Nous tenons à préciser de prime abord que cet essai n’est en rien un test définitif du jeu tout juste sorti sur l’eShop. Nous avons passé quelques heures aux côtés de Mario et d’un certain nombre de joueurs de tous les coins du monde et nous vous proposons ici de découvrir nos retours.
D’une certaine manière, l’essai s’apparentera donc à un test, mais détaillera notre expérience de manière plus libre tout en retranscrivant ce que Super Mario Bros. 35 vous propose et ce qu’il attend de vous pour progresser. En notant qu’il s’agit d’une exclusivité temporaire (le jeu ne fonctionnant que jusqu’au mois de mars 2021), on répondra également à si, selon nous, il est conseillé de s’y plonger furieusement ou de le prendre avec plus de légèreté.
Naturellement, on commencera par notre premier contact. L’essai d’un nouveau jeu est un moment spécial pour tout joueur. Comme pour une rencontre amoureuse, les premiers contacts, les premiers mots et les premiers regards sont cruciaux (enfin, un peu moins sur Tinder…). Le truc avec Super Mario Bros. 35 en fait, c’est que si vous êtes une personne normale, votre premier contact, vous l’avez déjà fait.
Non, nous ne sommes pas en train de moquer votre âge, jeunes lecteurs, loin de là. Si nous sommes les premiers à reconnaître que ceux qui ont eu la chance de grandir dans les années 90, de voir les héros qui peuplent nos imaginaires et temps libres apparaître, grandir, mûrir (et pour certains mourir…), les personnages Nintendo sont une anomalie.
Effectivement, quel que soit votre âge, si vous n’avez pas forcément fait tous les épisodes de ces séries que vous aimez aujourd’hui, il y a peu de chances qu’un de vos parents, oncles, cousins plus âgés ou grands frères ne vous aient pas fait jouer aux vieux Pokémon, Zelda ou Mario (des fois même en accompagnant l’expérience avec un petit commentaire comme quoi avant, c’était mieux…).
Et Big N les y a bien aidés pour le coup parce que porter, remaker ou recycler ses vieilles cartouches, pour la compagnie, c’est devenu une de ses spécialités… Rien que pour Mario, les portages GameBoy Advance, le coffret (scandaleux) pour l’anniversaire des 25 ans de carrière du plombier sur Wii, Super Mario All-Stars sur Super Nintendo, Super Mario Maker 1 et 2… il y en a d’autres mais on s’arrêtera là, ce qui n’est pas le cas de cette liste.
Bref, tout ça pour dire que les routards ne seront pas perdus. Au sein de ce Super Mario Bros. 35, vous retrouverez les 32 niveaux originaux de Super Mario Bros. au moindre bloc près, parfaitement identiques. Les secrets, les monstres, les gouffres, les plateformes… Tout est à sa place.
La nouveauté en jeu se situe tout autour de votre écran et trouve sa signification dans le titre et plus particulièrement dans le « 35 ». Effectivement, vos parties vous invitent à parcourir les mondes originaux du premier voyage de Mario opposé à 34 autres joueurs. Tout ce beau monde défilera et pourra être observé en temps réel dans chaque recoin de votre écran. Vous y verrez les joueurs toujours actifs ainsi que ceux qui auront quitté la partie.
Ça ne rappelle rien ? Bien sûr que ça vous rappelle Tetris 99, c’est exactement la même chose, mais au lieu d’empiler des blocs, on parcourt des niveaux dans un jeu de plateforme. Naturellement, si empiler des lignes les faisait apparaître chez vos adversaires dans le puzzle-game, ici, il faut éliminer des adversaires pour les envoyer chez eux.
Si au début, on se retrouvera donc à envoyer des koopas et des goombas, on se retrouvera vite, à mesure que les opposants se raréfient, à croiser Bowser, entouré d’une armée de poissons volants, de bloups et autres buzzy beetles qui vous forceront à bien planifier votre stratégie.
Mais il n’y aura pas que les monstres et les gouffres à prendre en compte pour s’en sortir… Loin de là, même ! Comme pour tout Mario en 2D, le temps sera un ennemi à prendre en compte pour tenir la cadence. Oui, parce que le temps va défiler et il vous faudra prendre soin d’en récupérer. Pour le faire, champi 1up, power-up cumulé et élimination de monstres. Notez que la hauteur à laquelle vous atterrissez sur le drapeau de fin de niveau vous octroie aussi un bonus de temps.
