Haaa, la Neo-Geo… Une machine d’arcade pure et dure qui en aura fait baver plus d’un dans les années 90, et qui aura accueilli un catalogue de titres devenus cultes depuis, tels que les Metal Slug entre autres. Néanmoins, la plupart des gamins que nous étions n’avaient ni les moyens d’engloutir des dizaines de pièces dans la borne en salle d’arcade, ni de s’offrir la version console de salon, tant le prix de la bête ainsi que de ses jeux était parfaitement exorbitant. Les petites perles de la Neo-Geo seront donc restées pour beaucoup de joueurs un trésor inaccessible, mais aujourd’hui, grâce aux Français de DotEmu, le possesseur de PlayStation 4 ou de Vita va enfin pouvoir tâter pour pas cher d’un des meilleurs titres compétitifs de cette console mythique : Windjammers (1994). Voyons un peu de quoi il retourne.
Windjammers : des salles enfumées au canapé du salon
Arcade the power
Windjammers pourrait être comparé à plusieurs autres jeux, tout en conservant son caractère unique. On évoquera Pong, le volley-ball, ou encore le Air Hockey, vous savez, ce jeu de bar où il s’agit de parvenir à marquer des buts à son opposant au moyen d’un palet sur un plateau parsemé de petits trous d’air pour que le palet glisse parfaitement. Concrètement, sur un terrain fermé entouré de public, vous affrontez un adversaire auquel il va falloir marquer des buts en lançant un frisbee, tout en essayant du mieux possible d’éviter que lui vous en marque.
Les différents terrains disponibles (plage, terre battue, béton…) sont encadrés de murs, et derrière chaque joueur se trouvent des sortes de buts de couleur rapportant 3 ou 5 points en fonction de celle-ci. Quelques-uns présentent même des obstacles au centre, desquels vous pourrez jouer pour dévier la trajectoire du frisbee et tromper l’autre participant. En début de partie, le choix vous sera donné entre 6 personnages de nationalités diverses, chacun possédant un équilibrage différent entre vitesse et puissance, ainsi qu’un coup spécial qui lui est propre. Les uns semblent plutôt conçus pour les débutants, tandis que d’autres pour les joueurs expérimentés, ce qui vous est signifié à l’écran de sélection.
Une fois votre sélection effectuée, il sera temps pour vous d’aller affronter les autres persos contrôlés par l’IA, ou alors un camarade bien réel, et ceci nous amène aux différents modes de jeu proposés. Windjammers est très clairement un jeu destiné à l’arcade, donc les sessions de jeu seront nécessairement courtes, et nettement plus fun à 2 que seul contre l’ordinateur, même si ces parties en solitaire, elles aussi, peuvent vite se révéler vraiment addictives. Au menu, donc, plusieurs modes disponibles : le jeu en solo contre l’IA, le jeu en local contre votre petit frère ou votre facteur, et le jeu online pour mettre une dérouillée à votre pote résidant à Singapour ou sur l’île de Pâques.
Objet volant identifié
Le tout est accompagné d’une option tuto pour apprendre les bases. L’écran de menu propose même de rejouer aux deux mini-jeux présents in-game : le chien et le bowling. Dans le premier, vous incarnez un chien auquel on lance un frisbee et qui devra courir le rattraper au vol en évitant un certain nombre d’obstacles ; quant au second, il s’agit d’une banale version frisbee du bowling, à vous de viser juste pour déglinguer le maximum de quilles avec le moins de lancers possible. Sympa.
Mais revenons-en plutôt aux affrontements classiques. Tout le sel du gameplay provient du fait que l’on peut, certes, lancer le frisbee en ligne droite, mais aussi et surtout, lui insuffler des trajectoires courbes via le stick gauche, le faire rebondir sur les murs et les obstacles pour décontenancer l’adversaire, et effectuer un lob vicieux quand l’autre joueur se rapproche un peu trop du milieu de terrain. Et ce n’est pas tout : en appuyant sur une certaine touche parmi les quatre boutons d’action pile au moment de la réception, on s’ouvre la possibilité, en gérant bien son timing, d’effectuer un tir chargé, ou mieux encore, l’attaque spéciale propre à chaque participant, pour un effet dévastateur à la Olive et Tom ou Shaolin Soccer. Très difficile à contrer, surtout en niveau élevé ; de fait, le jeu offre 3 strates de difficulté, et dès la seconde, il vous faudra pas mal d’entraînement et de maîtrise pour vaincre tous vos adversaires.
Chacun y trouvera donc son compte, et c’est un plus. Par contre, il s’agira d’être précis : lors de ces réceptions parfaites, avant de pouvoir lâcher toute votre hargne, vous devrez vous placer précisément sur une cible qui apparaît au sol, sous peine de laisser choir le frisbee par terre, ce qui gratifiera votre vis-à-vis de 2 points supplémentaires. Quand on sait que les matchs sont limités à 12 points et/ou 1 minute 30, la moindre pénalité peut coûter la victoire. Heureusement, l’un des boutons permet de plonger, histoire de parcourir plus de distance qu’en courant, et plus rapidement.
Rythme et blues
Et comme le rythme de jeu accélère au fil des lancers simples, attaques puissantes et autres coups spéciaux, on a affaire ici à un jeu qui démarre calmement, pour vite s’avérer frénétique et palpitant. Alors certes, comme on l’a dit, le contenu, à l’origine destiné aux salles enfumées d’antan, est un peu maigre, avec seulement 6 personnages à affronter sur 6 terrains différents avant de voir les crédits de fin.
D’autant que le développeur n’a quasiment rien changé au matériau d’origine, donc si vous avez connu Windjammers à l’époque, ne vous attendez pas à une avalanche de suppléments. On saluera tout de même la possibilité d’alterner entre écran en 16:9 et en 4:3 pour retrouver les sensations d’antan, écran bordé à droite et à gauche d’une image au choix. Mentionnons également la possibilité de choisir divers filtres afin de retrouver l’aspect pixelisé originel de Windjammers ou d’apposer un lissage de textures plus actuel.
On est loin du boulot de titan effectué par le même studio sur Wonder Boy: The Dragon’s Trap, mais il faut dire aussi que ce dernier, émanant de la Master System, avait bien besoin d’un bon lifting, tandis que Windjammers conserve, aujourd’hui encore, la classe graphique qui caractérisait la plupart des jeux haut de gamme de la Neo-Geo. Et pour 15 malheureux euros, on ne va pas cracher dans la soupe nostalgique.
Conclusion Windjammers
Si le contenu de Windjammers peut sembler de nos jours assez limite, du fait de ses origines liées aux bornes d’arcade, on appréciera son énergie frénétique et le fun qu’il dégage, seul mais surtout à 2. Doté d’une maniabilité impeccable et d’un rendu visuel antique, mais modifiable, il constitue une expérience qui défoule bien et un titre sur lequel on aimera revenir encore et encore, pour de courtes sessions. Winter is coming, comme dirait l’autre, mais Windjammers saura raviver l’esprit estival dans les chaumières, pour un prix plus que modique.
En attendant, profitez de ce trailer de lancement délicieusement retro !