Développé par Nadeo et édité par Ubisoft, TrackMania Turbo est, comme tous ses prédécesseurs, un jeu de courses sorti sur PC et pour la première fois sur les consoles de Microsoft et Sony (Xbox One et PlayStation 4). Principalement orientée multijoueur, la série des TrackMania a su se faire un nom par son côté arcade exacerbé et la possibilité de défier la communauté sur des circuits créés de toutes pièces par celle-ci. Après les douze titres sortis depuis 2003, TrackMania Turbo, 13ème du nom, aura-t-il encore les faveurs du public ? Réponse tout de suite dans notre test complet réalisé dans sa version Xbox One.
TrackMania Turbo, un MicroMachine des temps modernes ?
3… 2… 1…
Lorsque vous démarrez TrackMania Turbo, vous devez dans un premier temps vous coller une étiquette de joueur de campagne ou joueur de la ville. Entendez par là, qu’il vous faudra définir votre région (les anciennes) ainsi que votre département de résidence. Pour chaque fin de course, vous aurez droit en effet à un classement mondial, national, régional et départemental, détails tout à fait appréciables cela étant. Mais qu’on soit clair, faire le meilleur temps d’un circuit en Creuse n’aura certainement pas la même saveur qu’être premier en Île-de-France, le nombre de joueurs restant bien inférieur vous en conviendrez (oui je trolle et alors ? Je les aime aussi les Creusois). Bref, attardons-nous sur les différents modes de jeux proposés par TrackMania Turbo. Quatre modes principaux sont disponibles, le mode Campagne, qui vous envoie au volant de votre bolide sur deux cents tracés à la difficulté accrue. L’objectif étant de récupérer des médailles (bronze, argent et or) pour débloquer de nouvelles courses et du contenu supplémentaire. Un mode somme toute ultra classique. Le mode Arcade, lui, s’apparente à du training. Vous faites des courses seul ou à plusieurs sans vous préoccuper du classement. Le mode Trackbuilder est, comme son nom l’indique, le lieu pour créer vos propres circuits. Disponible selon plusieurs modes, du débutant à l’avancé, vous pouvez créer le circuit à votre image. Du tracé rapide au véritable parcours impossible, vous imaginez, vous concevez et vous testez avant de le mettre à disposition de toute la communauté, le tout avec la plus grande simplicité. Enfin, le dernier mode et le petit nouveau, c’est le mode Double Driver. Ici, deux joueurs, avec une manette chacun contrôlent le même véhicule. Il faudra faire preuve de beaucoup de communication et de complicité pour parvenir à maintenir sa voiture sur la piste. Si l’un tourne beaucoup plus que son copilote, votre bolide devrait chasser du train arrière en un rien de temps. Seul petit bémol, mais bémol quand même, l’absence de ce mode sur les parties en ligne. Les joueurs n’ayant pas la chance d’avoir un voisin geek devraient vite regretter ce choix, d’autant que l’idée est vraiment intéressante tout comme sa réalisation.
Vous avez bien entendu la possibilité de passer au garage pour personnaliser comme il se doit votre véhicule, en changeant les motifs et la couleur de la peinture, le drapeau, la mascotte, le numéro ainsi que le matériau de la carrosserie. Si certains se contentent d’un important contenu, comparable à un Rocket League par exemple qui n’est pourtant pas un modèle du genre, je trouve les possibilités de customisation extrêmement faible. Il faudra cependant de longues heures de jeu pour débloquer tout le contenu disponible dans le garage.
Des nouveautés ? Pas vraiment…
Votre voiture est prête, vous aussi, la piste est chaude et vous pouvez déjà sentir l’odeur de la gomme sur l’asphalte. Le compte à rebours est donné (en plusieurs langues) et vous voilà lancé à pleine vitesse sur les différentes courses que propose TrackMania Turbo. Il y a, à ce titre, quatre environnements différents dont trois repris des précédents opus. Seul un nouvel environnement fait son apparition, le RollerCoaster Lagoon, « the place to be » en raison de ses décors tropicaux. L’International Stadium représente l’ensemble des courses classiques de TrackMania sur route dans l’enceinte d’immenses stades. Canyon Drift, issu de TrackMania²: Canyon Drift et Dirty Valley, issu de TrackMania² : Valley viennent compléter la liste des environnements.