Un peu en galère en fin de partie ? Plus de power-up et les ennemis s’empilent dans la jauge au pied de l’écran ? Ça vous inquiète ? En même temps, si vous aviez ramassé plus de pièces, ça ne serait pas arrivé… Les pièces ont enfin à nouveau un usage dans un jeu Mario (ouf qu’il ait fallu attendre un jeu gratuit pour ça… Un magnifique comble, vous en conviendrez). Les pièces, en plus d’influencer votre score en fin de niveau, sont aussi un filet de sécurité.
En dépensant 20 pièces, vous pouvez faire tourner une roulette vous offrant un bonus aléatoire parmi quatre éléments : le champignon, la fleur de feu, l’étoile invincible et le bloc POW (qui nettoie l’écran). Des bonus classiques ici indispensables dans certaines conditions et qui constitueront votre dernier recours en cas de pépin.
Naturellement, avec autant d’éléments à prendre en compte, vous l’aurez compris, traverser des niveaux dans Super Mario Bros. 35 doit se faire avec plus de retenue que dans le jeu original. Il vaut mieux prendre le temps de progresser pour encaisser des pièces, éliminer les ennemis que vous rencontrez méthodiquement et assurer vos pas pour éviter les accidents idiots (qui arriveront, croyez-nous).
Pour refléter ce changement de gameplay, Mario court moins vite qu’il ne le fait dans le jeu original d’ailleurs. Ses talents de saut, en revanche, sont intacts et il peut même rebondir plus haut dans ce titre (capacité introduite dans Super Mario Bros. 3), ce qui sert ici à cumuler plus de temps en éliminant les ennemis à la chaîne.
« Ça a l’air quand même pas mal répétitif comme concept… » On ne peut pas vous le cacher, ça l’est, oui. S’il y a bien une surprise au passage d’un niveau vers un autre puisque les niveaux sont choisis aléatoirement (sauf dans le cas des niveaux où des tuyaux vous offrent de sélectionner le suivant parmi trois), vous allez toujours devoir parcourir ces mêmes 32 niveaux avec des ennemis qui poppent, le temps contre vous et la gestion du portefeuille du plombier. Il y a bien un autre mode de jeu, mais il repose sur les mêmes ficelles que le premier.
Intitulé Bataille spéciale, il s’agit de missions temporaires durant lesquelles vous faites la même chose. Cependant, il se peut que vous commenciez avec des bonus ou une certaine somme d’argent, de quoi déclencher le chaos dans les écrans des autres compétiteurs plus rapidement. Toutes les pièces remportées en cours de partie vous permettent de monter des niveaux (comme dans Tetris 99, encore) et de débloquer des icônes pour personnaliser votre compte… Ouais, pas ouf, quoi…
« Mais alors, à quoi bon enchaîner les heures dessus ? » Eh bien, on vous le demande. On va pas se mentir, passé l’effet de surprise, il ne restera plus que les joueurs adeptes de compétition dessus et même eux pourraient au final rapidement se lasser.
Ne vous méprenez pas, Super Mario Bros. 35 vaut le coup de s’y plonger au moins une fois, tout comme Fortnite ou Tetris 99, au moins pour satisfaire sa curiosité et essayer quelque chose de « différent »… Seulement, si le TPS et le puzzle-game sont réellement virtuellement différents à chaque fois (et évoluent, au moins visuellement, avec le temps), ce ne sera pas le cas de ce titre.
Super Mario Bros. 35 est un concept sympa, une approche rafraîchissante et accessible à tous. Mais il n’est guère plus que ça. Comme pour tout jeu compétitif en multijoueur en ligne, les parties peuvent être extrêmement courtes ou extrêmement longues, et reposent sur votre skill autant que sur votre chance et peuvent s’avérer frustrantes pour les joueurs qui apprécient de découvrir les jeux à leur rythme.
Les adeptes de la compétition devraient s’amuser un moment à redécouvrir des lieux familiers blindés d’ennemis qui n’ont rien à y faire et prendront du plaisir à appréhender les différentes mécaniques offensives et à exploiter les secrets du jeu. Mais impossible de se leurrer, Super Mario Bros. 35 n’est pas un jeu pour tout le monde et devrait rapidement souffrir de désertion… un peu comme Fall Guys, quoi. On se trompe, hein ?