A l’origine de la série Moto GP, Milestone s’était aussi illustré en tant que studio de développement sur d’autres projets tels que MXGP et Ride premier du nom, des jeux qui avaient des défauts, certes, mais qui donnaient à penser que le studio italien était sur la bonne voie, surtout en termes de sensations de pilotage. Les jeux de motos vont par période, on a eu une période plutôt faste entre la PlayStation et la PlayStation 2, puis le néant ou presque, et maintenant grâce à Milestone nous retrouvons une jolie diversité qui ne peut que plaire aux passionnés du genre. Aujourd’hui nous allons vous présenter Ride 2 et sans vous spoiler, on a beaucoup aimé.
Ride 2 : de la jolie mécanique en perspective
Dommage que les environnements soient si ternes
N’ayant pas eu le plaisir de jouer au premier opus et ne voulant pas prendre pour argent comptant les informations trouvables sur le net, qui pourraient ne pas refléter mon avis, j’ai choisi d’aborder ce test comme un utilisateur découvrant la licence avec Ride 2, ce qui pourra aider certains qui seraient dans le même cas. Tout commence par le fameux tutoriel de base ayant pour objectif de nous mener vers le but ultime du jeu, se faire une place dans le World Tour, qui n’est ni plus ni moins que le mode carrière. Plutôt basique et sans saveur particulière, participer au World Tour n’est pas une corvée non plus, mais on aurait clairement aimé quelque chose de plus ambitieux, de plus « couillu ». Donc, c’est sympa, on s’amuse bien, mais ça fait très générique, on se dit qu’on a déjà vu ça 100 fois ailleurs et c’est dommage pour une jeu qui ne manque pas de qualité. On commence par choisir une première moto entre 4, correspondant toutes à un style de conduite différent : supermotard, routière, sportive, ancienne. Ce choix déterminera le type d’épreuve auquel vous participerez en premier, afin de gagner quelques sous pour pouvoir améliorer votre meule ou directement changer de bécane. Vos premières courses seront pour vous le moyen de voir ce que donne le jeu visuellement, et sur ce point Ride 2 est le cul entre deux chaises, disons-le clairement. On a l’impression de retrouver un Assetto Corsa mais dans des proportions moindres tout de même, Assetto Corsa étant quand même assez laid sur PlayStation 4. Ici, comme en attestent les images, la modélisation des bolides est très soignée, peu d’aliasing, des coupes nettes et sans bavure… Mais en ce qui concerne les environnements, même s’ils ne sont jamais avares en quantité (végétation bien dense), le soin apporté aux détails et à la qualité des textures laisse clairement à désirer. Heureusement, l’adage voulant que la qualité d’un jeu ne se réduit pas à ses graphismes est encore une fois respecté et c’est ce que nous allons voir tout de suite.
Du contenu pour pallier à l’originalité
On vient de voir que ce qui va occuper le plus clair de votre temps n’est pas d’une originalité folle, mais heureusement pour pallier à cela, nous avons droit à un contenu vraiment important qui vous tiendra sur vos deux roues pendant un bon paquet d’heures. A la volée on retrouve pas moins de 170 motos pour 1200 pièces personnalisables, et c’est sur cet aspect que Ride 2 m’a renvoyé des années en arrière, lorsque je modifiais fièrement mes voitures dans Gran Turismo. Pour le coup, on est sur le même principe, contre de l’argent gagné en course, il est possible de modifier les motos de base pour en faire un peu ce que l’on veut. De l’esthétique au moteur en passant par les étriers de freins, tout est modifiable : couleur, aspect… En plus de m’offrir une sorte de plaisir nostalgique, il faut avouer que ça marchait énormément à l’époque et que ça fait toujours le même effet maintenant. Au lieu d’acheter une moto, puis une autre, puis une autre et ainsi de suite, il est possible de concourir longtemps avec la même en la faisant évoluer en fonction de nos besoins et des catégories de course. Imaginez donc les possibilités qui s’offrent à vous. D’ailleurs pour ceux qui se souviennent, dans Gran Turismo il était possible contre beaucoup d’argent, de faire passer sa voiture lambda en mode « course », ce qui avait pour incidence de booster à mort les performances, mais aussi de lui donner un look unique. Eh bien encore une fois, c’est la même chose ici et c’est parfaitement jouissif. Pour continuer sur cette lancée, et pour rester dans la même référence, ce qui est aussi très plaisant dans le fait d’avoir autant de motos, c’est de retrouver des modèles qui ont certainement bercé votre enfance ou votre jeunesse. Pour moi c’était la GSX-R 750 de mon père, modèle 1998, un régal ! Pour aller avec tout ça, vous pourrez parcourir plus de 30 circuits différents, tous officiels et parfaitement retranscrits. Pour les connaisseurs vous ne serez donc pas perdu et retrouverez vite vos automatismes si vous avez déjà joué à un jeu de ce genre.
