Sorti initialement le 13 août 2013 sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360, Payday 2, édité par 505 Games et développé par Overkill, revient sur le devant de la scène sur PlayStation 4 et Xbox One. Intitulée Payday 2: Crimewave Edition, cette nouvelle version comprend le jeu original accompagné de l’ensemble de ses DLC sortis à ce jour. L’objectif du jeu est simple : se remplir les poches ! Accompagné de 3 acolytes, vous incarnez un braqueur pour amasser le plus d’argent possible au terme de missions diverses et variées. Et entre nous, qui n’a jamais rêvé de se mettre dans la peau d’un Danny Ocean pour aller braquer un casino de Las Vegas à la manière d’Ocean’s Eleven ou tout simplement d’aller récupérer vos agios directement dans la salle des coffres de votre banque ? Si cela semble possible aujourd’hui avec Payday 2: Crimewave Edition, que peut-on réellement dire de ce portage ? Réponse dans notre test réalisé sur Xbox One.
Test de Payday 2: Crimewave Edition sur Xbox One
The Social Network : crime.net
Tout comme son aîné, Payday 2: Crimewave Edition commence dans votre planque, située derrière un pressing, qui vous permet de vous familiariser avec les commandes du jeu. Plus austères encore qu’un tutoriel, les différentes phases d’acquisition des mécanismes du jeu sont relativement peu claires, ne favorisant pas vraiment une prise en main rapide. Qu’à cela ne tienne, c’est confiant et motivé que l’on s’oriente vers le crime.net, une map nous permettant de choisir nos contrats. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur nombre est conséquent. D’autant plus que chaque mission se voit octroyer des difficultés différentes, pour des gains d’argent et d’EXP allant de pair. De même, les missions entre elles ne se ressemblent pour la plupart pas, ce qui est un atout indéniable pour ce genre de jeu. Certains de ces contrats peuvent même se jouer de deux façons. Vous pourrez accomplir votre objectif en mode « furtif », à la manière d’un Hitman par exemple, qui vous permettra de remporter un bonus d’EXP, ou en mode plus « bourrin » pour les férus du genre. L’expérience obtenue au cours de vos missions vous fera gagner en réputation et en points de compétence. Ces derniers permettent de débloquer des caractéristiques supplémentaires à votre personnage qui s’organisent autour de 5 spécialités : cerveau, technicien, fantôme, fugitif et exécuteur. Vous êtes libre de dépenser vos points dans n’importe quelles catégories pour créer le braqueur parfait selon votre façon de jouer. A la fin de vos missions vous gagnez également un cadeau bonus : un nouveau masque, du matériel pour vos armes, etc. qui viendront compléter votre arsenal de voyou. Le contenu du jeu est assez impressionnant et il vous demandera de nombreuses heures pour tout débloquer.
Pour ce qui est des graphismes, les développeurs de Payday 2 : Crimewave Edition ne nous offrent pas de décors et environnements des plus sublimes. Bien au contraire, les textures sont assez grossières et l’aliasing toujours présent (mais moindre par rapport à la première édition sur old-gen). Les hit-box sont également très mal gérées ce qui vous fera perdre quelques cheveux lors de corps à corps avec les gardes. Quant aux civils que vous couchez par terre, ils traversent tout simplement les murs. Si les développeurs n’ont jamais caché la pauvreté de leurs graphismes, aujourd’hui ça vieillit mal au point de nous faire suspecter un début de cataracte pour nos pauvres yeux. Et que dire de nos oreilles ? Eh bien fort heureusement, c’est l’opposé. La bande sonore est vraiment réussie, les musiques collent parfaitement à l’ambiance générale du jeu, de la plus stressante en phase d’infiltration à la plus sauvage en cas de confrontation avec les forces de l’ordre. Vous avez même la possibilité avant chaque contrat de sélectionner les musiques à jouer pendant votre casse. La classe !
Quatre braqueurs pour un cercueil : le mode solo !
Trêve de discussion et allons chercher le magot, c’est bien là le but de Payday 2: Crimewave Edition non ? Alors lorsque vous arrivez sur les lieux en mode solo, vos comparses vont se diriger bien souvent devant le bâtiment à piller. A la manière de lovers en quête du saint amour, ils replient une jambe sur le mur en attendant qu’une belle brune passe à proximité ou fument cigarette sur cigarette jusqu’à ce que le braquage soit terminé. Si le camouflage semble « parfait », on se demande à quoi ils peuvent bien nous servir pour un hold-up. Car vous faites tout, tout seul. Ils ne sont là que dans les phases d’assaut et c’est fort regrettable.
