Non, vous ne rêvez pas, nous sommes bien en train de tisser un étrange lien entre la célèbre chanson de Georges Brassens avec le dernier titre du studio Playtonic Games. Mais pas d’inquiétude, l’incompréhension se dissipera à la lecture de cette introduction. Après avoir marché sur les plates-bandes de l’iconique duo Banjo-Kazooie, sans toutefois les remplacer dans le cœur des joueurs (leur nomination dans le roster de Super Smash Bros. Ultimate en est la preuve absolue), Yooka-Laylee s’attaque à un autre héros bien connu du grand public.
Et dans cet épisode, on abandonne le platformer 3D pour se tourner vers la 2.5D. On reste donc dans le plaformer purement traditionnel. Et il suffira de quelques secondes de jeu pour s’apercevoir que Donkey Kong n’est pas très loin. Effectivement, Si Yooka-Laylee était la suite spirituelle de Banjo-Kazooie, Yooka-Laylee and the Impossible Lair est clairement celle du gorille de Nintendo. Alors la nostalgie est-elle toujours au rendez-vous ?
(Test de Yooka-Laylee and the Impossible Lair réalisé sur PlayStation 4 via un code fourni par l’éditeur)
Un repère impossible
Tout comme dans le premier opus, Yooka-Laylee and the Impossible Lair mise sur une bonne dose de douce nostalgie des anciens jeux de plateformes et sur un humour décapant. On le disait en introduction, le jeu bascule donc en vue 2.5D pour un rendu certes déjà vu mais toujours bienvenu. En réalité, ce changement permet d’approfondir les mécaniques de gameplay pour toujours plus de défis. Et surtout, il apporte une réelle identité au soft qui n’a strictement rien à envier à son aîné. Il faut dire que Yooka-Laylee, premier du nom, avait misé énormément sur sa communication (après une campagne Kickstarter réussie), Yooka-Laylee and the Impossible Lair beaucoup moins et on pourrait facilement penser qu’il s’agit d’un petit jeu sans grande ambition, mais il n’en est rien.
Tout le jeu s’article autour d’un monde principal (servant de hub central) dans lequel il faudra libérer des soldats-abeilles emprisonnées par le méchant Capital B. Pour cela, il faudra voyager de chapitres en chapitres et venir à bout des niveaux. Chaque niveau se termine par une abeille enfermée dans une jarre. On vous avait prévenu, on est ici dans des mécaniques plus que classiques pour un jeu de plateformes. Une fois les abeilles en sécurité, vous pourrez passer à l’offensive et affronter le maudit bourdon.
Si le scénario tient sur un post-it (et on n’en demande pas plus), Yooka-Laylee and the Impossible Lair affiche une particularité quant à son niveau final : l’impossible lair (ou le repère impossible pour les francophones que nous sommes). Ce dernier est d’une difficulté très relevée, voire impossible. Néanmoins, plus vous libérerez d’abeilles, plus vous pourrez vous prendre de coups dans ce repère de la mort. Il y a un total de 48 abeilles, donc 48 coups possibles, et là, l’impossible devient possible. Ce détail, qui peut paraître anodin sur le papier, est une vraie réussite et la seule touche d’innovation apportée au soft, le reste fait partie des vieilles recettes gourmandes d’autrefois.
Vieilles recettes
En plus du monde central et de ses multiples secrets, Yooka-Laylee and the Impossible Lair affiche 18 niveaux différents. Ces derniers sont plutôt variés : forêt, usine ou encore l’incontournable niveau sous-marin, une chose est sûre, vous verrez du pays. Chaque niveau propose une version alternative. Par exemple, si vous lancez une baie glacée sur le monde de l’eau, il devient le monde de glace, c’est le même niveau mais avec un parcours différent. Cet aspect intelligent, et qui peut légèrement être qualifié de fainéant, multiplie par deux le plaisir. En résulte alors une durée de vie assez importante : environ douze heures pour tout boucler. Comptez environ dix heures si vous vous contentez de la ligne finale sans les collectibles.
Parlons-en justement, chaque niveau cache cinq pièces d’or et des plumes à foison. Les pièces servent à payer le serpent Trowzer. Ce bougre capitaliste bloque certains accès et il faudra obligatoirement passer à la caisse pour avancer. Les plumes permettent d’acquérir des tonics. Ces derniers sont des bonus/malus et ont simplement pour but de dynamiser le jeu. Faites le jeu dans le noir ou avec des ennemis plus puissants, agrandissez la tête de nos héros ou changez le rendu graphique, il y en a tout pour tous les goûts. Sur le fond, les tonics sont bienvenus, dans les faits, on ne les utilise que trop rarement.
Côté gameplay, il y a rien à redire, les mouvements sont fluides et agréables. Un bouton sauter, un bouton attaquer, faire une roulade et enfin un plaquage au sol et le tour est joué. Pas besoin de plus pour arpenter les niveaux colorés de Yooka-Laylee and the Impossible Lair. Petit clin d’œil à notre ami Yoshi, si Yooka se fait toucher, Laylee s’envole dans tous les sens, vous aurez alors quelques secondes pour le récupérer. Après son envol, le prochain coup sera fatal pour votre personnage.
Malgré ses airs enfantins et ses personnages hauts en couleur, Yooka-Laylee and the Impossible Lair cache de véritables défis, certains passages vous donneront du fil à retordre et il faudra s’adonner à plusieurs tentatives pour en venir à bout. Dernier point à aborder : la musique. Signé le grand Grant Kirkhope, la bande-son est une pure réussite et accompagne à la perfection nos deux personnages dans toutes les situations.
De par sa communication assez discrète et sa refonte de gameplay, on aurait pu croire que Yooka-Laylee and the Impossible Lair était une pauvre tentative de remettre le duo de héros sur le devant de la scène. Quelle erreur. Le jeu brille de par sa simplicité, son humour et sa nostalgie à chaque partie.
Plus abouti, Yooka-Laylee and the Impossible Lair n’a rien à envier à son prédécesseur 3D. Bien au contraire. Il est même meilleur. Alors oui, Playtonic Games réitère l’exploit de nous faire vibrer avec un genre du passé. Et non, On ne va pas oublier Donkey Kong pour autant. Mais ce qui est sûr c’est que Yooka-Laylee se fait de plus en plus une place méritée dans le monde intrépide des mascottes du jeu vidéo.