Mais ce n’est pas tout, côté modes de jeu, on retrouve pas mal de petites choses pour titiller notre côté compétiteur. La première chose intéressante et que l’on ne retrouve que très peu dans les jeux ces derniers temps, c’est un mode en écran partagé qui vous permettra d’affronter en direct un ami qui voudrait vous montrer qui est le patron. En ce qui concerne les catégories, deux petites nouvelles arrivent sur le devant de la scène : Sport Bike 2 Strokes et Supermotard. Ajout intelligent qui apporte de la diversité dans la façon de piloter, d’appréhender les circuits et dans les sensations ressenties bien entendu. Pour finir, des défis journaliers viennent pimenter le tout en vous proposant de faire des courses dans certains modes et certaines conditions avec de remporter de la monnaie « spéciale » pour obtenir des récompenses qui le sont tout autant. Nous en avons maintenant fini avec notre petit tour du propriétaire et maintenant que nous avons abordé le contenu, il est temps de passer au gameplay qui s’avère à la fois complexe et accessible.
Accessible ne veut pas dire arcade
Souvent quand on dit d’un gameplay qu’il est accessible, on pense tout de suite à quelque chose d’orienté arcade alors qu’il est tout à fait possible d’allier à la fois l’accessibilité tout en préservant une bonne petite dose de simulation, et rares sont ceux à parvenir à cela. Dans ce domaine Ride 2 relève le défi sans sourciller puisque, si le jeu peut être appréhendé par n’importe qui grâce notamment, à une souplesse agréable dans le maniement des motos, il saura aussi trouver preneur du côté des joueurs plus exigeants. Ici les erreurs pardonnent rarement et il est fréquent au début de tomber régulièrement, soit lors d’erreurs de notre part, soit a cause d’une mauvaise collision. Et là nous ouvrons une parenthèse pour parler des collisions qui sont le point noir du jeu. Si celles-ci sont plutôt bien fichues lors des confrontations angulaires, comprenez par là lors des collisions en prise de virage à la corde, cela n’est clairement pas le cas lorsque deux pilotes se frappent de côté. On a alors l’impression que deux marshmallows se rentrent dedans et c’est dommage. Fermons donc cette parenthèse et revenons-en à nos moutons. Pour les joueurs aimant le côté réglage des simulations, ils seront un peu déçus. Il est vrai que côté sensation on est dans le vrai, mais côté réglage on se retrouve à pouvoir agencer deux éléments, à savoir la boite de vitesse et les suspensions. En ce qui concerne la moto, les réglages sont limités sur ces deux éléments et serviront surtout à adapter légèrement la moto à votre style de pilotage. Élément sympa tout de même, il est possible de régler son style de pilotage et la façon dont notre pilote bouge sur la moto, en modifiant l’angle avec lequel on va prendre les courbes ou encore contrôle le transfert du poids du pilote. Ensuite, lors de la course en elle-même, il vous sera possible de modifier des paramètres de difficulté. Il est alors possible d’augmenter la difficulté de l’IA, de gérer le niveau la transmission ou même l’anti-wheelie. Cela est repris sur un modèle déjà présent dans pas mal de jeux, mais plus vous désactiverez d’éléments de contrôle, et plus les récompenses seront élevées à la fin des courses.
Etant un fan de moto, sans pour autant être un grand pilote, j’ai tout de même l’impression que Ride 2 est dans le vrai en termes de sensations, que ce soit au niveau du poids des véhicules et de l’impact que cela a sur les suspensions, lors des accélérations, etc. C’est un très bon point qui donne au jeu un réel intérêt. Côté multijoueur on reste dans du très classique et on est clairement loin de l’innovation qu’avait pu être un DriveClub en son temps. Cependant avec son système de classement classique mais efficace, vous pourrez retrouver une vraie concurrence et confronter votre talent aux autres joueurs du monde entier. La gestion de la latence était plutôt bonne sur les parties réalisées et aucun problème n’était à signaler.
Conclusion Ride 2
Eh bien en voilà un jeu qui fait plaisir ! Ride 2 parvient, en s’inspirant de tout ce qui peut se faire dans les jeux de sports mécaniques, à créer une belle alchimie, malgré une esthétique encore un peu terne et des collisions parfois peu convaincantes. Côté sensation de pilotage, rien à redire et dès que vous commencerez à monter en cylindrée, il faudra bien vous accrocher à votre slip sous peine de voir votre moto s’envoler et vous avec. Si Milestone continue de soigner ses jeux ainsi, nous tenons clairement là une licence qui a de l’avenir et qui saura apporter beaucoup de plaisir aux joueurs passionnés de moto. Une valeur sûr qu’on ne manquera pas de suivre attentivement dans le temps.