Hier soir se tenait l’Ubisoft Forward, énième événement digitalisé d’une année 2020 aux allures de moulin à vent hollandais. En effet, on brasse essentiellement de l’air, et on fait de chaque petite innovation un événement. Une hyper-insistance de la « hype »qui finit par ressembler à de simples spots publicitaires, et qui en l’absence de fond devient de plus en plus lassante.
Toutefois, qu’on se le dise, Ubisoft n’est pas le seul à confondre communication utile et matraquage de masse, même s’il en reste le meilleur candidat. En effet, ces derniers mois, nous avons vu des trailers à foison pour les prochains Assassin’s Creed Valhalla, Watch Dogs Legion et autres, donnant la très explicable impression d’enchaîner des rediffusions télé à n’en plus finir. Une sur-communication de la part d’Ubisoft qui finit par poser quelques questions.
Ce n’est plus un secret dans le milieu, Ubisoft navigue en ce moment en eaux troubles notamment à cause de la mauvaise gestion (et l’existence) de ses problèmes internes. Cependant, l’entreprise française a réussi tant bien que mal à « étouffer » l’affaire, en dépit des hordes de fans conscients mécontents du traitement médiatique de ce management toxique. Et il n’est pas improbable qu’Ubisoft sur-communique justement sur ses jeux afin de détourner le regard du pot-pourri fumant.
Ainsi, notre éditeur/studio made in Cocorico s’assure que les masses, qui ne sont pas spécialement au courant, le restent. Toutefois, cette technique de dissimulation a connu ses limites hier soir après la vidéo d’avant conférence d’Yves Guillemot, Saint-Patron d’Ubisoft.
Ahead of #UbiForward, a message from our CEO Yves Guillemot: pic.twitter.com/NDfOj4tFk7
— Ubisoft (@Ubisoft) September 10, 2020
De prime abord, on ne peut que se réjouir d’une prise de parole publique après ces derniers mois sans doute difficiles. Cependant – et malgré les paroles d’Yves Guillemot – on ne peut qu’être dubitatif devant la séparation volontaire de cette vidéo diffusée une heure en amont de la conférence Ubisoft Forward.
Par ce choix « fort », on retrouve une nouvelle fois la volonté qu’a l’entreprise de vouloir étouffer l’affaire. D’ailleurs, la manipulation n’est pas passée inaperçue, puisque certains twittos se sont demandés pourquoi avoir splitté la fameuse déclaration. Ce à quoi Ubisoft répondra :
Come on
— Geoff Keighley (@geoffkeighley) September 10, 2020
« Nous vous avons entendu, mais pour une question de timing, nous avons préféré diffuser cette vidéo seule, avant l’UbiForward. Toutefois, nous vous assurons que l’ensemble sera disponible plus tard en ligne. »
Une réponse qui sent bon l’excuse marketing, où même Geoff Keighley, grande figure du journalisme vidéoludique, s’est fendu d’un « come on », que l’on peut traduire ici comme « ne vous foutez pas de nous, là ». Un cri du cœur qui résume assez globalement notre pensée.
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