joueurs. Néanmoins, les marchés financiers ont beaucoup apprécié cette prise de parole, permettant à l’action en bourse de Square Enix d’augmenter de plus de 8%.
C’est au tour de Konami de jouer ses premières cartes dans le monde magique des NFT. En début de mois, pour fêter les 35 ans de sa mythique saga Castlevania, Konami a mis les petits plats dans les grands. C’est en effet avec fierté qu’ils ont annoncé au monde la création du Konami Memorial NFT. Douche froide pour les joueurs qui espèrent depuis des années le retour de la série en jeux vidéo. À défaut, ils ont eu droit à une mise aux enchères de 14 objets numériques uniques tels que des artworks, extraits de musiques ou de séquences de gameplay par exemple.
Terminée vendredi 14 janvier, cette vente a permis de générer un peu plus de 162 000 $ soit environ 12 000 $ par œuvre. Celle basée sur la carte originale du premier Castlevania s’est vendue à 26 538 $. Une première initiative pour Konami qui se solde donc globalement par un succès, au moins financier, et une belle opportunité pour les investisseurs dont certains essaient déjà de revendre leurs achats à des prix farfelus, dépassant parfois les 300 000 $.
Phil Spencer, président de Xbox, s’est montré prudent quant à l’utilisation des NFT dans le jeu vidéo, qualifiant certains projets d’abusifs, exploitant la spéculation au détriment du divertissement. Difficile de lui donner tort. Dans un marché qui pousse avec plus ou moins de subtilité le jeu vidéo vers le tout dématérialisé, on peut facilement imaginer des éditions numériques limitées vendues en NFT. Le bon côté de de ce futur pourrait être la revente des jeux achetés en dématérialisé, même s’il faut bien reconnaître qu’aucun discours en ce sens n’a pour le moment été formulé.
Facepalm – Ubisoft se lance dans les NFT avec Quartz
n1co_m
Ubisoft est la société de jeux vidéo la plus détestée au monde
Kyujilo
Castlevania Advance Collection – Toutes les features dévoilées !
Barth