Après Station to Station, Galaxy Grove remet le couvert avec Town to City, qui débute son accès anticipé un peu moins de deux ans plus tard. Avec un nombre d’évaluations positives déjà équivalent à son prédécesseur, le nouveau titre du studio semble bien parti. Alors, c’est décidé, on range les trains au placard pour s’amuser avec des petites maisons, des magasins et autres joyeusetés. Si Town to City fait partie de la catégorie des City Builders au même titre que les célèbres SimCity et City Skylines, nous verrons ensemble, au fil de ce test, que le titre se rapproche aussi de ce genre plus rare qu’est le jeu de création en bac à sable.
Quand on parle de bac à sable, il ne s’agit pas ici d’un univers en ligne à la GTA V ou du gigantesque No Man’s Sky. Il est plutôt question d’un simulateur de création, l’occasion de concevoir quelque chose de plaisant à regarder, proche du modélisme ou du dessin. Des jeux comme Townscaper ou Tiny Glade illustrent parfaitement ce genre, qui se caractérise par l’absence d’objectif ou de challenge, le seul but étant de passer un bon moment. La question est donc de savoir si Town to City parvient à mêler cette approche décontractée au genre si particulier du city builder, qui peut rapidement se transformer en une usine à gaz insurmontable.
(Test de Town to City réalisé sur PC via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
La vie du maire
Le jeu commence par une petite parcelle de terrain proche de la gare, un clin d’œil sympathique au premier titre du studio. On y entame une longue période d’introduction. On commence par placer des maisons et des petits étals de marché, puis les premières familles débarquent du train. Il ne tient alors qu’à nous de leur attribuer une maison en fonction de leurs besoins. Le système est assez généreux : les familles peuvent attendre plusieurs jours sans se plaindre ni repartir, et leurs préférences, bien qu’impactantes, ne sont pas rédhibitoires. Une famille peut ainsi vouloir vivre près d’un point d’eau naturel, être entourée de lumière ou simplement avoir beaucoup de voisins.
Petit à petit, la ville s’agrandit, et le premier système de progression pointe le bout de son nez : un menu de recherche. Relativement simple au début, il devient de plus en plus intéressant à mesure que l’on avance. En accumulant des points, on débloque de nouveaux bâtiments qui s’intègrent parfaitement aux anciens. On peut également y trouver des améliorations plus techniques, comme l’augmentation du plafond monétaire maximal.
À force d’accumuler des citoyens, on peut agrandir son hameau pour le transformer en petite ville, puis en métropole. Pour cela, il faut atteindre un certain nombre d’habitants et un pourcentage de bonheur, généralement de 80 %. Ces paliers débloquent de nouveaux types de citoyens, comme les artisans puis les bourgeois, dont il faut assurer le bonheur par d’autres procédés, notamment le niveau de luxe. Un bistro, par exemple, accorde trois points de Luxe dans son périmètre, tandis qu’une horlogerie en apporte quatre.
De même, au fil de leur évolution, les habitants découvrent de nouveaux besoins à satisfaire. On passe ainsi de la nourriture aux vêtements, puis au divertissement, aux loisirs, à la décoration et enfin aux services publics. Il faut donc placer de nouvelles infrastructures, comme une école ou divers magasins. À cela s’ajoute le fait que la population grandit encore : pas de panique, on déverrouille un peu plus tard la possibilité d’ajouter un étage aux maisons déjà placées, puis même un second, triplant au passage la population maximale sans construire de nouvelle maison.
Une petite vie à peindre
Vous l’aurez compris, Town to City n’est pas qu’un simple jeu qui se contente de vous donner la liberté du modélisme dont nous parlions précédemment. Il offre un véritable objectif et une réflexion suffisamment intéressante pour être captivante du début à la fin. S’il reste relativement complet (nous n’avons pas parlé, par exemple, des interactions entre les villes façonnées), il n’en demeure pas moins assez léger. Le jeu ne s’embarrasse pas de systèmes complexes comme l’électricité, les poubelles, la police ou les incidents. Non, Town to City préfère jouer la carte du calme, de la tranquillité et d’une certaine candeur.
Dans la maison du maire (donc du joueur) les différents habitants peuvent envoyer des lettres qui serviront de missions ponctuelles venant encore ajouter un pic d’intérêt, ces missions peuvent se résumer en un agencement rapidement fait, mais elles donnent non seulement un charme mais aussi une certaine vie aux décors que la ville abrite. Tenez par exemple, dans notre partie se situe une petite boite à livre au milieu d’un parc, c’est là le résultat d’une habitante qui voulait par dessus tout un coin lecture, et la façon dont elle est agencée au milieu de la place est en soi une petite anecdote dont on se souviendra quand on pensera au jeu à nouveau.
Fermez la parenthèse
Mais la plus grande réussite de Town to City, c’est indéniablement son aspect visuel et tous les outils qui nous sont donnés pour transformer le jeu en un magnifique tableau. Une quantité impressionnante d’éléments de décoration peut être placée directement sur les bâtiments, en adaptant sa forme et son aspect de manière très intelligente et superbement réalisée. Le lampadaire classique, par exemple, se transforme en petite lanterne murale ou en néon horizontal selon l’emplacement que l’on lui attribue. Il en va de même pour les fleurs, les parasols, les horloges…
On agence petit à petit sa ville pour coller aux prérogatives imposées et à l’idée qu’on s’en fait, on ajoute des arbres pour plaire au voisinage, un parc pour la mission aléatoire, une petite fontaine qu’on vient de débloquer, des barrières un peu sympathique pour coller à la vision bourgeoise de certains… Et quoi qu’il arrive, on se retrouve avec une magnifique petite ville dans laquelle on adorerait vivre…
Il serait difficile de trouver de réels défauts à Town to City, sauf à y chercher un élément bien précis que seul l’adepte de city builder hardcore saurait reconnaître. Le titre fait partie de cette famille de jeux qui se présentent avec toutes les bonnes intentions du monde, auxquels on ne peut finalement rien reprocher puisqu’on n’en attend rien d’autre qu’une parenthèse dans la vie.
Idéal pour les néophytes ou ceux qui sont allergiques à la complexité, parfait pour les profils artistiques, et une véritable bouffée d’air frais pour ceux qui veulent faire une pause. Nous ne pouvons que vous le recommander. Beau à la fois visuellement et « spirituellement », le jeu déborde de bonnes intentions. Si le genre vous fait de l’œil ou si vous n’avez jamais tenté l’expérience city builder, il n’y a aucune raison de ne pas foncer.