Le style rétro s’adresse principalement à deux types de public : les joueurs d’antan ayant conservé une grosse part de nostalgie en dépit des réalisations actuelles, toujours plus belles et clinquantes, et les joueurs plus jeunes désireux d’assouvir leur curiosité d’Histoire vidéoludique en se penchant sur ce qui passionnait leurs aînés. C’est à tous ces amateurs de gros pixels bien gras et de sonorités 8-bits un peu crispantes que Pixel Heroes: Byte & Magic risque de faire de l’oeil. Reste à savoir s’il possède les qualités nécessaires pour passionner les uns et les autres, ou s’il s’enferre dans une bouillie nostalgique très présente de nos jours, mais pas toujours de grande qualité en termes de plaisir…
Test de Pixel Heroes: Byte & Magic sur PC
Une taverne pour les rassembler tous
Émanant d’une petite poignée de développeurs allemands, Pixel Heroes: Byte & Magic se propose de replonger le joueur dans le passé, à une époque où les personnages étaient un amas de gros carrés, où l’heroic-fantasy battait son plein (notamment avec des jeux inspirés ou adaptés du jeu de rôle papier Donjons & Dragons)… et où la difficulté faisait s’arracher les cheveux chez bon nombre de gamers. Sur ce dernier point, Pixel Heroes: Byte & Magic annonce la couleur d’entrée : ici, pas de modes « easy, normal, hard », mais plutôt, « hard, brutal et insane ». Ouch, ça s’annonce velu, et on verra que ce n’est pas une promesse en l’air. Qu’à cela ne tienne, on est venu pour en découdre, on ne va pas tourner les talons pour si peu ! En lançant l’aventure, on se retrouve dans une taverne, élément indispensable d’un jeu fantasy d’époque. C’est là que le joueur va devoir choisir, parmi un panel de personnages présents dans l’établissement, trois aventuriers pour lui servir d’équipe de héros. A l’ancienne, chacun affiche une race, un sexe, un équipement, une profession et des caractéristiques différents (points de vie, d’attaque, de force, de dextérité, etc.), qu’il va s’agir d’étudier minutieusement, car d’un bon équilibre dépendra la durée de votre survie à l’extérieur. A vous de voir si vous souhaitez embarquer trois bourrins bas du front, ou vous réserver un archer pour les attaques de loin, ou encore un healer, quasiment indispensable. Sachez qu’à chaque partie, les héros présents dans la taverne sont redistribués aléatoirement, que leurs rangs viendront s’étoffer au fur et à mesure que vous débloquerez de nouveaux personnages in-game, et que si les persos en présence ne vous conviennent pas, vous pouvez toujours effectuer un re-roll, c’est à dire, demander une nouvelle distribution de héros.
Die hard and retry harder
Car, oui, vous commencez à le comprendre : il s’agit de ne pas trop s’attacher à ses personnages dans Pixel Heroes: Byte & Magic. Le jeu adopte la formule très Rogue-like du permadeath, donc si votre équipe tombe au combat, il ne vous reste plus qu’à en composer une autre toute fraîche, les vaincus ajoutant une pierre tombale de plus au cimetière. Et c’est là tout le principe de ce titre : essayer, échouer, réessayer autrement, échouer, apprendre, retenir, échouer encore, tenter d’autres stratégies, d’autres combinaisons de classes, échouer toujours plus, jusqu’à ce que l’expérience et l’apprentissage des mécaniques du jeu et des patterns ennemis vous permettent d’aller toujours plus loin qu’à votre run précédent, pour enfin, éventuellement, réussir à terminer l’aventure. Et ça ne sera pas de la tarte. Pour s’en sortir, la gestion de l’équipement (qui comporte une part de chance dans le sens où le loot sera différent à chaque partie) s’avère cruciale. Un bon stuff et des potions en quantité vous sauveront plus d’une fois la vie, vous consacrerez donc un moment à trier vos nouvelles trouvailles à chaque ennemi vaincu ou à chaque coffre ouvert, un élément très agréable du jeu. Techniquement, qu’en dire ? On a droit aux gros pixels et aux musiques façon NES, variées mais vite crispantes comme les « vraies », à chacun donc de se faire son opinion du style old-school avant de se lancer. Concrètement, vos personnages se déplacent d’eux-mêmes de gauche à droite en extérieur, ne s’arrêtant que s’ils croisent un ennemi ou un PNJ. Dans les donjons, on passe de salle en salle, chacune comportant un combat ou un coffre à ouvrir, la dernière pièce vous confrontant à un boss. Une fois celui-ci vaincu, c’est retour au village pour choisir une nouvelle quête. Notez que le jeu déborde d’humour dans les dialogues et les choix à effectuer, ce qui est un plus pour qui comprend l’anglais (ou l’allemand).
Conclusion de Pixel Heroes: Byte & Magic
Sachez-le si vous appréciez les petits jeux casual pas prise de tête : en dépit de son humour omniprésent, Pixel Heroes: Byte & Magic est un véritable jeu hardcore, un die & retry de groupe qui vous demandera d’y revenir encore et encore pour tenter d’aller plus loin que la fois précédente. Il va donc falloir se montrer persévérant pour en voir le bout, mais si la difficulté ne vous rebute pas, vous prendrez plaisir à farfouiller constamment dans votre loot pour dénicher les items les plus à même de vous permettre de survivre un peu plus. Un jeu à jouer par petites sessions, sous peine de jeter la souris (seul outil nécessaire pour jouer à Pixel Heroes) à travers l’écran.
Le jeu coûte une dizaine d’euros sur Steam ; vous le trouverez également sur Android et iOS si le coeur vous en dit, pour 7€.