Disponible depuis peu en exclusivité sur PlayStation 4 et PC, Street Fighter V succède à des années de Street Fighter IV et ses multiples évolutions (Ultra, Super…) et autres réajustements. Avec cet épisode, Capcom a déclaré vouloir en finir avec les nombreuses suites et promet un suivi et des mises à jour régulières (nouveaux personnages, rééquilibrages, nouveau contenu…). S’il est impossible de juger sur la qualité des prochaines mises à jour, qu’en est-il du titre à sa sortie ? Réponse dans ce test complet sur la version PlayStation 4.
Street Fighter V : Un KO rapide
Un solo bâclé
Si Capcom joue avec ses fans et promet monts et merveilles pour le suivi du jeu, il n’en reste pas moins que la déception est grande lors du premier lancement de Street Fighter V. En effet, le contenu solo est rachitique. Outre un mode Histoire expédié en deux temps trois mouvements (puisque la grosse mise à jour de ce mode n’arrivera que dans trois mois), un mode Survie redondant et un mode Entrainement qui aura vite fait de vous lasser une fois que vous commencerez à maîtriser votre poulain, le titre de Capcom ne propose rien de plus pour les joueurs solitaires. Il n’y a même pas un simple mode Arcade comme dans tout jeu de combat qui se respecte ! Même le mode Versus en local ne peut vous opposer qu’à un autre joueur humain. Il est, en effet, impossible de jouer contre une IA. En fait, on se rend compte que Street Fighter V a été pensé exclusivement pour le multijoueur en ligne avec ses matchs amicaux et classés ou encore son mode Capcom Fighting Network dans lequel vous pouvez visionner des rediffusions et ajouter des adversaires en favori. Ce serait un moindre mal si les serveurs saturés n’affichaient pas autant de lag. C’est simple, sur la totalité des combats en ligne effectués, j’ai personnellement eu du lag sur presque un quart d’entre eux. Etait-ce dû à l’heure de pointe sur les serveurs ? Peut-être, en tout cas ma connexion en fibre optique ne saurait être remise en cause. Toujours est-il que dans un jeu de combat où chaque frame est importante, ce bémol vous coûtera une victoire à plusieurs reprises, fort dommage.
Il est beau mon Hado !
Graphiquement par contre, Street Fighter V remplit son contrat pour qui aime cette esthétique alliant cel-shading et 3D héritée du quatrième opus. Les personnages sont bien plus fins qu’auparavant et les décors légèrement plus détaillés. De même, les coups spéciaux ne sont pas en reste avec de superbes effets de lumière et d’ombre. Même si la PlayStation 4 n’est pas poussée dans ses retranchements, il faut bien avouer que le jeu a une patte graphique très intéressante et réussie. Les animations sont fluides et agréables, de même que l’ambiance sonore toujours au top. Les musiques collent bien à l’univers de chaque niveau et la possibilité de choisir entre les voix anglaises ou japonaises pour les personnages est un plus apprécié. On ne peut par contre pas en dire autant des « cinématiques » du mode Histoire qui ne sont que des dessins pour la plupart très moches illustrant rapidement ce qui se passe. On aurait aimé des vrais dessins animés entre chaque combat par exemple ou au moins des artworks de meilleure qualité car certains d’entre eux ne rendent vraiment pas justice aux différents personnages du jeu. On atteint d’ailleurs un autre point négatif du soft, le nombre de personnages jouables. S’il était clair que nous n’aurions pas accès à une trentaine de personnages d’emblée, seulement 16 c’est tout de même un chouïa radin non ? Surtout lorsqu’on repense au roster d’Ultra Street Fighter IV Arcade Edition…
Un gameplay millimétré
Si l’on peut reprocher à Street Fighter V un faible roster, il a au moins le mérite de ne pas tomber dans le clonage à outrance comme les anciens épisodes de la saga. En effet, chaque personnage parmi les 16 disponibles est différent de son voisin. Alors bien sûr le gameplay est toujours sensiblement le même avec ses quarts de tours ou ses coups chargés mais chaque combattant se dirige différemment et même Ken et Ryu ont une lourdeur différente et des coups qui, s’ils se ressemblent, n’ont pas le même impact. L’arrivée du V-Trigger propose également des joutes différentes de son prédécesseur puisque cette jauge qui se remplit graduellement permet une fois activée d’obtenir un bonus selon le personnage sélectionné. Par exemple, Ryu électrifiera ses poings et donc ses Hadokens ou Shoryuken infligeront en plus à l’ennemi touché des dégâts électriques. Bien pensé, d’autant plus qu’en général, l’attaque ultime possède aussi une variante avec le V-Trigger actif. Bien entendu, les choppes sont toujours là, de même que les coups Ex qui entament votre barre correspondante. À vous de voir si vous préférez la faire grimper et déclencher votre attaque ultime ou bien si vous souhaitez au contraire l’utiliser régulièrement pour renforcer la puissance de vos coups spéciaux. De ce côté-là, Street Fighter V ne déçoit pas et conserve cet aspect tactique où l’entraînement prime généralement sur le reste.
Final Round … Fight !
Les nouveaux personnages disponibles comme FANG, Laura, Rashid ou Necalli ont tout à fait leur place dans ce Street Fighter V. On aurait pu imaginer qu’ils viendraient simplement remplir un roster un peu vide mais il n’en est rien. Leur style de combat se démarque bien des autres habitués de la série et si l’on peut clairement regretter le vide que laissent certains personnages (Blanka, Honda mais surtout Sagat et Akuma !), il faut bien admettre que les petits nouveaux tirent bien leur épingle du jeu en proposant une façon de jouer plutôt sympathique même pour des débutants. C’est là véritablement la force du titre puisqu’il arrive à proposer un gameplay à la fois novateur et conservateur ce qui ne met de côté ni les anciens fans ni les éventuels nouveaux venus. Capcom a promis en tout cas que des rééquilibrages seraient à l’ordre du jour régulièrement, de même que du nouveau contenu. Et l’on attend déjà les prochains personnages avec impatience même s’il faudra beaucoup jouer pour les débloquer. En effet, le jeu vous fait gagner de la monnaie virtuelle (Fight Money) à chaque combat et il vous faudra cumuler plus de 100 000 FM pour acheter un nouveau personnage. Pour les plus impatients, en mettant la main au portefeuille, les personnages se débloqueront instantanément. La Boutique n’est toujours pas accessible (mais devrait l’être très prochainement), de même que le mode Défi qui pourrait permettre aux joueurs solitaires de maîtriser les différents personnages en leur opposant du vrai challenge.
Conclusion de Street Fighter V
Que penser au final de ce Street Fighter V qui souffle le chaud et le froid ? Et bien tout dépend du type de joueur que vous êtes. Si vous adorez jouer en ligne et vous entraîner avec un ou deux personnages uniquement pour les maîtriser à fond alors nul doute que le titre de Capcom vous plaira (si vous faites abstraction du lag et du temps de recherche d’adversaires parfois élevé), d’autant plus que vous pouvez affronter des adversaires jouant sur PlayStation 4 mais également sur PC, ce qui vous rajoute un nombre conséquent d’adversaires potentiels. Dans le cas contraire, si pour vous un jeu de combat doit rimer avec profusion (de personnages et de modes de jeux) et que vous avez les DLC en horreur alors il est peu probable que Street Fighter V arrive à vous convaincre. Dans tous les cas il est clair qu’en l’état, le jeu est sorti bien trop tôt et aurait dû se retarder de quelques mois pour proposer une expérience solo plus agréable et du contenu faisant honneur à la saga phare de Capcom.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter son site officiel.