Nous étions en avril 2012, la Terre traversait une longue période de paix, bercée par la charmante Shakira et sa reprise de Je l’aime à mourir de Francis Cabrel. Lorsqu’au matin du 5ème jour, Saturday Morning RPG sortit sur iOS, développé par Mighty Rabbit Studios. Débarqué sur Nintendo Switch le 26 avril 2018, préparez-vous à subir les affres de l’apocalypse du samedi matin, la puissance métallique du Powerglove, les héros bigarrés des 80’s…
Tout cela allait refaire surface, entraînant la jeunesse des années 2010 dans son univers manichéen où les gentils ont le dessus sur les méchants, parce qu’ils sont les gentils ! La nostalgie sera-t-elle assez puissante pour ramener les enfants d’hier et prendre ceux d’aujourd’hui par la main ?
Vite, Marty ! Tu dois retourner dans le passé pour changer ton futur !
C’était un matin comme les autres. Marty, jeune lycéen de la ville de Shadow Valley, était encore douillettement endormi au creux de ses draps, un rêve l’ayant emporté. En son cœur, la lave l’entourait, aux prises avec deux hommes de main du terrible Commandant Hood, Marty tentait de sauvait la flamboyante Samantha d’un mariage forcé avec le vil encapuchonné. Après avoir été défait par les deux sbires, Marty reçoit la visite d’un magicien des plus étonnants.
L’homme, paré d’un Powerglove (accessoire mythique de Nintendo), lui offre une pochette magique, lui permettant d’invoquer par son biais de quoi l’aider dans sa quête pour délivrer son aimée. Marty, doté d’un nouvel atout, revient donner une leçon à ceux l’ayant méritée, bien déterminé à tout faire pour tirer le monde et Samantha des griffes du vil détraqué.
De cette scène de départ débutera votre aventure aux côtés de Marty, et bien que cette première quête avec lui se passera dans sa psyché, ne croyez pas qu’il en sera ainsi tout du long. Saturday Morning RPG vous mènera dans le quotidien de Marty, dont le destin sera jonché de rebondissements en tous genres, parodiant les dessins animés des années 80 et la pop-culture qui en émergea. Attendez-vous donc à croiser des Bisounours, des Transformers, des Stormtroopers, et bien d’autres références que les auteurs et développeurs du jeu auront savamment intégrées à l’univers du jeu.
Le scénario du jeu se décomposant en 5 épisodes écrits par des auteurs différents, attendez-vous à des avalanches d’easter eggs dissimulés au gré de cette aventure composée à 10 mains.
Le grapheur, le walkman et le Commandeur
La composition graphique de Saturday Morning RPG ayant été pensée de base pour un support de type smartphone, ne vous attendez pas à retrouver des graphismes tout en 3D, en 4k, avec des FX dans tous les sens. Le jeu mélange habilement des sprites en 2D pour les personnages principaux et les ennemis, alors que les éléments des décors seront en 3D (certains y retrouveront un petit côté Paper Mario).
Cette distinction entre ces deux éléments permet au jeu d’arborer une lisibilité parfaite pour distinguer quels seront les dangers immédiats ou les personnages avec lesquels interagir. Interprétable comme une limitation technique de l’époque, il sera ici possible de louer les sprites en 2D impeccables et les décors simplifiés, plutôt que de devoir critiquer un jeu abusant d’une 3D immonde et peu maîtrisée. De plus, les animations des sprites, que ce soit pour l’idle ou les techniques et attaques, sont suffisamment soignées pour ne pas regretter une possible 3D.
Un point qu’il est important de souligner lorsque nous en venons à parler des noms derrière Saturday Morning RPG, c’est que les compositions musicales sont signées par deux grands noms des dessins animés du samedi matin, à savoir Vince DiCola (ayant travaillé sur Transformers: The Animated Movie et Rocky IV) et son partenaire Kenny Meriedeth (qui a contribué à DuckTales, Power Rangers, X-Men, et bien d’autres). De quoi largement régaler les oreilles des nostalgiques des dessins animés de leur enfance.
Agitons-nous le joystick !
Pour ce qui est du gameplay, Saturday Morning RPG nous emmène du côté du Japon, avec une couche J-RPG qui rappellera les premiers Final Fantasy, ou Earthbound aux vieux de la vieille. Il sera important de noter que les combats, au tour par tour, seront tous précédés d’une phase de grattage de stickers (que vous pourrez accomplir en tournant furieusement votre joystick, ou en frottant directement votre écran tactile), vous octroyant divers bonus en fonction des stickers collés (vous pourriez décider d’augmenter votre puissance d’attaque, de réduire la précision des ennemis, ou bien que le combat vous rapporte plus d’argent, par exemple).
De plus, la couverture de votre pochette magique décidera de certaines augmentations de statistiques, il faudra donc veiller à trouver une synergie entre ces différents éléments personnalisables, et pas que pour le style qu’ils arboreront.
Pour les combats en eux-mêmes, vous serez toujours en contrôle de Marty, face à un groupe d’ennemis plus au moins important (de un à trois ennemis). Les tours de jeu seront déterminés en fonction de la vitesse des personnages engagés, mais aussi en fonction de la vitesse inhérente aux actions que vous sélectionnerez. Ainsi, même si vous avez une vitesse personnelle bien supérieure à celle de vos adversaires, il ne faudra pas s’étonner que ces derniers exécutent moult attaques si vous avez choisi un spécial possédant seulement une étoile de vitesse sur les cinq maximales.
Outre les coups spéciaux déterminés par les objets que vous aurez équipés et limités en nombre d’utilisations, vous pourrez également compter sur l’action de charge puissance, qui consommera votre jauge de points de magie en échange d’une augmentation du multiplicateur de dégâts, situé dans le coin inférieur gauche de votre interface de combat, et permettant d’infliger très rapidement de lourds dégâts à vos adversaires (jusqu’à 9,9 fois les dégâts de base). Enfin, Marty pourra faire parler ses poings, à l’infini, pour le plus grand bonheur des dentistes de l’armée du Commandant Hood. De plus, certaines actions, comme le coup de poing ou des actions spéciales, vous demanderont de mettre vos réflexes, votre précision ou votre vitesse à l’épreuve au travers de mini-jeux (mention spéciale pour le Simon).
Indubitablement, Saturday Morning RPG se hissera haut la main dans les cœurs et les consoles des joueurs ayant grandi dans les années 80 et 90, avec une avalanche de références qui les replongeront en enfance. Pour les plus jeunes, ils découvriront en ce jeu une lettre d’amour à une époque révolue, avec un scénario empli d’humour et des personnages hauts en couleurs.
Il est de bon ton de saluer le portage du jeu, qui lors de son passage sur à une version console, a su proposer le choix aux joueurs de rester avec des contrôles tactiles, comme à sa sortie, ou bien de passer à la manette. Et dans les deux cas, le gameplay est une réussite, en proposant une formule simple, mais agrémentée de plein de petits « à côté » qui dynamiseront les combats au tour par tour, que nous aurions pu trouver bien plats autrement.
Bref, Saturday Morning RPG sera un jeu à mettre entre toutes les mains, que ce soit pour se souvenir, ou pour découvrir.