Annoncé en janvier dernier, Road to Guandong est un jeu indépedant développé par Just Add Oil Games, développeur inconnu du public. Le titre par son style low poly proche de Jalopy (du même éditeur) se veut radicalement différent. Road to Guandong est un simulateur de road trip, l’histoire se déroule en Chine dans la région de Canton. Sunny, notre héroïne à l’aide de sa grand-mère « Guu maa », doit reprendre le flambeau du restaurant familial et ainsi obtenir la faveur des membres de sa famille. Sa grand-mère entreprend alors de voyager, à bord de sa vieille voiture familiale surnommée « Sandy » en compagnie de notre héroïne pour accomplir cette quête familiale.
De la mécanique, des voitures badass ? … eh bien non !
Notre simulateur de road trip tournera essentiellement autour de la voiture et de son état technique. Le but sera d’aller d’une ville à une autre tout en prenant soin de ne pas abîmer Sandy, notre vieille voiture, et d’avoir toujours du carburant. Le Game Over se fera si on vient à manquer d’argent. Lors de notre arrivée dans la ville et donc dans la famille de l’héroïne, le but sera de déclencher des choix narratifs dans le but d’avancer dans l’histoire. Le jeu se veut un minimum narratif pour un éditeur produisant uniquement des simulations comme Street Cleaning Simulator, ou encore Euro Truck Simlulator 2.
Road to Guandong va essentiellement tourner autour de la mécanique de la voiture et des pièces qu’il faudra entretenir ou changer. N’étant pas un simulateur de mécanique auto, ces pièces sont peu nombreuses (pneus, filtre à air et à huile, bloc moteur, courroie, boîte de vitesse) et finalement pas si importantes car l’usure n’étant que minime, nous avons terminé le jeu sans changer de pièces mécaniques. Le jeu mettant en avant dans le trailer le côté mécanique, il est finalement très peu utile.
Le menu de changement de pièce est très brouillon et peu agréable, on peut tourner autour de la voiture dans un environnement 3D vide monochrome, c’est finalement d’un intérêt trop limité car la seule chose que l’on puisse faire est ouvrir ou fermer le capot pour voir les pièces et le moteur. Il n’y d’ailleurs aucune animation lors du changement des pièces. Et aucun changement n’est visible sur la voiture. On peut se permettre de rouler et de rentrer dans les obstacles et les autres voitures sans abîmer le moteur, les pneus seront les seules victimes.
La conduite pour un simulateur de road trip est importante, pourtant ici cela nous semble bâclé, La voiture est lente et peu maniable, on ne peut par exemple reculer et diriger la voiture en même temps, l’environnement se générant aléatoirement, la route ne représente aucun challenge et devient vite ennuyeuse. On ne peut ni apercevoir son personnage ni celui de la grand-mère dans la voiture, on aurait aimé avoir des interactions avec, ou des événements aléatoires sur la route.
La voiture étant obligée de s’arrêter toutes les 5 minutes pour remettre de l’essence dans une station qui est toujours la même avec le même PNJ, la sensation de liberté et de découverte s’estompe assez vite.
Roulant toujours à vitesse maximale même si le jeu le déconseille pour économiser le carburant et la durée de vie des pièces, nous n’avons pas trouvé le moyen de perdre. Car même si les pièces s’usent anormalement vite, elle ne s’usent pas assez vite pour poser problème, il n’y a donc aucun challenge.
Le jeu est en low poly, c’est-à-dire que les modèles 3D sont modelés avec peu de polygones. Road to Guandong est assez flashy avec des couleurs se mariant bien entre elles. On regrettera l’absence de modèle 3D différent car toutes les voitures sur la route se ressemblent ainsi que de nombreux PNJ. Les animations des personnages sont quasi inexistantes, ils auront plus tendances à se téléporter et lors des dialogues ils resteront sur place en répétant la même animation. Les bouches ne sont également pas animées et le jeu ne contient aucune voix. Les modèles, bien qu’en low poly, sont peu esthétiques et on se demande encore si Sunny porte un béret ou des cheveux ou si la grand-mère a bien un monosourcil.
La durée de vie du jeu se situe entre 1h30 et 2h. Ce qui est extrêmement pauvre pour un jeu ayant pour thème le voyage. Au total, trois destinations seront accessibles en comptant celle de départ. La difficulté n’étant pas présente et les dialogues étant finalement peu intéressants, le jeu se termine brutalement par un « la suite prochainement ».
La bande-son, géniale, mais pas à la longue !
La bande-son est très répétitive et ne dégage un sentiment exotique que la première minute, étant très typée asiatique, le dépaysement est présent. Mais la pauvreté du contenu, à savoir 10 musiques différentes, nous rattrape. Il y a la possibilité de changer de musique en voiture mais seulement deux sont disponibles, une musique typée asiatique et une autre de style techno n’ayant rien à voir. Les deux étant très répétitives, le son du jeu sera vite coupé, car il n’y aucun moyen d’arrêter cette radio (sauf en coupant le contact de la voiture).
Pendant les phases de scénario et de dialogues, aucune musique ne sera présente et seuls les bruitages de la ville ou de la campagne se feront entendre car aucune voix n’est présente dans le jeu. Le bruitage des textes, lui devient rapidement agaçant sans musique.
Road to Guandong est un jeu à déconseiller tant son contenu est pauvre et bâclé. Le gameplay est vide et le scénario est inintéressant, la durée de vie étant ridicule pour son prix, l’achat d’un DLC quelconque sur un autre jeu sera plus vite rentabilisé.
Le principe de base, à savoir le road trip, était intéressant mais sous-exploité dans l’industrie du jeu vidéo, il est ici mal servi, la difficulté du jeu étant basée uniquement sur l’usure de la voiture qui n’est pas approfondie. Des événements aléatoires comme des pannes ou des accidents où l’on pourrait léguer certaines de nos pièces à des accidentés dans le besoin aurait été intéressant. L’histoire est finalement tout sauf mémorable, bref jeu à éviter si vous avez de grandes espérances sur ce simulateur.