Malibu, été 1999. Du mobilier rose fluo, des palmiers et une belle piscine… Pas de doute, nous avons bel et bien mis les pieds dans The Crush House. Le dernier-né du studio britannique Nerial, édité par Devolver, vous embarque dans une émission de télé-réalité avec villa de luxe et candidats farfelus, mais surtout un lourd secret à percer…
Après avoir partagé nos ressentis sur la démo il y a quelques semaines, il est temps de passer au tournage complet.
(Test de The Crush House sur PC réalisé à partir d’une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Moteur, ça tourne, action !
Tout le monde déteste les premiers jours de travail. C’est peut-être aussi le cas de votre protagoniste, Jae Jimenez, qui a la lourde responsabilité en tant que productrice de maintenir la diffusion de cette nouvelle émission de télé-réalité, The Crush House. Et c’est à peine munie de votre badge et votre caméscope que l’aventure commence. Il n’y a que deux règles à respecter : ne jamais parler aux candidats et le public a toujours raison. Vous souhaitez que l’émission perdure ? Obéissez coûte que coûte aux spectateurs. Ambiance…
Depuis votre dépendance, vous pilotez les coulisses de l’émission. L’audimat, les différents publics à satisfaire, l’argent généré par les pubs, et surtout le casting. Au total, 12 candidats tous plus extravagants les uns que les autres sont disponibles. De leur courte description, vous pouvez vous faire une idée de leur personnalité et imaginer la meilleure configuration possible.
Vous adorerez les détester, tant ils représentes des clichés de ce qu’on connaît. Il est même possible de voir la compatibilité entre eux. Mais si vous préférez laisser le destin faire son œuvre, vous pouvez toujours les sélectionner aléatoirement.
Vacances, j’oublie tout !
On le sait, la mode de la synthwave est un peu dépassée en 2024, mais difficile de résister à l’ambiance de The Crush House. La villa aux couleurs flashy accroche l’œil instantanément, et on s’y verrait bien passer quelques jours de vacances. Bien qu’officiellement située en Californie, ce lieu de tous les plaisirs nous fait penser aux années Miami Vice (les flics en moins).
Couplée d’une bande-son lascive ou dansante, c’est un coucher de soleil permanent qui plane sur les lieux. Vue sur la mer, phare au loin, verdure luxuriante, et c’est tout. Vous l’aurez compris, c’est un grand oui pour l’atmosphère. Mais il serait temps de commencer à filmer, non ?
Timidement, nous nous approprions notre caméscope et les différents endroits de la maison. Chacun d’entre eux auront un intérêt selon le public : les Drama Queens s’attendent à voir des conflits, les Collectionneurs d’Art veulent admirer la décoration de la villa, les Paysagistes l’art floral environnant, ou encore les Fondementalistes qui veulent voir des… fesses.
Pour toi, public…
Il y a de tout dans le public de l’émission, à vous de les satisfaire tout au long de la journée. Par ailleurs, on ne retiendra de l’an 1999 que l’ambiance, puisqu’un tchat en direct façon Twitch est disponible pendant le tournage pour nous guider dans leurs envies.
Chaque jour, le nombre de publics à satisfaire augmente, et passé un certain stade il devient franchement compliqué de jongler entre tous. Surtout que parfois, il faut plus deviner leurs envies qu’autre chose, les indications étant très évasives.
Les journées passant très (trop) vite, il arrive que l’on se sente complètement dépassé par toutes les tâches requises et le tournage se solde par un échec. Mais pas de panique ! Trois modes de jeu sont disponibles : Très Facile, Normal, et enfin Défi dans lequel vous avez l’obligation de satisfaire à 100% l’audience et sans possibilité de rattrapage.
Big Brother is watching you
Bien que les journées passent vite, c’est la nuit que le vrai visage du jeu se dévoile. Des candidats vous attendent discrètement, et ont des choses à vous demander. Sacrilège, vous rompez une des deux règles de base du tournage, mais la curiosité outrepassera votre professionnalisme.
Leurs requêtes sont essentiellement liées à leur image : il faut les faire passer pour des anges, filmer des angles pour les mettre à leur avantage, bref il faut écouter leurs caprices de starlettes. Vous aurez les autres jours de tournage pour y céder ou non.
Il règne une atmosphère étrange dans cette villa. D’abord les règles imposées par la production, puis ces candidats qui se faufilent la nuit, et ce sas d’où vous venez à chaque début de saison dont les portes sont forcées… Ce cadre si lisse laisse forcément planer quelques doutes.
Votre curiosité sera rapidement tarie, et la seconde partie du jeu démarre par une prise de contact des plus mystérieuses. Pour le bien du scénario, nous n’irons pas plus loin pour conserver l’intrigue. Ce qu’il faut en retenir, c’est que vous conservez votre mission de productrice le jour, tout en enquêtant sur ce fameux mystère la nuit. Vous y aurez un rôle central, et ce jusqu’à la fin.
Jour ! Nuit ! Jour ! Nuit !
Avec cette dynamique, le rythme devient déroutant. Les journées se suivent et se ressemblent, et seule cette volonté d’élucider le mystère nous tient en haleine. Après avoir passé X saisons à filmer les candidats, le jeu a beau être très bien écrit, leurs répliques finissent par lasser.
L’intrigue manque de place à nos yeux et arrive un peu tard, on aurait préféré un revirement total de situation en cours de partie, ou tout du moins un meilleur équilibre tournage/enquête.
De par sa direction artistique, son propos et ses mécaniques, The Crush House reste une proposition très originale, que vous pourrez compléter en cinq heures environ.
Proposé au prix de 16,99€ sur Steam, The Crush House vous offrira une petite enquête estivale légère et acidulée. Devolver ayant toujours le chic pour éditer des jeux très originaux, ils ne dérogent pas à la règle avec cette nouveauté. On aurait aimé une part sombre un peu plus conséquente, mais le propos derrière reste des plus juste.
Alors si vous avez encore le générique de Secret Story dans la tête en terminant de lire ce test, il ne vous reste plus qu’à intégrer la villa !