Way of the Passive Fist ressemble pas mal à un beat’em up made in Capcom, Konami, SEGA, SNK ou autres, comme il s’en produisait tellement dans les années 90. Un genre que votre Humble Narrateur vénère par-dessus tout, les ayant quasiment tous pratiqués en long, en large et en travers au fil des années : Final Fight, Cadillacs & Dinosaurs, Streets of Rage, Alien vs. Predator, Punisher, TMNT, Mutation Nation… Les exemples sont infinis, mais ces quelques grands noms devraient vous donner une première idée de ce à quoi ressemble le titre qui nous intéresse aujourd’hui, si tant est que vous ayez eu la chance de vous y atteler à un moment de votre parcours de joueur.
Cependant, en dépit des apparences, Way of the Passive Fist propose un système de gameplay qui le différencie beaucoup de ces jeux de légende, et nous allons dès à présent nous pencher sur la question.
Way of the Passive Fist – Un beat’em up où on ne tape pas ? Kézako ?
Du moins, où on ne tape pas… C’est là une généralité, mais nous verrons plus loin que le matraquage de bouton de frappe n’est, effectivement, clairement pas le cœur de Way of the Passive Fist, contrairement aux bons vieux beat’em ups dont il s’inspire en termes d’esthétique.
Difficulté à la carte
Vous incarnez le Vagabond (oui, une version française des textes est disponible, même si bon, dans un beat’em up, les textes…), un combattant solitaire reclus sur la planète Zircon 5, un endroit qui n’aurait jamais dû être colonisé car se trouvant bien trop près de son Soleil pour être viable. En lançant le jeu, vous découvrez un monde à la déroute où quelques poches de survivants sont sans pitié agressés constamment par mutants, robots et autres bandits de tous poils, Mad Max style. Et décidez d’aller faire un peu régner l’ordre.
Vos premiers pas dans l’aventure consisteront à choisir quel type de difficulté vous convient le mieux. Sachez bien que Way of the Passive Fist n’est pas un jeu très facile, où bourriner un seul bouton vous tirerait de toute situation délicate comme dans un jeu de baston classique. Il vous est donc gracieusement proposé de moduler votre expérience entre 4 niveaux de challenge, chacun concernant la force des ennemis, le nombre de rencontres avec ceux-ci, le nombre de checkpoints et d’objets de soin à ramasser, et la précision du timing lors des esquives (on en reparle de suite).
Pas taper, pas taper !
Mais revenons-en à notre Vagabond. Guerrier émérite, il n’est pourtant pas un gros tank qui arrache tout sur son passage, mais maîtrise plutôt l’art étonnant du Poing Passif évoqué dans le titre du jeu. Concrètement, ça se traduit comment ? Hé bien, en maîtrisant nettement plus les compétences d’esquive et de garde que celle de frappe pure et dure commune à tous les beat’em ups.
De fait, malgré son bras cyber qui lui sera fortement utile une fois vos barres de combos chargées pour balancer une bonne grosse mandale à votre adversaire, le Vagabond se sert d’un style de combat assez subtil. Un bouton vous permettant d’esquiver en arrière, et un autre de contrer un coup, vos combats adopteront, tel qu’expliqué dans le tuto de début, un aspect quasiment rythmique plutôt que combatif et offensif. Plus passif en somme, mais ne croyez pas vous payer une session détente pour autant ; cette histoire de rythme peut vite devenir éreintante pour les réflexes qu’elle demande de mettre en oeuvre.
Chaque type d’ennemi possède son propre panel d’attaques, ainsi que différentes skins qui ajouteront du challenge dans la marmite puisque possédant toujours plus de mouvements d’attaque. Il va alors s’agir ici d’apprentissage, les amis, lequel vous permettra de retenir le pattern de tout ce petit monde afin de répliquer au mieux. Certains adversaires vous frappent à cadence régulière (donc parade), d’autres cherchent à vous saisir (donc esquive), d’autres encore vous lancent des projectiles que vous pourrez attraper et relancer en respectant le bon timing… Apprendre en mangeant des mandales, c’est le moto de Way of the Passive Fist.
Rythme & bleus
Dès lors, il va vous falloir avoir bien en tête les schémas d’attaque de tous ces mécréants, histoire de savoir quelle parade effectuer et à quel moment ; c’est là que le jeu prend tout son côté rhythm-game qui passe largement au-dessus de l’aspect bagarre de rue. Chaque esquive et contre bien placé fera grimper votre jauge de combo, mais surtout, diminuer la jauge offensive de vos ennemis. Une fois celle-ci réduite à zéro, il vous sera laissé libre champ de déglinguer ces derniers d’une pichenette (ce que vous pourrez faire aussi en plein combat à coups d’épaule, mais sans victoire définitive) afin de les annihiler, ou de leur coller une patate de forain avec votre bras cyber si votre jauge est assez élevée.
Cette jauge prendra d’autant plus d’importance lorsque vous affronterez des boss. En effet, ceux-ci, qui concluent bien évidemment certains des 10 niveaux du jeu (niveaux décomposés en plus ou moins de sous-sections selon la difficulté choisie), s’avèrent particulièrement dangereux, étant des sacs à PV retors, qui plus est accompagnés joyeusement d’une tonne intarissable de mobs pour vous mettre des bâtons dans les trous. Mobs qui vous serviront, si vous la jouez avec adresse, à faire grimper votre jauge de power spécial, lequel, une fois utilisé, mettra un bon coup à la barre de vie du boss. Technique, tout ça, et vous risquez de vous y casser les dents plusieurs fois avant de cerner le pattern à adopter.
On mentionnera également les éléments du décor qui viendront occasionnellement vous pourrir la vie, tels que les stalactites, les chutes de rochers ou les mines anti-personnel ; un aspect du jeu qui était selon nous dispensable, mais bon, on ne nous a pas demandé notre avis…
Oldies but goodies ?
Pour terminer parlons un instant réalisation. En tant que jeu simili-16 bits qu’il est, Way of the Passive Fist, on l’a dit, affiche des graphismes pixélisés à l’ancienne, ce qui signifie que, comme beaucoup d’autres titres du genre présents sur l’hybride de Nintendo, il est nettement plus agréable à l’œil en mode tablette que sur grand écran. Ceci dit, jouer sur la TV n’est pas une énorme punition pour autant, on a vu bien pire niveau gros pixels moches, d’autant que les sprites sont plutôt grands.
Quant à l’audio, le jeu s’accompagne de musiques bien pêchues pour souligner ses combats incessants, et les bruitages s’avèrent très importants, car ils vous donneront souvent un indice de quand votre adversaire va frapper, vous aurez donc à coeur d’en apprendre le sens pour adapter votre rythme sans prendre trop de dégâts.
Way of the Passive Fist est une intrusion plutôt originale dans le monde généralement très générique et classique du beat’em up 2D. Avec son système basé sur le rythme, les esquives et les contres, il opte pour un gameplay novateur qui ne conviendra peut-être pas aux amateurs du button-mashing habituel. D’autant que la difficulté est plutôt élevée.
Néanmoins, si l’on aime ces bons vieux jeux rétro aux graphismes 16-bits, le jeu mérite qu’on lui donne sa chance, et l’on se prend vite au jeu et on se fait à l’idée qu’on n’est pas là pour tabasser du voyou à tour de bras. Donc si le pixel antique est votre came, il ne vous en coûtera qu’environ 13€ pour acquérir ce titre somme toute nettement plus long à terminer que ses aînés. Et avec la possibilité de régler à sa guise les différents aspects de la difficulté, chacun devrait y trouver son compte.
(Site officiel)