Depuis 1998 et Rainbow Six, ce sont pas moins de neuf adaptations vidéoludiques du roman de Tom Clancy qui se sont retrouvées sur les étalages de nos revendeurs de jeux vidéo. Aujourd’hui en 2015, le succès est toujours au rendez-vous, renforcé par un contexte délicat, celui du terrorisme. Rainbow Six Siege débarque alors sur notre PC, après une longue épopée durant laquelle il a dû affronter une phase de bêta incertaine, ponctuée de soucis de serveurs ainsi qu’un report. Mais le résultat est bel et bien là. Ubisoft a-t-il réussi son pari d’en faire un titre à part et compétitif ? Voici notre réponse.
Rainbow Six Siege : accrochez votre gilet pare-balles
SWATEZ-MOI ÇA !
Les premières minutes de Rainbow Six Siege se font à travers une cinématique des plus réussies. Le contexte est rapidement esquissé, les terroristes sont dans la place et il va falloir les déloger. Bien entendu, otages et bombes toxiques seront de la partie. Pour couronner le tout, VOUS ferez partie de la petite fête, car VOUS êtes sur le point d’intégrer les Rainbow, cette unité de forces spéciales capables de tout pour protéger la population. On préfère vous prévenir tout de suite, il ne faudra pas vous attendre à observer une multitude de cinématiques ayant pour but d’introduire un quelconque mode histoire. Vous n’aurez le droit qu’à une cinématique par opérateur, dans l’optique de vous présenter (certes avec classe) rapidement sa personnalité et sa capacité spéciale. Le mode « situations », qui peut s’apparenter à un mode campagne, vous permettra de faire vos armes avant d’affronter le multijoueur, il s’agit de petits épisodes dans lesquels une mission différente est proposée à chaque assaut. Le tout se déroule sur les différentes cartes du multijoueur, une manière efficace de se familiariser avec ce titre 100% online.
Après quelques échanges de tirs avec l’intelligence artificielle d’Ubisoft, vous voici livré à vous-même dans cet univers de gros bras. Voici venue l’heure de votre premier affrontement. Mais avant cela, il faut vous préparer. En tout, vingt opérateurs sont disponibles, répartis sur cinq groupes de forces spéciales (SAS, SWAT, GIGN, Spetsnaz et GSG 9). Au fur et à mesure des kills, vous débloquerez des points qui vous permettront d’avoir accès à de nouveaux opérateurs ainsi qu’à de nouveaux équipements. En attendant, vos premières parties se feront avec la classe « Recrue », je vous passe les détails quant à son utilité en plein combat. Après ces quelques parties sans réelle identité, la monde de la spécialisation s’offre à vous. En effet, tous les opérateurs possèdent une capacité spéciale. Que ce soit un système de trophy permettant l’interception des projectiles en plein vol (opérateur JAGGER), un bouclier intégral impénétrable (opérateur MONTAGNE) ou bien un lance-grenade capable de percer un mur pour envoyer valser les ennemis se trouvant de l’autre côté (opérateur FUZE), il faudra donc réfléchir pour trouver un opérateur utile à votre équipe.
Barricadons-nous dans la pièce, pendant que le SWAT n’y est pas…
… si le SWAT y est, il nous mangera fusillera. Les parties se déroulent en deux phases. Pendant les premières trente secondes, les défenseurs doivent fortifier leurs positions, que ce soit dans le but de protéger un otage d’une éventuelle extraction ou bien dans celui de défendre une bombe hautement toxique. De base, chaque joueur dispose de deux renforcements muraux ainsi qu’un nombre illimité de barricades, afin d’offrir une protection sommaire aux portes et fenêtres. Ça, c’était les gadgets sympathiques. Et comme dans tout FPS, il existe des trucs vraiment pas cool. Comme les bombes booby, fixées au bas des portes qui, dès qu’elles détectent une présence grâce à leur laser, explosent, ou encore les brouilleurs qui désactivent les drones. Car oui, pendant ce temps, les attaquants ne sont pas en train de siroter un cocktail sur la terrasse d’en face, ils doivent tout faire pour repérer les objectifs le plus rapidement possible, le tout à l’aide de petits drones roulants très véloces. Et croyez-nous, un objectif non trouvé est une perte de temps supplémentaire, car même si les cartes ne semblent pas grandes au premier abord, devoir contrôler chaque pièce avec sa colonne d’assaut en prenant toutes les précautions du monde vous fera regretter le fait de ne pas avoir détecté le moindre ennemi.
Dans cette phase de préparation, les développeurs ont cherché à optimiser l’aspect réaliste des combats rapprochés. Chaque mur, chaque paroi est un moyen de tuer, ou d’être tué. Le moteur de destruction de l’environnement dans lequel vous allez évoluer est ainsi construit qu’il permet de réaliser des faits très réalistes, en tirant à travers les murs ou bien en trouant ces derniers pour offrir un champ de vision, certes limité, mais très utile lorsque les ennemis n’ont pas encore été détectés. Oui, la détection est encore un point à ne pas négliger. Chaque carte possède son propre système de vidéo-surveillance, qu’il faudra maîtriser à la perfection afin de vous prémunir d’une attaque surprise. Si vous avez la chance de jouer contre une équipe qui méconnaît les emplacements des caméras, la tache sera simplifiée, mais le contraire signifiera que vous devrez évoluer à l’aveuglette, et ce n’est pas du gâteau.
