Tout droit débarqué des studios suédois Image & Form, SteamWorld Heist fait son entrée sur Nintendo 3DS. Alors qu’il sera accessible dans le courant de l’année 2016 sur d’autres plateformes (PS4, PS Vita, Xbox One, Wii U, Steam et iOS), SteamWorld Heist vous propulse dans un monde galactique en plein western robotique, rien que ça ! Alors que l’on aurait pu penser à une suite de SteamWorld Dig du même studio de développement, vous comprendrez très vite au cours de ce test qu’il n’en est rien.
SteamWorld Heist : Piper contre Scrappers
On l’appelle Trinita Piper !
Piper Faraday, célèbre contrebandier, se retrouve dans une période difficile. Un gang sans pitié de gangsters, les Scrappers, sévit dans ce monde. Volant tout sur leurs passages, les Scrappers sont également réputés pour kidnapper les habitants locaux. Et leur présence pourrait attirer une attention indésirable pour notre capitaine Piper. En d’autres termes, les Scrappers sont mauvais pour les affaires de notre héroïne. A court de carburant (en l’occurrence d’eau), Piper et ses partenaires prennent pour cible un vaisseau de Scrappers qu’ils décident d’aborder pour leur subtiliser la fameuse denrée indispensable au fonctionnement de leur vaisseau, l’eau. C’est donc dans ce climat de guerre de clans que débute votre périple dans SteamWorld Heist. La première mission vous apprend les rudiments du gameplay au tour par tour dans un décor exclusivement en 2D généré aléatoirement. Ajoutez à ces deux éléments le côté fantasy du jeu, SteamWorld Heist pourrait très largement s’approprier le terme de Rogue-Like (malgré l’absence de permadeath). La prise en main est immédiate et le principe est assimilé dès les premières minutes de jeu, ce qui est fort appréciable. Votre stick dirige la caméra (horizontalement et verticalement) alors que vos déplacements sont gérés par la croix directionnelle. Établi sur la règle du tour par tour, vous comprendrez très vite qu’il faudra réfléchir à deux fois avant d’entamer une action. En effet, vos personnages peuvent se déplacer d’un nombre de pas limité. De même, selon la longueur de votre déplacement, il vous sera possible ou non d’exécuter une nouvelle action. Pour faciliter la chose, un code couleur a été instauré. Si vous vous déplacez sur une case orange, vous pourrez alors sortir votre arme et tirer sur un ennemi, une tourelle ou un baril explosif. En revanche, vous arrêter sur une case bleue terminera automatiquement votre tour d’action. Il faudra donc user de stratégie pour se cacher un maximum derrière les éléments de décor, tirer son coup (si vous me permettez l’expression), et attendre le prochain tour en espérant que l’ennemi ne daigne vous loger une balle bien placée.
Et pour quelques litres d’eau de plus !
Si les premiers niveaux nous mettent directement dans le bain, leur difficulté reste cependant abordable. Mais très vite, les choses se corsent. Les ennemis sont de plus en plus nombreux et des alarmes retentissent par moment faisant apparaître des tourelles ainsi que des renforts de Scrappers. Au cours des différentes missions, des butins viennent jalonner votre parcours et devront, cela va de soi, être ramassés pour révéler leur contenu une fois de retour sur votre vaisseau servant de base. La majorité des trésors renferment de l’eau (qui sert de monnaie d’échange pour acheter de l’équipement) mais aussi de nouvelles armes pour votre équipe ou des accessoires tels que des grenades, des kits de santé, etc. Les emplacements de ces trésors sont d’ailleurs facilement repérables sur la mini-map du niveau (visible sur l’écran du bas de la console), de même que la position des différentes portes à franchir ou encore des ennemis à éliminer. Un outil non négligeable, tant la caméra de l’écran du haut se trouve trop proche de l’action, mais qui ne réduira pas pour autant la difficulté des tirs lointains. Pour en revenir au butin, la vigilance et la gestion seront de rigueur. Votre inventaire a, en effet, un nombre d’emplacements limité et vous devrez bien souvent vendre une partie de votre stuff pour récupérer les nouveaux objets dérobés.
A chaque fin de niveau, un feuillet de résultat vous est présenté et un nombre d’étoiles vous est attribué selon votre performance; le maximum étant obtenu en finissant un niveau à 100% sans perdre de membre au sein de votre équipe. Ces étoiles vous seront utiles pour rallier à votre cause de nouveaux cowbots que vous pouvez intégrer dans votre escouade avant chaque début de missions. De même certains passages de la map ne sont déverrouillés qu’avec un certain nombre d’étoiles. Il est bien entendu possible de refaire les missions à foison dans le but de décrocher toutes les étoiles pour les joueurs à la recherche du 100%.
Impitoyable ?
SteamWorld Heist, aussi haletant et prenant soit-il, pêche cependant par son scénario trop sommaire qui manque véritablement de profondeur. Les missions s’enchaînent les unes à la suite des autres sans réels liens entre elles. Certes, le titre, intégralement en anglais (la version traduite en français sera bientôt disponible), ne vous permet pas de comprendre l’ensemble des petites blagues que les différents alliés s’envoient dans les dents, mais il ne faut pas être bilingue pour se rendre compte que le scénario est sans grand intérêt. Outre cette intrigue décevante, je mettrais également un bémol sur la bande sonore. Si certains y trouveront leur compte avec différentes musiques pour se mettre dans l’ambiance (encore que des musiques de bons westerns auraient largement mérité leur place ici), les bruitages indescriptibles des robots qui parlent n’ont eu pour effet que le passage de ma console en sourdine. Les graphismes, quant à eux, sont simples et pas désagréables à l’œil ; pas de quoi faire sécréter de la dopamine à vos neurones pour autant. La campagne saura vous tenir une vingtaine d’heures pour finir le jeu avec toutes les étoiles au niveau de difficulté intermédiaire. Cinq niveaux sont d’ailleurs jouables dès le début de la partie et peuvent être modifiés avant chaque début de mission, les deux derniers niveaux étant très élevés et nécessitant des stratégies habilement préparées qui ne pourront pas être appliquées de nouveau en cas de mort du fait de la génération aléatoire des emplacements des ennemis et des salles. Si la rejouabilité est donc bien présente pour les fans du genre grâce à ce côté random, les autres auront du mal à se replonger dans une nouvelle aventure une fois la première terminée. Il est donc fort dommage qu’aucun mode multijoueur n’ait été implanté à SteamWorld Heist. Il aurait été intéressant, vous en conviendrez, de pouvoir se confronter avec d’autres joueurs et de peaufiner les stratégies d’attaques et de défenses. Peut-être pour le prochain ?
Conclusion SteamWorld Heist
SteamWorld Heist aurait pu être un très bon jeu si le scénario avait été un peu plus travaillé et les bruitages robotiques ultra-saturés peaufinés. Loin d’être un must have, SteamWorld Heist n’en reste pas moins plaisant grâce à des graphismes simples mais soignés. La durée de vie du jeu, pouvant être rallongée grâce à la génération aléatoire de niveaux et à la difficulté extrême du titre, suffira à satisfaire les adeptes du tactical au tour par tour qui n’auront qu’une envie : repartir à la chasse aux Scrappers. Les autres finiront sans doute par laisser Piper et ses amis de côté pour y revenir de temps à autres pour chasser l’ennui, malgré l’absence d’un mode multijoueur ou coopération.