Sorti le 1er décembre 2017 sur PC, Seven: The Days Long Gone fait le pari audacieux de réunir plusieurs genres. Ce jeu développé par IMGN.PRO et Fools Theory en partenariat avec Humble Bundle, est à la fois un action-RPG et un jeu d’infiltration. Tout cela dans un décor post-apocalyptique aux accents de fantastique.
On serait tenté de dire : « Deux bons ingrédients ensemble, c’est deux fois meilleur ». Mais le chocolat ne se marie pas forcément bien avec le fromage. Nous sommes donc en droit de nous demander si la soupe de ce jeu est digeste avec un tel mélange.
Le post-apolyptico-fantastique
Dans Seven: The Days Long Gone, vous êtes plongé dans un monde dévasté par le pouvoir avide de ses dirigeants, la maladie et la course sans limite de la technologie. Vous incarnez Teriel, un maître voleur envoyé sur l’île prison de Peh, possédé par une sorte d’esprit qui lui donne des missions pour le gouvernement.
« C’est complexe comme scénario », allez-vous nous dire ! Certes, ça l’est et même en y jouant on n’est pas certain de saisir toutes les subtilités. L’histoire nous balade entre la recherche d’artefacts presque magiques, la technologie dévastatrice qui provoque même une « technopeste » et des agents du pouvoir fonctionnant comme une secte. D’un côté on travaille pour le pouvoir, mais de l’autre ce que l’on fait est illégal pour les autorités… Bref, on se perd facilement dans le scénario du jeu.
Cependant, l’univers est extrêmement bien rendu, aussi complexe soit-il. Les décors sont magnifiques et offrent aux joueurs un véritable sentiment d’immersion. Avec un scénario un tout petit peu plus éclairci, on aurait pu jeter des fleurs à la direction artistique.
Dans tout ce méli-mélo, attendez-vous à devoir beaucoup lire pour tenter de comprendre ce que vous devez faire et surtout pourquoi. Les dialogues sont très très longs et ne rendent pas vraiment l’histoire plus claire.
L’infiltro-action-RPG
Teriel est un voleur et, comme tous les voleurs, il aime se faire discret et s’infiltrer dans des maisons qui ne sont pas à lui pour prendre des objets qui ne lui appartiennent pas. Cette dernière phrase était longue, mais elle résume 90% du gameplay de Seven: The Days Long Gone.
En effet, dans cet immense open world, vous devrez subtiliser des objets et découvrir des secrets cachés sans vous faire repérer. Le jeu offre cependant une certaine liberté en vous permettant de vous battre. Pour peu que vous vous battiez contre une seule personne à la fois, votre personnage est assez fort et les différents choix d’armes permettent de se défendre contre de nombreux adversaires. Ainsi, vos manques de discrétion éventuels seront aisément pardonnés par quelques crimes bruyants.
Il s’agit donc d’un jeu d’infiltration mais pas aussi punitif que les modèles du genre. Son côté action-RPG vous permettra de personnaliser vos approches et d’être un peu plus bourrin si le cœur vous en dit. Cependant, le jeu n’assume finalement aucun de ces genres complètement : moins complet qu’un RPG, moins punitif qu’un jeu d’infiltration, il se permet même d’avoir un côté un peu platformer à certains moments. C’est à la fois agréable pour la liberté du joueur, et frustrant pour les amoureux d’un genre ou de l’autre.
Un open world un peu trop ouvert
L’île-prison de Peh est immense ! Il est très facile de se perdre dans les dédales de rues des différentes villes. C’est agréable de voir le travail effectué pour la création d’un monde aussi riche mais une nouvelle fois : attention au côté brouillon.
Certes, on aime être libre de pouvoir cambrioler toutes les maisons du jeu si on a du temps à perdre. Mais quand on se rend compte que pour réaliser nos missions c’est presque obligé… alors ça devient rébarbatif et gênant. De nombreuses missions consistent à enquêter ou obtenir des objets et il est rare que l’on vous dise où ces objets se trouvent. Vous vous retrouvez ainsi à devoir chercher des clous dans une ville gigantesque, pendant des heures…
Les stratégies de vol, de crochetage etc. sont nombreuses, le gameplay est très travaillé à ce niveau-là. Mais cela n’empêche pas le côté répétitif des missions qui, dans un jeu où l’histoire est déjà peu claire, n’aide pas à s’accrocher.
Alors cette soupe de genre, goûteuse ou pas ? La réponse est partagée. A la fois, le jeu présente une certaine subtilité scénaristique, artistique et même au niveau du gameplay. Mais d’un autre côté, il semble ne jamais assumer aucun de ses choix. Il est post-apocalyptique mais bon, un peu fantastique quand même… sans l’être trop ! On fait de l’infiltration, d’accord mais alors pas trop punitive pour ne pas décourager ceux qui viennent chercher un action-RPG. Côté RPG, on ne pousse pas trop loin non plus pour rester fidèle aux amateurs d’infiltration…
Seven: The Days Long Gone est donc une suite de choix non-assumés, en manque profondeur. Et pourtant, il a un potentiel énorme et la recette aurait très bien pu être excellente. Il fallait juste assumer vos choix messieurs les développeurs !