Sorti il y a tout juste 2 ans, This is the Police a su faire sa place grâce au bouche à oreille et des critiques élogieuses. C’est donc logiquement que le Studio Weappy nous propose This is the Police 2, suite du premier opus. En a-t-il gardé les bons côtés et amélioré les faiblesses ? Est-il une suite digne du premier du nom ? Voyons cela ensemble.
This is the Police 2 – Comme un loup dans la bergerie
Le vieux et l’ingénue
This is the Police 2 prend place juste après la fin de This is the Police. Jack Boyd, en cavale, est recherché par la police fédérale suite à un piège tendu par on ne sait qui. Il se retrouve par hasard interpellé par la Shérif de Sharpwood, Lilly, aussi jeune qu’inexpérimentée et manquant de confiance en elle. Décidant de lui faire confiance, Jack devient le bras droit de Lilly, appliquant ses méthodes musclées dans la gestion des équipes de police. C’est donc ce duo aux personnalités très différentes que nous suivons, spectateurs de cette relation paternelle entre un vieil homme fatigué et une jeune femme en proie au doute, avec quelques mystères en suspens.
Le jeu reprends la recette qui a fait son succès, à savoir un entrelacement de narration et de gestion. Chaque journée voit son lot d’urgences à traiter, d’enquêtes où il faut progresser en envoyant des troufions, et de policiers plus ou moins paresseux à former et mettre au travail. Entre chaque journée, des « cinématiques » au dessin figé, aux visages lissés, mais qui permettent soit de faire avancer l’intrigue principale, soit de poser une atmosphère pesante et sombre, un climat de violence et des personnalités bien trempées. Parfois un peu longues, elles contribuent à l’immersion, et cassent la routine d’un travail parfois répétitif, comme dans la vraie vie en somme. Tout ceci saupoudré de musique jazzy – bien que moins présentes que dans le premier épisode – et d’une bande-son très soignée, avec des voix de haute qualité.
Dans la vie, y a les bons et y a les mauvais flics
Justement, parlons-en de la routine. This is the Police 2 a essayé d’étoffer le contenu des tâches dévolues, histoire de diversifier un peu. Dès les premières minutes, nous voilà plongé dans une mission tactique, sous la forme d’un petit tutoriel. Il s’agit de missions qui apparaissent parfois sur la carte, demandant de déplacer les policiers sur un damier, d’utiliser leurs compétences, et d’anticiper les mouvements et les actions de l’adversaire. Ces missions sont difficiles, très difficiles, et coûtent cher si elles échouent, ou si vous avez des morts, mais rapportent également beaucoup si vous les réussissez. L’IA ennemie est correcte, quand à votre équipe, certains peuvent décider de n’en faire qu’à leur tête, ce qui peut être handicapant. Elles sont quasiment obligatoires (les pénalités sont vraiment lourdes sinon), il faut donc bien savoir dans quoi on met les pieds, et apprendre les mécaniques rapidement, car n’ayant pas de difficulté croissante, mieux vaux être bien armé.
Les enquêtes ont également été étoffées. Il s’agit toujours de mettre dans l’ordre des vignettes retraçant les crimes, comme dans This is the Police premier du nom. Mais cette fois-ci, il y aura toujours 2 scénarios possibles, 2 suspects, et il conviendra d’envoyer enquêter des policiers afin d’avoir les témoignages et indices qui permettront de cibler le bon suspect et de l’arrêter, ou non. Cela prend du temps, mais est plutôt valorisant et permet une pause dans les urgences. Enfin viennent les opérations. Pour celles-ci vous avez 3 jours pour récolter des informations, assigner des agents, qui ne seront donc pas disponible pour les urgences. De la bonne gestion millimétrée !
Car ce qui ressort de This is the Police 2 c’est sa difficulté. Les sauvegardes ne se font que jour par jour, et encore, il faut compter un assez long moment avant de pouvoir sauvegarder une première fois – mieux vaut avoir du temps devant soi en lançant le jeu. La difficulté n’est pas croissante, et il faudra très vite avoir trouvé un rythme de croisière. De plus, le jeu prend un malin plaisir à ajouter des événements (racket, concurrence…) qui peuvent mettre fin à votre liberté à tout moment, et vous forceront à récupérer une ancienne sauvegarde, refaire les journées qui sont exactement les mêmes, tout est scripté, ce qui peut lasser au bout d’un certain temps, ou ajouter une dose d’adrénaline, c’est selon.
Moi plus tard, je veux devenir Colombo !
Chaque journée se déroule ainsi : d’abord, la veille, auront été sélectionnés les policiers qui travailleront le lendemain. Bien sûr, ils essaieront d’éviter la corvée, avec des excuses parfois… fumeuses (au moins est-ce réaliste). Ensuite, vient le moment de les équiper, avec des matraques, pistolets, tasers… en fonction de leurs capacités. La journée a lieu. Différentes missions peuvent apparaître sur la carte : urgences, missions personnelles qui influent sur la loyauté des policiers, missions tactiques, enquêtes. Lorsqu’une mission est réussie, les policiers peuvent gagner des points de compétence, à répartir entre la force, l’intelligence, la discrétion, la rapidité, la négociation. Plus ils sont forts dans leur domaine, plus ils pourront réussir de missions et surtout débloquer des compétences, importantes pour les missions tactiques.
À la fin de la journée, en fonction des réussites et échecs, vous gagnez un nombre de languettes de canettes, qui permettront d’acheter de nouveaux larbins ou de nouvelles armes. Cet aspect est très intéressant car il donne une idée de progression, d’amélioration, et facilite les futures journées. Les policiers ont aussi des traits de caractère, et des exigences (la misogynie a encore de beaux jours devant nous !), avec lesquels il faut composer.
Conclusion This is the Police 2
En conclusion, This is the Police 2 s’inscrit dans la continuité du premier épisode. Ne vous attendez pas à une révolution ou à tout autre chose. On retrouve la même ambiance sombre, pesante, les mêmes codes graphiques uniques, et une bande-son toujours autant de qualité. Reprenant la suite de l’histoire du premier, il mélange habilement narration et gestion d’une équipe de policiers tout en se battant contre ses propres démons et faisant face à des menaces constantes. Des améliorations sont à souligner. Les missions sont plus variées, la progression des policiers permet une personnalisation relative, mais son plus gros défaut demeure la difficulté. Le tutoriel est minimaliste, les échecs punitifs et la difficulté est bel et bien là, un challenge pour certains, un découragement pour d’autres.
Si vous avez aimé le premier et que vous souhaitez connaitre la suite tout en voulant relever le défi, que vous avez toujours rêvé de devenir un commissaire à la tête d’une équipe, allez-y, si vous cherchez un divertissement léger et sans prise de tête, alors This is the Police 2 ne comblera sûrement pas toutes vos attentes.