William Ian Bell et les automobiles, c’est une grande histoire d’amour. Après avoir contribué au développement de la série Project CARS avec son ancien studio Slightly Mad Studios, le game designer revient sur les circuits avec Project Motor Racing. Cette simulation de course et de conduite automobile se concentre sur les GT (les voitures de Grand Tourisme), une catégorie de voiture reconnue pour leur luxe et leur conduite sportive et agressive.
Après les très bons F1 d’EA Games et autres Forza ou Gran Turismo, nous étions extrêmement curieux de nous mettre derrière le volant de ce Project Motor Racing. La proposition d’une nouvelle simulation automobile étant extrêmement alléchante, nous avions une crainte : que Project Motor Racing se perde dans une masse de projets déjà bien installés. Alors est-ce que la nouvelle création de William Bell en a assez sous le capot pour se frotter à la concurrence ?
(Test de Project Motor Racing réalisé sur PS5 via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Une expérience faite par des fans pour les fans
Project Motor Racing est le fruit de l’association de plusieurs passionnés de sport automobile. William Ian Bell, tout d’abord, qui de par son expérience sur des projets tels que Need For Speed, Project CARS, Shift ou encore GTR, peut se targuer de s’y connaître en course automobile. Pour ce nouveau jeu, il a créé un tout nouveau studio : Straight4 Studios. La jeune équipe de développement s’est spécialisée dans la conception d’expériences automobile réalistes alliant une certaine accessibilité à des technologies graphiques modernes. Avec l’aide du GIANTS Engine 10, les courses sont plus vivantes et saisissantes que jamais, bien que le reste soit un peu à la traîne comme nous le verrons.
Le jeu propose 72 voitures venues de différentes catégories GT, et 27 circuits qui vous feront voir du pays. Au total, c’est plus de 50 ans d’histoire automobile qui nous sont mis sous les mains avec cette variété de véhicules. Bien évidemment, cette leçon historique n’a aucun impact sur le déroulé de l’expérience, mais vaut pour le plaisir de conduire des véhicules venus d’autres époques. La conduite des différents bolides sera également bien différente selon le modèle sélectionné.
En plus d’un roaster de véhicule assez impressionnant et d’une modélisation des pistes au plus proche du réel, le son est également une variante sur laquelle les équipes ont redoublé d’efforts. Une fois sur les pistes, le son nous aide à ressentir notre voiture, à savoir quand nous la poussons un peu trop, quand le régime n’est pas bon, mais le mieux reste le bruit que produit le bolide en pleine accélération ou en plein dérapage contrôlé. Combiné à la modélisation sans défaut de l’habitacle du véhicule et à la fluidité graphique une fois en course, l’habillage sonore donne encore plus de cachet à nos courses endiablées.
Une conduite basée sur l’accessibilité, mais exigeante
Les premiers moments passés sur les circuits de Project Motor Racing nous mettent directement dans le bain : l’apprentissage sera long mais la satisfaction amenée n’en sera que plus grande. Deux modes de conduite nous sont proposés : classique et authentique. Pour les besoins de notre test, nous avons essayé les deux variantes mais avons concentré nos efforts sur le mode classique, ce dernier étant le plus abordable, l’authentique mettant l’accent sur la simulation pure avec les changements de vitesse, des arrêts au pit absolument indispensables et une gestion des accélérations plus exigeante. Autre point d’importance, nous avons couru sur les pistes à la manette et non avec un volant. La configuration et l’optimisation des touches restent agréables et permettent de parcourir le jeu sans trop d’accros.
Au programme, tout un tas de modes qui mettront à rude épreuve vos réflexes de pilote émérite : week-end de course, carrière, défis et multijoueur. Le week-end de course consiste à parcourir les différents circuits avec la voiture de votre choix pour mieux appréhender les tours de piste et les véhicules que devrez maîtriser lors de votre ascension en mode carrière. Le mode carrière se veut très complet avec le choix de son modèle de sponsoring, de budget de départ et de difficulté. Mis ensemble, tous ces paramètres vous récompenseront plus ou moins si vous préférez jouer la sécurité, l’attaque, la vitesse ou encore la victoire. Il y en a pour tous les goûts et le mode carrière est suffisamment chronophage pour vous permettre de bien appréhender les contrôles, connaître les circuits et surtout votre voiture. Dans Project Motor Racing, le temps sera votre meilleur allié.
Certaines voitures déraperont plus et seront plus capricieuses dans les virages mais la reprise en sortie de chicane sera plus agressive, contrairement aux modèles plus modestes qui eux ont une bonne tenue de route en toute circonstance, mais qui se traînent un peu dans les lignes droites. À vous donc de choisir si vous préférez jouer le sûreté ou la vitesse et le contrôle. Avec ce point-là, Project Motor Racing s’assure les bonnes grâces des néophytes comme des habitués, et ce n’est pas pour nous déplaire. Toutefois, nous restons persuadés que l’expérience serait un poil plus agréable avec un volant entre les mains, au moins pour le retour de force et la récupération du véhicule lors des dérapages, mais pour les plus habitués aux joysticks, rien d’insurmontable : la conduite est fluide, agréable et exigeante sans être une torture à prendre en main. Un bon point pour une nouvelle licence.
Une simulation qui cale sur quelques aspects
Bien que Project Motor Racing en ait sous le capot, quelques aspects du jeu nous ont dérangés lors de nos courses effrénées, bien qu’étant minimes et n’entachant en rien le cœur de l’expérience. Nous avons ciblé deux points : la partie graphique du titre et le manque de réelles récompenses.
Graphiquement, le titre se contente de proposer quelque chose de très simple. Les capacités de la PlayStation 5 ne sont pas utilisées à leur maximum et nous avons trop souvent l’impression d’être sur une PlayStation 4 voire 3 lors des animations de gradins des débuts de courses. Plusieurs ralentissements sont présents lors de ces fameuses séquences, fort heureusement ces chutes de framerates n’interviennent jamais en course. Pour ce qui est de la qualité graphique une fois sur la piste l’ensemble est au mieux passable, mais la modélisation des voitures elle, est de très bonne facture.
Second point qui pourrait faire tiquer : l’absence pure et simple de récompense ou de niveau de pilote. À la fin de chaque course, vous ne gagnez rien : pas d’éléments de customisation pour votre voiture favorite ou votre pilote. Nous aurions apprécié un système de paliers à la manière des F1 ou de niveaux à la Need for Speed, nous poussant à nous dépasser à chaque course pour obtenir un petit élément de personnalisation ou une voiture de plus dans notre garage. Il est assez frustrant de voir que tous les véhicules sont disponibles d’entrée de jeu, le système de déblocage de voiture ayant au moins la possibilité de nous montrer une montée en puissance.
Project Motor Racing n’est pas parfait mais il nous a séduits. Avec son roster de voitures impressionnant et les sensations procurées par la conduite à mi-chemin entre arcade et simulation, les tours de circuits n’ont jamais été une corvée à terminer. Espérons que par la suite le jeu se dotera d’un système de récompense ou de customisation plus poussé, mais en l’état vous tenez une solide simulation de course automobile en attendant la sortie du futur F1 2026.


