Rêve devenu réalité, Sonic Mania est l’aboutissement d’un adepte acharné du hérisson bleu. Ce fan absolu répondant au nom de Christian Whitehead a su convaincre, avec l’aide des studios HeadCannon et PagodaWest Games, l’éditeur SEGA (c’est toujours plus fort que toi même après toutes ces années) de repartir sur un épisode classique de Sonic.
La communauté a très vite répondu présent et le regretté éditeur japonais a fini par accepter l’offre. Ici, on surfe sur la vague nommée nostalgie laissée par la Mega Drive, ici, on parle uniquement du mythique jeu de plateforme 2D à défilement horizontal. Oubliez donc les épisodes foireux du hérisson, occultez ces moments de gêne et de déshonneur pour ce roi de la vitesse, Sonic Mania est enfin arrivé.
Comme dans les années 90
Sonic Mania reprend toutes les mécaniques de gameplay des épisodes d’antan en y ajoutant quelques éléments nouveaux, juste assez pour mettre le jeu au goût du jour. Mais reprenons les bases, le terrible Docteur Robotnik a encore frappé. Le bougre inventeur de robots s’est emparé d’une gemme aux pouvoirs magiques. La paix est menacée. Le trio Sonic, Tails et Knuckles décide donc de prendre les choses en main. Il faudra alors venir à bout des douze niveaux (tous divisés en deux parties) pour mettre le docteur et son armée hors d’état de nuire.
Il suffira d’à peine trente secondes pour basculer dans un pur état de nostalgie, Sonic Mania est une véritable madeleine de Proust qui agira sur bon nombre de joueurs. Foncer à vive allure dans Green Hill Zone, le tout accompagné de sa musique inoubliable, n’a rien perdu de son plaisir, même après plus de 26 ans. La recette Sonic fonctionne à merveille et l’ajout des niveaux/passages inédits dépoussière le titre pour les plus vétérans d’entre nous.
Sonic Mania est en réalité un mélange de niveaux de Sonic the Hedgehog 1, 2, 3, Sonic & Knuckles et Sonic CD, le tout repensé, remanié pour notre plus grand plaisir. Un bon tiers du jeu est néanmoins inédit. Pour le reste, la mémoire et la qualité vous empêcheront d’avoir cette sensation d’avoir déjà joué ce passage, de déjà-vu désagréable. Mention spéciale au level design qui relève simplement du génie. Les niveaux se suivent à une vitesse folle, on court, on saute, on se fait balancer à gauche à droite, en haut, en bas, le tout avec une fluidité impressionnante. Sonic Mania ne fait pas que reprendre les bases, il les améliore.
Jamais sans mes rings
Sonic Mania peut être joué de plusieurs manières. En effet, vous avez le choix entre nos trois protagonistes ayant tous les trois leur capacité propre : Sonic court plus vite, Tails peut voler (fort utile pour récupérer les bonus cachés mais nous y reviendrons un peu plus tard) et Knukles peut escalader les parois et planer. Vous avez même la possibilité d’être accompagné par un compagnon-bot.
Le jeu est rempli de niveaux bonus et autres secrets qui ne demandent qu’à être trouvés. Et c’est sur ce point précis que nous allons entamer les légers désagréments du titre car oui, Sonic Mania est certes bien abouti mais se coltine quelques vilains défauts au passage. Il existe deux types de niveaux bonus, le premier consiste à trouver quelque part, caché dans les stages, un anneau magique. Une fois franchi, vous devrez rattraper l’émeraude du chaos (Chaos Emerald pour les puristes) sous la forme d’une course. Bien construits et avec un beau challenge, ces niveaux, au nombre de sept, sont un véritable plaisir.
Le deuxième type de niveaux bonus, quant à lui, est une autre paire de manche. Il faudra récupérer toutes les boules bleues dans un univers en fausse 3D (issu de Sonic & Knuckles). Ces niveaux, au nombre de 35, sont excessivement énervants. Pourquoi ne pas avoir pris les niveaux bonus de Sonic the Hedgehog 2 ? Pourquoi nous infliger ça, et 35 fois qui plus est !?
Autre aspect décevant : les boss. Dans Sonic Mania, chaque niveau se termine par un boss, ce qui fait au total une vingtaine de boss. Difficile de garder de l’intérêt et du renouveau à chaque fois. Et ça ne manque pas, certains boss sont pitoyables et on s’en serait passé volontiers.
Ensuite, les environnements ne se suivent pas avec logique, on passe d’un château à un désert sans phase de transition, sans une once d’explication. Même si ce constat relève du détail, il maintient une certaine pertinence tout au long du jeu. On ne se contente pas d’enchaîner bêtement les niveaux. Je pense notamment à Sonic & Knuckles qui répondait pleinement à cette remarque. Enfin, 12 niveaux, c’est long pour un Sonic et certaines zones font de l’ombre, il y a une réelle inégalité entre elles. Certains sont de vrais bijoux d’ingéniosité et on prendra plaisir à les visiter de fond en comble. Pour d’autres, on ne se contentera que d’y passer le plus rapidement possible.
Sonic Mania affiche trois modes de jeu différents : le mode aventure, le contre-la-montre et le mode duel (en local uniquement), modes dispensables mais qui feront plaisir aux magnats du scoring et à la compétition, donc pourquoi pas.
Pari réussi ! Sonic Mania redore le blason du hérisson de légende, après tant d’épisodes foireux, c’était inespéré. Toutefois, les sensations sont bien là et la recette fonctionne à merveille après toutes ces années. Notez toutefois que la nostalgie influe systématiquement dans la notation, comment voulez-vous rester objectif devant une partie majeure de mon enfance, une des portes d’entrée dans le monde du jeu vidéo ? Impossible (attention, ça ne veut pas dire aveugle).
Sonic court définitivement plus vite que vous. Maintenant que les mauvais Sonic Boom sont derrière nous, il ne reste plus qu’a espérer que le prochain Sonic Forces réussisse la même prouesse, mais en 3D. Après tout, tout est possible car Sonic Generations était loin d’être mauvais, non ?
On ne résiste pas à vous mettre la chanson d’Hyper Potions en entier (duo à l’origine de la musique de la vidéo ci-dessus, à suivre de très près).