En 35 ans d’existence, la société française Ubisoft est passée de petite entreprise familiale (fondée par les cinq frères Guillemot), au stade de plus gros éditeur mondial de jeux vidéo. Avec des licences comme Rayman, Assassin’s Creed, Watch Dogs et Far Cry, la société française est parvenue à conquérir le monde. Pour autant, le tableau est loin d’être reluisant. Un fait que l’entreprise RAVE a révélé au grand jour grâce à une étude qui cloue Ubisoft au pilori des réseaux sociaux.
L’étude dont il est question a consisté à déterminer quelles sont les marques et entreprises les plus détestées au monde, dans des domaines aussi variés que les entreprises les plus lucratives, les marques de fast-food, les producteurs de technologies et les sociétés de jeux vidéo. Dans ce dernier domaine, qui est celui qui nous intéresse, les données recueillies montrent qu’Ubisoft est l’éditeur de JV le plus détesté sur Twitter.
L’étude menée a été basée sur l’examen de plus d’un million de tweets liés à différentes marques. Une fois ces données compilées, RAVE a pu produire un pourcentage de tweets négatifs, et classer ainsi les marques par lieu et par catégorie pour désigner celles qui sont les plus haïes sur les réseaux sociaux.
Les données sont sans appel : Ubisoft se place loin devant Capcom (Street Fighter, Resident Evil) et Game Freak (Pokémon) sur le podium des marques les plus détestées. Mais pourquoi tant de haine ? Entre les scandales pour harcèlements sexuels, une politique de management toxique et les pratiques systématiques du crunch, il faut dire que la firme rayonne de la pire des manières dans les journaux, même hors du domaine vidéoludique.
Ajoutons à cela la fâcheuse tendance de l’entreprise qui consiste à pressuriser ses licences jusqu’à les vider de leur substance, et des jeux qui sortent noyés sous les bugs et glitchs, et on obtient un cocktail de colère de la part des gamers qui ne demande qu’à être déversé sur les réseaux sociaux.
Si Ubisoft est l’entreprise montrée du doigt par cette étude, elle n’est pas la seule à fonctionner de la sorte, et on s’étonne de ne pas voir des noms comme Electronic Arts, Activision ou Quantic Dream dans ce classement. Précisons tout de même que cette étude n’est pas un appel à la haine, mais une mise en lumière d’une gronde qui existe sur les réseaux.
Un rappel nécessaire, car s’il est légitime d’être en désaccord avec une politique d’entreprise et une ligne éditoriale discutable, à chaque acte de haine, virtuel ou non, ce sont les « petites mains » qui trinquent. Dans le monde du JV, rappelons-nous que le meilleur moyen de montrer son mécontentement envers une entreprise est simplement de ne pas acheter ses jeux.
Et puis, une mauvaise publicité reste de la publicité, comme disait l’autre. Et quand un joueur prend le temps de râler sur un éditeur sur Twitter, c’est aussi qu’il entretient un certain lien avec l’éditeur en question, qui l’a peut-être déçu. L’amour vache, ou un truc du genre. Perso, je ne suis absolument pas joueur de jeux de sport, il ne me viendrait pas à l’idée d’aller râler sur Twitter à propos de tel ou tel truc de FIFA ou du lancement raté de eFootball. J’en ai juste RàF ! Par contre, si Microïds foire son Goldorak, je vais aller gueuler, parce que j’en attend quand même un petit quelque chose !
Ce sujet est fascinant. Alors oui, les résultats sont biaisés puisqu’ils ne se basent que sur les réservoirs de haine que sont les réseaux sociaux mais c’est sidérant de voir que GameFreak obtient 100% de commentaires négatifs en provenance du Canada ou même que Sony est la marque la plus détestée du game avec 10 pays (de moyenne taille) dans le hate wagon.
Ensuite, si on peut relativiser ces résultats, ils montrent bien que tout n’est pas rose et Ubisoft a grandement besoin de renouveler son image.