La saga Wonder Boy n’est pas spécialement aisée à suivre, notamment à cause de ses multiples dérivés et de ses noms différents selon le pays concerné. Mais toujours est-il que Wonder Boy: The Dragon’s Trap (1989) avait su marquer les esprits à sa sortie sur Master System et Game Gear.
Restant un jeu d’aventure en 2D typé plateforme, le titre s’écartait néanmoins du schéma originel pour offrir une expérience mâtinée d’éléments très RPG, et constituait un bon exemple antique de ce qu’on appelle de nos jours un metroidvania. On ne va pas vous faire l’offense de vous expliquer le sens du mot, qui est plus ou moins entré définitivement dans la culture vidéoludique. Par contre, l’annonce d’une sortie de ce somptueux remake (made in Lizardcube et DotEmu, deux talentueux studios français) sur appareils mobiles fut un peu une surprise pour tous. Il est donc temps de voir si l’idée était bonne ou non.
Documentaire animalier
Allez, avant de se plonger plus avant dans cette adaptation pour appareils de poche (ou de sacs ; hein, certains sont quand même plutôt massifs), revenons un peu sur ce Wonder Boy: The Dragon’s Trap et son concept général, ainsi que sur sa récente refonte, pour le moins magistralement orchestrée.
Il y a de cela deux ans environ, les deux studios collaboraient pour sortir une version revue et corrigée d’un vieux titre aux gros pixels apparu à l’origine sur Master System, cela fait maintenant 30 ans. La refonte visuelle et audio s’avérait saisissante, et le jeu recevait un accueil favorable plus que mérité auprès de la presse et des joueurs. Si vous adhérez au style graphique et au genre, on ne peut d’ailleurs que vous conseiller Monster Boy, suite spirituelle sortie quelques mois plus tard.
Le jeu vous met aux commandes d’un fier guerrier (ou une fière guerrière ; dans la nouvelle mouture, le choix vous est donné) transformé(e) en espèce de lézard cracheur de feu suite à un combat épique contre un gigantesque Meka-dragon. Au fil du jeu, qui se présente comme dit précédemment sous la forme d’un metroidvania, vous allez bien évidemment vous tartiner des allers-retours à profusion, dézinguer des ennemis divers et variés, acquérir des suppléments de vie, marave des boss, acheter de l’armement de plus en plus efficace, mais surtout, découvrir de nouvelles transformations animales.
Car outre votre forme reptilienne du début, vous allez par exemple, en vous défaisant des boss-dragons, pouvoir devenir une souris capable de se faufiler dans les espaces restreints et de grimper aux murs, un piranha destiné aux niveaux aquatiques, un faucon pour les mondes aériens… Chaque transformation est porteuse de nouvelles compétences vous permettant de vous adapter à des stages qui vous étaient précédemment inaccessibles. Just perfect.
In ze pocket
Pour les bienfaits de ce test, Wonder Boy: The Dragon’s Trap a été parcouru par Votre Humble Narrateur à la fois sur un smartphone Android récent plutôt classique, et sur une tablette (Android aussi) munie de boutons, croix, gâchettes et sticks physiques, dont vous trouverez par ailleurs la description ci-dessous.
L’un des principaux attraits de ce Wonder Boy à sa sortie salon, mise à part son hallucinante amélioration technique évoquée précédemment, était justement de pouvoir rapidement switcher entre le moderne et l’antique, histoire de se rendre compte avec des yeux émerveillés du travail effectué par les développeurs sur la base du jeu 8-bit originel. Ou, pour les nostalgiques, de se retaper quelques petites sessions rétro bien savoureuses.
Cette option est bien évidemment disponible aussi sur appareils mobiles. Néanmoins, sur smartphone, on peine souvent à en trouver l’accès lorsque l’on débute, et appuyer un peu partout à l’écran ne sera pas rare avant d’obtenir, soit le menu, soit ce changement de configuration permettant de voir le nouveau ou l’antique. Sur tablette avec touches physiques, par contre (et donc, également sur mobiles divers avec une manette prévue à cet effet) les contrôles sont parfaitement adaptés, et faire apparaître ou disparaître la version rétro se fait d’une simple pression sur un bouton précis, comme sur consoles de salon, et ça, c’est totalement délectable.
Touches atouts ?
Pour le reste du gameplay, le joystick virtuel (si l’on n’a pas de manette physique donc) permettant de déplacer le personnage ainsi que les différents boutons (saut, attaque, spécial…) sont modulables en termes de taille, ce qui vous permettra d’adapter vos touches au format de votre écran selon la machine sur laquelle vous jouez. Un très bon point, même s’il faut bien reconnaître qu’avec un écran assez petit, vos gros doigts boudinés risquent de couvrir une partie de ce qu’il y a à voir à l’écran, chose qui peut s’avérer parfois handicapante. On s’y fait, et les développeurs n’avaient pas le choix, mais il est toujours utile de le préciser.
Qui plus outre, et non des moindres, comme dirait le philosophe Jean-Claude Convenant : les boutons d’action et le pad de déplacement, en plus d’être modulables en termes de taille comme évoqué à l’instant, sont aussi déplaçables sur l’écran via le menu d’options. Donc en fonction du support sur lequel vous vous trouvez (smartphone ou tablette, tactile ou physique, Android, mais, précisons-le, également iOS…) et la taille de votre écran, il vous sera laissé tout loisir de positionner au mieux vos contrôles. Propre.
Wonder Boy: The Dragon’s Trap est disponible dès à présent sur matériel iOS et Android, pour environ 9€. Donc si vous l’avez connu à son époque pixelisée, ou si vous souhaitez le découvrir dans une parure tout simplement somptueuse, le tout dans votre poche, n’hésitez pas ; croyez-nous, il en vaut la peine.
Wonder Boy: The Dragon’s Trap est clairement un superbe jeu, inutile de tourner autour du pot. Tant la version initiale de 89, que sa magnifique résurrection. Cette dernière propose en outre des graphismes et une OST totalement modernisés, mais aussi le choix de se replonger dans la version Master System pour bien pouvoir apprécier la différence.
Sur mobile, rien à signaler niveau son, animation ou contrôles, à part peut-être un envahissement visuel de l’écran à cause des doigts si l’on ne joue qu’en tactile et sur un écran réduit. Rien de bien méchant néanmoins, et on pourra profiter enfin de cette beauté vidéoludique où et quand il nous siéra, avec possibilité de régler les contrôles et la qualité technique. On ne l’attendait pas sur ce genre de supports, il est quand même là, et il fait parfaitement son job. Chapeau.