Outre le fait que les décors changent selon le type de course, le gameplay est lui aussi dépendant de l’environnement. La conduite sera en effet bien différente en fonction de l’adhérence de la piste selon qu’elle soit sableuse ou soumise à la gravité 0 par exemple. Certaines pistes permettent aisément des virages pris en drift tandis que d’autres nécessiteront des ralentissements avant de prendre une courbe prononcée. Il faut reconnaître que cela peut parfois perturber la prise en main. Alors qu’on vient de terminer une piste où les freins sont aussi indispensables qu’un dictionnaire de français dans une émission de télé réalité, on se retrouve lancé sur un autre circuit où la voiture deviendra incontrôlable à pleine vitesse dans un virage. Il faudra donc recommencer encore et encore pour faire péter les chronos, et après tout, c’est ce qui fait la force de TrackMania et l’épisode Turbo suit la même logique. Ce n’est pas rare de recommencer un circuit des dizaines de fois pour améliorer son temps de quelques dixièmes de seconde pour enfin décrocher la médaille d’or en solo ou passer en tête en course online. Oui, si vous n’avez pas un peu de volonté il sera difficile de vous sortir de votre canapé quand votre tambouille sera prête et vous sortirez à votre compagne adorée, la phrase de geek devenue mythique « Non, pas maintenant !! ». Chronophage vous dites ? Je confirme, mais une fois la frénésie du mode campagne solo terminée, vous devrez vite passer votre chemin. Les courses proposées en multi sont bien souvent – trop souvent – dénuées d’intérêt à cause de l’obsession des créateurs de circuits à les rendre encore plus impossibles que les précédentes. Je trouve largement préférable des courses quelque peu techniques mais où chaque joueur a sa chance, ce qui n’est pas vraiment le cas ici, et c’est fort regrettable. Mais si vous êtes entre amis sur des circuits de qualité, là, aucun souci, fun, grosse poilade et compétition seront les maîtres mots de vos parties. Un vrai régal !
Un développement Turbo ?
La série de Nadeo qui a su faire ses armes sur un gameplay plus que séduisant n’a jamais réellement pêché sur ses graphismes non plus. Encore une fois, TrackMania Turbo s’appuie sur une palette graphique intéressante sans nous en mettre plein la vue pour autant. Les décors dans les canyons sont, reconnaissons-le, vraiment beaux contrairement à d’autres environnements un peu plus en demi-teinte. En ce qui concerne le framerate, les développeurs ont essayé de maintenir un 60 fps constant, que ce soit en solo ou en multi. En cas de partie en écran splitté, les graphismes sont cependant revus à la baisse pour conserver ces 60 fps. Le gros point noir du jeu est sans conteste les « freeze » de quelques secondes qui surviennent de temps en temps (mais trop souvent) à la fin d’un tour. L’image se fige donc, mais le jeu continue de tourner ce qui a pour conséquence inéluctable de voir votre voiture dans le décor lorsque l’image se débloque (vous pouvez d’ailleurs en voir un exemple sur la vidéo en bas de test). Je peux vous assurer que lorsque vous êtes en train de faire un excellent temps et qu’au dernier tour, ce problème arrive, vous pestez contre les développeurs. Nous attendons donc avec impatience une mise à jour… Côté bande sonore, rien de particulier à signaler. Les différents sons de voitures (accélération, drift) sont parfaitement retranscrits comme à leur habitude dans les TrackMania. Quoi qu’il en soit, TrackMania Turbo peine à se démarquer de ces précédents opus. De là à dire que cet épisode ne représente qu’un faible intérêt, il n’y a qu’un pas. Oserez-vous le franchir quand même ?
Conclusion TrackMania Turbo
TrackMania Turbo ne sort pas des sentiers battus et ne révolutionne pas ce qui a fait l’image de cette licence, à savoir un gameplay facile d’accès et fun. Au contraire même, il se sert du succès des autres opus pour nous ressortir un nouveau titre sans réelle innovation. Avec quatre environnements mais un seul inédit, les développeurs ont choisi la carte de la prudence pour notre plus grand regret. Avec des graphismes vraiment réussis dans l’ensemble mais là encore sans réel bouleversement de la franchise, TrackMania Turbo devrait tout de même combler les fans du genre (et ils sont nombreux) sans pour autant parvenir à convaincre de potentiels nouveaux joueurs à adhérer au titre. Chronophage les premières heures de jeu dans la campagne solo, il faudra s’armer de patience avant de prendre un certain plaisir dans les parties en ligne où foisonnent des circuits aux tracés parfois bien trop complexes pour les apprécier. On regrettera également le choix de ne pas implanter le mode Double Driver dans ces mêmes parties en ligne (jouable uniquement en multijoueur local), alors que le concept est vraiment enthousiasmant et ô combien jouissif. Attention à ne pas trop vous reposer sur vos acquis messieurs les développeurs.