« Si Milestone continue de soigner ses jeux ainsi, nous tenons clairement là une licence qui a de l’avenir et qui saura apporter beaucoup de plaisir aux joueurs passionnés de moto ».
Les mots ci-dessus nous les écrivions il y a de ça 2 ans en conclusion de notre test de Ride 2, et au moment d’aborder le test de Ride 3, il était bon de se remémorer un peu ce qui nous avait été servi à l’époque par Milestone. Nous évoquions donc de belles perspectives pour l’avenir, si la franchise continuait d’évoluer, et force est de constater que c’est ce qu’elle a fait pour se hisser à un niveau encore meilleur qu’en 2016. Plus beau, plus complet, plus agréable, Ride 3 serait-il la déclinaison ultime de cette licence ?
Ride 3 – L’âme des Gran Turismo passés réside toujours ici
L’Unreal Engine 4 ne donne pas encore tout ce qu’il a
On va être direct, depuis Monster Energy Supercross qui nous avait offert des graphismes en nette amélioration grâce à l’apport de l’Unreal Engine 4, nous en attendions beaucoup pour Ride 3, peut-être trop. Il est clair que nous sommes en hausse par rapport à Ride 2 qui tournait encore sous le précédent moteur, mais il faut tout de même le dire assez vite. Car tout ce qui touche aux environnements est encore loin, mais alors très loin de nous avoir convaincu. Les paysages sont ternes, la végétation risible, et les textures sont encore trop floues. En fait pour faire simple, dès que l’on sort de la zone de conduite, tout est plusieurs cran en-dessous en termes de beauté graphique. On sait qu’il y a des gens de talents chez Milestone, ils sont capables de produire des choses esthétiquement belles, mais on sent qu’ils n’ont peut-être pas encore assez bien dompté la bête pour tout nous offrir d’un coup dans ce compartiment. Fort heureusement, il s’agit d’un jeu de moto, et passées les quelques fois où l’on se dira que c’est pas bien joli ci et là, on se reconcentrera sur ce qui compte vraiment, les motos et la piste.
La modélisation des motos, il n’y a rien à redire dessus, le boulot est vraiment à la hauteur, et l’on se retrouve avec des étoiles plein les yeux en découvrant des motos mythiques reproduites à la perfection. Une belle évolution est présente, surtout si l’on choisit le mode « résolution », et non pas « framerate » qui permet de faire tourner le jeu en 60fps sur PS4 Pro et Xbox One X. On a alors beaucoup moins d’aliasing qu’avant, et la finesse de la reproduction est encore plus aboutie. On regrette juste que les textures des livrées soient encore en basse résolution, et même si une fois en course on ne le remarque pas, ça fait tout bizarre quand il s’agit de zoomer un peu sur le cadre de son bolide. En ce qui concerne les circuits, rien à redire non plus, on sent une petite amélioration ici aussi et les courses de nuit font leur effet, comme c’est souvent le cas dans ce genre de configuration. Alors si l’on joue de nuit sous la pluie, on vous laisse imaginer. Autre élément qui fait son petit effet, c’est les sons des moteurs qui semblent avoir gagné en crédibilité et c’est notamment lorsque vous passerez en vue casque, que vous vous rendrez compte du bon boulot qui a été fait à ce niveau.
Pour en venir au jeu en lui-même, nous allons commencer par vous parler de ce qui nous a le plus plu dans le jeu, c’est à dire le mode carrière. Ce qu’il y a de fou dans les jeux de courses actuellement, c’est que bien souvent, ils en oublient qu’un mode carrière absolument super avait été initié par un certain Gran Turismo, et qu’il serait peut-être pas bête d’y revenir. Vous l’aurez compris, comme dans le précédent opus, l’ombre de Gran Turismo se fait sentir, mais cette fois-ci encore plus qu’avant. Vous allez donc devoir débuter la carrière en créant un pilote, nous passerons sur les possibilités basiques de modifications, afin de vous lancer dans une carrière à l’ancienne où vous devrez commencer par des courses de faible envergure avec des motos datées ou de petites cylindrées. Petit à petit vous troquerez vos bécanes pour vous en payer des meilleures et c’est ainsi que vous progresserez à la force de votre talent, et en slalomant entre les différentes catégories d’épreuves. Le mode de difficulté est ici réglable à l’envie via plusieurs paramètres et c’est ainsi que vous pourrez obtenir un niveau de difficulté qui vous convient et qui vous permet d’avoir du challenge, sans pour autant que vous trouviez le jeu facile. L’idéal c’est de sentir que le premier de la course est tout juste à votre portée, de sorte que vous puissiez prendre plaisir à modifier votre moto pour revenir lui botter le postérieur en cas d’échec. Il y a une grande sensation de progression qui donne toujours envie d’aller plus loin. Ici rien ne nous est offert, il faut gagner de l’argent pour pouvoir acheter la moto de ses rêves, et c’est grisant de se ramener pour faire le tour des concessionnaires et de repartir avec son joujou.