Contact !
La sentez-vous, l’odeur de la poudre qui flotte dans l’air ? Il faudra vous y habituer, car pendant la phase d’assaut, ça déménage sévère. L’attaque standard vous amènera à poser des charges explosives sur les murs, à tout faire péter, puis à investir les lieux d’une manière très agressive, en priant pour ne pas tomber sur tout le groupe de terroristes dès le départ. L’incorporation du système d’opérateurs vous obligera, d’une manière ou d’une autre, à jouer en coopération avec vos coéquipiers. Impossible de n’en faire qu’à sa tête dans le menu d’avant partie, au risque de compromettre la victoire. Rassurez-vous, il sera possible de changer de classe entre chaque manche afin de peaufiner vos stratégies, en les adaptant à la puissance de feu que vous rencontrerez en face de vous. Les points de vie seront très limités (si vous mourez, pas de deuxième chance, à part si on vous réanime assez rapidement), ce qui implique une vigilance extrême de la part de chaque joueur. La moindre erreur est fatale, et on meurt assez rapidement, ce qui pourra en agacer plus d’un.
Outre le fait de pouvoir défoncer les murs et tirer à travers eux, le réalisme souhaité par les développeurs se retrouve également dans les armes, plus particulièrement dans leur recul. Clairement, si vous envisagez d’être un minimum précis, il faudra vous ruer sur les accessoires « poignée » afin d’éviter le recul dévastateur de la plupart des fusils. On pourra donc reprocher ici un excès de réalisme (ne sommes-nous pas censés jouer dans la peau de professionnels sachant gérer le recul d’une arme ?). Toujours dans ce registre du réalisme, on passe à l’épisode du son. Oui, lorsque vous êtes cloîtré dans une pièce en attendant la visite d’une colonne d’assaut armée jusqu’aux dents, en plus de l’utilisation des caméras, vous pouvez utiliser… vos oreilles. Ou plutôt votre casque, qui pourra vous offrir de précieuse informations sur l’emplacement d’un ou plusieurs ennemis pas assez discrets. Dans l’ensemble, on peut donc saluer l’effort technique apporté aux différentes aspects du jeu détaillés précédemment.
HALTE au feu ! J’ai perdu mes lunettes !
Si il y a bien un point sur lequel Rainbow Six Siege n’a pas assuré, c’est la lisibilité du jeu. Déjà que le fait de se retrouver aux côté d’un gars du GIGN quand vous portez l’uniforme des SWAT n’est pas très logique, mais si en plus vous devez taper sur la tronche d’un russe qui se bat aux côtés d’un allemand du GSG 9, c’est un peu le capharnaüm. Ajoutez-y un léger manque d’indication quant à l’appartenance ou non d’un personnage à votre équipe, et vous obtenez un moyen d’abattre votre pauvre collègue à cause d’un pur réflexe de pro gamer sans avoir eu le temps de dire « oh mince j’ai tué mon pote sans faire exprès » (car oui, le tir allié est activé, RIP si vous jouez avec un troll). Même si le jeu, au fond, comporte une large gamme de personnages, ce problème est vraiment gênant. Toujours dans la série « on s’en serait bien passé » les serveurs ont vraiment de gros problèmes, la recherche de partie se solde parfois par un échec et il arrive même d’être déconnecté en pleine session de jeu.
Avec ces quelques points noirs, mais surtout un potentiel énorme, qu’en est-il vraiment de l’aspect compétitif du titre, si bien mis en avant par Ubisoft à son lancement ? Eh bien, si l’on en croit l’expérience acquise aux cours des dizaines de parties effectuées seul et en escouades, le résultat est totalement différent selon votre investissement dans le jeu d’équipe. En escouade, tout est plus simple, la communication étant facilitée par la cohésion du groupe. Ainsi on peut facilement échanger des informations importantes, telles que les positions ennemies et donc contrer rapidement les défenses ou attaques de nos opposants. Lorsque vous êtes seul, Rainbow Six Siege devient un tout autre type de jeu, où il faut suivre des types inconnus, dont vous ne savez rien sur le niveau de jeu, afin de survivre. Si vous faites cavalier seul, n’espérez pas vous en sortir. Le titre a donc de bonnes chances d’être porté sur la scène eSportive, tant son gameplay dépend d’un travail d’équipe sans faille.
Conclusion Rainbow Six Siege
Rainbow Six Siege est à coup sûr un titre à mettre entre les mains d’un fan de la saga. Beau, réaliste et dynamique, le gameplay a complètement comblé nos attentes concernant ce FPS d’un genre peu commun. Certes, tout n’est pas parfait, les connectivités peuvent être améliorées, d’ailleurs, on espère que Ubisoft s’emploiera à homogénéiser le tout avec des patchs, afin de rendre hommage aux joueurs Rainbow de longue date mais également pour ne pas décevoir les nouveaux arrivants, pour qui Rainbow Six Siege est la promesse de passer de nombreuses heures de jeu scotché à son bouclier anti-émeute.