The Ninja Warriors. Ce titre aguicheur de notre jeunesse. Parce que dans les années 80-90, ça vendait bien de mettre les mots « ninja » ou « warrior » dans le titre d’un jeu, du coup, autant mettre les deux en même temps, non ? Ninja Gaiden… Shadow Warrior… Why not ? Quoi qu’il en soit, le premier jeu de la licence sortait en arcade en 1987 (vous le trouverez dans la gamme Arcade Archives) et proposait un étrange système d’écran qui donnait l’impression d’avoir un visuel panoramique très vaste. Le jeu recevait une suite/remake en 1994 sur Super NES, dont nous accueillons aujourd’hui l’adaptation PS4 qui nous intéresse ici, The Ninja Saviors: Return of the Warriors. Kudos à Natsume-Atari pour le portage, déjà auteur de Wild Guns: Reloaded, notamment.
Comme il arrive parfois (hein Wonder Boy ?), il est difficile de bien se souvenir de quel épisode correspond à quelle dénomination étant donné que cette très courte série a subi des changements de nom en fonction des pays où l’opus paraissait. C’est également le cas pour cette nouvelle itération, nous allons donc faire un peu le bilan (rapide, rassurez-vous) pour s’y retrouver avant de se pencher sur le jeu qui nous concerne. Alors affûtez vos shurikens, c’est parti !
(Test de The Ninja Saviors: Return of the Warriors réalisé sur PlayStation 4 à partir d’un exemplaire fourni par l’éditeur)
Terminatueurs
Donc pour résumer, The Ninja Warriors c’est une série en deux épisodes pour l’instant, dont le premier du nom est paru en arcade comme dit plus haut, et dont le second volet s’est vu, en fonction de sa localisation, baptiser The Ninja Warriors Again mais aussi The Ninja Warriors: The New Generation. Le petit dernier en date, redite de l’épisode Super NES remise au goût du jour, s’appelle soit The Ninja Warriors Once Again (Japon), soit The Ninja Saviors: Return of the Warriors pour le reste du monde. Voilà pour le petit tour d’horizon, maintenant place à la baston.
The Ninja Warriors, c’est du beat’em up traditionnel en 2D sur un plan horizontal unique, contrairement à du beat’em up avec plus de liberté de mouvement comme dans un Streets of Rage, un Cadillacs & Dinosaurs, un Double Dragon ou un Final Fight, qui vous autorisaient à vous déplacer comme vous vouliez sur le décor. Ici on pensera plus à du Kung Fu Master ou à du Vigilante. Moi va droite, moi tape, moi tape gauche si besoin, point à la barre. Une simplicité très 16-bit qui n’aura pas manqué de faire de ce titre un jeu trop méconnu, car excellent en dépit de son manque de notoriété.
Comme dans la plupart des beat’em up qui se respectent, le scénario du jeu n’a aucune importance, on vous place juste le contexte vaguement, qui vous permet de comprendre que vous incarnez des cyborgs en opposition contre des méchants-pas-beaux. Ce qui compte ici, c’est le perso que vous choisissez, car votre manière de jouer dépendra de ce choix ; dans The Ninja Saviors, on n’a pas affaire à un faux panel de personnages jouables qui présenteraient les mêmes caractéristiques avec simplement un color-swap (c’est le cas des ennemis par contre).
Non, on a droit dans ce jeu à la formule classique : un gros bourrin lent et puissant, un petit vicelard rapide mais assez vulnérable, et une fifille qui représente un peu l’équilibre entre les deux. Mais cette réédition moderne va plus loin que l’aspect évident technique, en proposant deux nouveaux personnages inédits à débloquer et incarner, ce qui souffle un vent de fraîcheur sur la rejouabilité du titre. Quand sur Super NES on avait le choix entre 3 persos, la version PS4/Switch en propose 5. Kudos once again (haha) à Natsume-Atari, qui avait également augmenté le roster de son Wild Guns: Reloaded.
Quoi d’neuf, docteur ?
Du coup, en vous décarcassant un peu, vous pourrez débloquer deux nouvelles têtes parfaitement opposées : une minuscule nana bien agile et dotée de bras-robots extensibles, et un golgoth monstrueusement puissant en accord avec sa carrure. De quoi se retaper le jeu en long et en large, surtout que vous avez le choix entre deux niveaux de difficulté.
Le choix, vous l’avez aussi dans le rendu visuel et audio du jeu ; différents paramètres vous permettront à votre guise, en manipulant les options, de retrouver l’aspect d’antan ou au contraire, de rendre le jeu le plus moderne possible. Chacun y trouvera donc son compte, et même si ce n’est pas un élément rare dans une résurrection antique de ce type, on saluera le beau geste de l’équipe de n’avoir pas omis de le proposer.
Niveau gameplay, on a droit bien entendu à la même mayonnaise que sur SNES, et qui monte parfaitement bien. Outre vos attaques classiques et particulières à chaque guerrier, vous avez une barre de « spécial » qui augmente au fil du temps, et se désintègre si vous êtes mis à terre. Une fois cette jauge bien chargée, vous pourrez soit utiliser une arme perso, soit une grosse attaque bien puissante, mais hélas commune à tous les personnages. Le grab vous sera extrêmement utile, à la fois pour vous débarrasser des hordes adverses et pour ramasser des éléments de décor à balancer sur vos ennemis (motos, caisses…).
De même, la mort n’est pas inéluctable dans The Ninja Saviors: Return of the Warriors. Point n’est ici question de système de vies limitées, vous pourrez par contre choisir l’option « continue » à chaque décès, ce qui vous ramènera au dernier checkpoint franchi des 8 niveaux que vous aurez à traverser, vous évitant la frustration de tout recommencer si vous venez à périr (et vous pourrez changer de perso en fonction du problème qui vous a coûté la vie). Sauf si vous éteignez la console ; là, c’est retour au commencement obligatoire, chose qui était classique à l’époque et qui ne posera pas de problème pour les vieux de la vieille, qui en ont vu des plus vertes et des moins mûres au fil du temps. Mais les noobs seront peut-être surpris.
Roboco-op
Dernier petit détail concernant ce The Ninja Saviors: Return of the Warriors : vous allez pouvoir en profiter avec un copain en co-op. Genre à l’ancienne, sur votre canap’ avec une bonne grosse pizza. Une petite attention qui n’a pas de prix à notre époque de multi dénué de camaraderie physique, et qui était absente de la version SNES du jeu, comme pour Final Fight, hélas.
The Ninja Saviors: Return of the Warriors est une excellente façon de découvrir ce jeu que peu de joueurs ont eu l’opportunité de connaître lors de la sortie initiale de The Ninja Warriors Again sur SNES dans les années 90. Vous y trouverez alors un genre devenu trop rare, et un gameplay dynamique en diable servi par un aspect technique que vous pourrez triturer comme bon vous semble, et qui était déjà très qualitatif à l’époque.
En plus vous allez bénéficier de deux combattants inédits à débloquer, donc si le rétro est votre came, n’hésitez pas un instant à (re)découvrir cette petite perle du passé.