Niveau contenu le mode carrière a totalement collé à nos attentes en nous livrant des épreuves en grande quantité, mais surtout des épreuves variées pour que l’on ne s’ennuie jamais. A l’instar d’un Gran Turismo, on sent vraiment la passion que le studio souhaite insuffler dans ce Ride 3, et ça fait sacrément plaisir de voir ça. En termes de diversité vous aurez de la course de Superbike, de machines de tourisme, anciennes, Supermotard, d’endurance, etc. En clair, vous allez avoir du taf pour terminer tout le contenu qui s’offre à vous.
Un style « simu accessible » qui lui va bien
Ce qui fait la force de la série Ride c’est de pouvoir piloter tous types de bécanes et ainsi ravir les fans de moto au sens large, que n’importe qui puisse se faire plaisir en retrouvant la moto de sa jeunesse, de tous les jours, ou de ses rêves. De ce fait, il faut tout de même que l’on ressente les différences notables entre chacune d’elles et qu’une 125cc ne réagisse pas comme un 1000cc. Nous avions déjà eu du bien à dire sur la conduite dans le précédent jeu, mais pour Ride 3 les sensations sont encore meilleures et l’aspect simulation semble avoir été affiné. Alors il n’y a pas de différences énormes non plus, mais juste assez pour que les amoureux de motos puisse se dire que nous sommes encore un peu plus dans le vrai à présent. La physique a semble-t-il été revue car nous avons eu l’impression que cette dernière était beaucoup moins permissive et beaucoup plus réactives aux fautes de pilotages. Exemple tout bête, on a un bien meilleur ressenti du déportement de l’arrière train, la moindre glissade se ressent tout de suite, et en termes de sensation c’est juste génial. D’ailleurs en parlant de glisse, le jeu se révèle être, surtout en Supermotard, vraiment excellent, c’est un régal.
Du côté des modifications possibles, dès que vous avez acheté les pièces moteurs associées, il vous est possible de faire tout un tas de réglages qui vous permettront d’affiner votre style de conduite et de vous adapter aux différentes pistes. Pour autant, il n’est pas possible d’en faire autant que dans une simulation pure, mais cela permet déjà de s’amuser confortablement, et de varier les sensations de pilotage. On est vraiment dans ce qu’on pourrait appeler de la simulation accessible. C’est à dire que l’on peut régler divers paramètres, que l’on ressent bien la physique de la moto, et que certaines erreurs ne pardonnent pas, mais le jeu n’est pas exigeant au point de vous dégoûter ou de vous obliger à acheter tout un équipement pour en profiter au mieux. Ici nous sommes là pour prendre du plaisir simplement, tout en pouvant bidouiller un peu à l’envie, comme l’on pouvait bidouiller nos motos étant ado. On s’achète un nouveau carburateur, on change le pot, on fait modifier nos rapports de boîte, et en piste. À ce niveau Ride 3 tape complètement dans le mille et se révèle vraiment fun. Côté cosmétique, vous aurez aussi de quoi faire puisque vous pourrez changer les jantes, les câbles de freins, les poignées, choisir des livrées sur le net parmi les créations des joueurs, etc.
Vraiment ce Ride 3 se révèle très complet, et on se demandait bien ce qui pourrait manquer au jeu pour faire carton plein. Eh bien nous avons eu la réponse en allant fouiner du côté du mode multijoueur qui n’offre aucune originalité, et ça commence à devenir la marque de fabrique du studio malheureusement, surtout que pour Ride 3 ils ont retiré le mode écran scindé qui commence petit à petit à disparaître. Encore, enlever ce mode pour nous offrir un online digne de ce nom, pourquoi pas. Mais ce n’est clairement pas le cas et il faudra attendre un nouvel épisode ou un très gros patch pour que le tir soit corrigé.
Conclusion Ride 3
Alors Ride 3 ? Épisode ultime de la série ou pas encore ? Eh bien il faut l’avouer, ce nouvel opus en jette pas mal. Et même s’il n’est pas encore très à l’aise graphiquement dès que l’on s’écarte de la piste, c’est un presque sans faute pour ce qui est des autres compartiments. La modélisation des motos est à la hauteur, les sensations ont encore gagné en finesse, le contenu a été revu à la hausse, et le fun est encore plus palpable que dans le précédent opus.
Pour en arriver là il aura vraisemblablement fallu sacrifier le mode online quasi inexistant, mais espérons qu’un effort sera fait pour le prochain opus maintenant que les bases sont vraiment excellentes. Si vous êtes un amoureux de la moto au sens large, vous ne pouvez, ni ne devez passer à côté de Ride 3, tout simplement.