Alors que le marché du divertissement se polarise toujours plus autour de quelques conglomérats, certains studios de jeux vidéo ne semblent pas y trouver leur compte. C’est le cas de Toys for Bob, connu notamment pour son travail sur les licences Crash Bandicoot, Spyro et Skylanders. Le studio fait le choix de se séparer d’Activision après y avoir été associé depuis 2005.
Ce choix, de l’indépendance, est inattendu : Toys for Bob n’est pas un studio qui est habitué à travailler seul. Fondé en 1989, il entre en partenariat avec Crystal Dynamics de 1993 jusqu’à 2002. Puis, en 2005, le studio est racheté par Activision.
Par la suite, le studio travaille surtout sur des licences qui ne lui appartiennent pas personnellement. Il est bien entendu question des propriétés intellectuelles d’Activision, mais Toys for Bob récupère également certains projets de Disney ou de Dreamworks. Il est légitime de se demander si le studio réussira à attirer un public sans avoir accès aux projets qui en ont été la force motrice.
Plus qu’une vente ou un abandon de la part d’Activision, le choix de l’indépendance semble venir de la direction elle-même. Dans le communiqué annonçant la décision du studio, on y apprend :
« Nous pensons qu’il est maintenant temps de mener le studio et nos jeux à venir au prochain niveau. Cette opportunité nous permets de retourner à nos origines de studio petit et vif. »
Cela intervient après qu’une restructuration, demandée par Microsoft, a causé le licenciement de 86 employés du studio récemment. Cette séparation peut donc être vue comme un moyen pour Toys for Bob de protéger ses équipes et son existence en soi, puisque ces restructurations interviennent généralement dans le cadre d’acquisitions.
L’indépendance, c’est le moyen pour le studio d’avoir un contrôle total sur son avenir : qu’il s’agisse de la gestion de ses employés… ou du choix des partenaires avec lesquels mener de futurs projets. Ironiquement, la direction affirme déjà avoir prévu l’avenir avec Microsoft et Activision, qui soutiennent le choix de Toys for Bob.
Difficile, alors, de se faire une réelle idée des enjeux de cette séparation du point de vue de ce qu’il en sortira. Si le studio ne mentionne pas de projets certains pour l’avenir, reste que l’investissement de Microsoft dans ses sorties semble assuré. Cela permettrait, par exemple, au studio de garder la main sur ses licences phares.
Cette séparation est-elle une réelle volonté d’indépendance, de contrôle des dirigeants du studio ? Ou est-ce une réponse désespérée à une situation complexe qui frappe l’intégralité de l’industrie, à laquelle le studio est particulièrement vulnérable ? Seul l’avenir du studio, de ses employés et de ses projets permettra de trancher.
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