La première phase de la mission commence en général par un repérage des rondes des gardes, de la position des caméras, des civils et bien sur de l’emplacement de votre objectif. Lorsque votre plan d’attaque est prêt, vous enfilez votre masque et commencez à éliminer les gardes discrètement. Une fois à terre, il faut penser à répondre au bipeur du vigile ou du policier pour ne pas éveiller les soupçons. Si vous tardez trop à répondre, l’alarme est donnée et une horde de policiers vient alors contrecarrer vos plans. Si vous avez répondu dans les temps, vous pouvez enfermer le mort dans un sac pour le cacher dans une poubelle, par exemple. Mais la quantité de sacs est très faible au début, ce qui rend les missions compliquées. Il y a toujours des civils qui se promènent et repèrent le garde gisant sur le sol. Ces bons citoyens appellent alors directement la police. Même topo pour les caméras. Vous pouvez bien entendu les détruire, mais là encore, c’est suspect. Il faut donc vraiment bien préparer son coup pour éviter au maximum ce genre de désagréments. Il est d’autant plus difficile, mais agréable, d’organiser ses missions puisque l’emplacement des gardes, des caméras, voire de la salle des coffres change à chaque partie, offrant ainsi une belle rejouabilité à ce Payday 2: Crimewave Edition. Pour vous faciliter les choses, vous avez la possibilité de dépenser votre argent dans les planifications des missions. Vous pourrez alors pirater les caméras, retarder le déclenchement des alarmes ou bien déposer des munitions, des kits de soin ou des sacs mortuaires supplémentaires. Bon oui, c’est possible de finir des missions solo en mode furtif, mais ce n’est pas du tout cuit, surtout au début. L’IA des alliés étant catastrophique, comptez plusieurs essais et de longues minutes pour parvenir à vos fins. Car une fois que tout est sous contrôle et qu’il ne vous reste plus qu’à prendre l’argent, n’espérez même pas voir vos associés se joindre à vous pour ouvrir les coffres. Et au commencement du jeu, un coffre s’ouvre en 20 secondes. Je vous laisse imaginez le temps nécessaire pour ouvrir les 125 coffres d’une des missions (image ci-dessous).
Quatre braquages pour une lune de miel : le mode multijoueur !
De par la qualité médiocre du mode solo, c’est tout naturellement que l’on se dirige vers le mode multijoueur. Eh bien, la surprise ne fut malheureusement pas au rendez-vous. A moins d’être la personne la plus populaire du jeu et d’avoir un nombre d’amis braqueurs conséquent, il est à l’heure actuelle quasiment impossible de rejoindre une partie sans bug ou échec de connexion. La seule possibilité est de se faire inviter ou d’être l’hôte et d’inviter vos amis. La map du crime.net en ligne de Payday 2: Crimewave Edition est également complètement buguée et se fige toutes les 10 secondes pendant 3-4 secondes empêchant toute interaction avec les missions. Tout simplement insupportable. Mais après avoir trouvé un petit groupe de braqueurs, et une fois les invitations envoyées et les quatre membres réunis, tout va bien. Selon la mission choisie, vous vous répartissez les rôles et choisissez votre arbre de compétence pour éviter d’avoir quatre exécuteurs ou quatre fantômes.
Nous y sommes. Chacun sait ce qu’il a à faire. Je me cache derrière une poubelle, je brouille temporairement le signal de la caméra avec le CMS, je sors mon couteau, égorge le garde qui passe à côté, m’empresse d’exploser la caméra avant que son signal revienne et me rue enfin sur le corps sans vie du garde pour répondre à son bipeur. Je le dissimule dans mon sac mortuaire que j’envoie dans la benne à ordure. Un civil m’a aperçu, je cours vers lui, lui ordonne de se mettre à terre, le ligote et le déplace dans un lieu sur. Mon objectif est rempli… l’alarme sonne. Un équipier s’est fait repérer. Eh oui, il est bien rare de tomber sur des personnes qui respectent le plan à la lettre. C’est tellement mieux de réduire à néant une préparation pourtant simple et claire. Du coup la mission vire très souvent (trop) au carnage avec l’arrivée de la police et/ou des forces spéciales selon la difficulté du contrat. Équipés de gilets pare-balles et armés jusqu’aux dents, les assauts répétés ne nous désunissent pas pour autant (malgré d’innombrables injures proférées au responsable).
Ces affrontements restent cependant assez simples à maîtriser en multijoueur et ne montrent qu’un faible intérêt. Les combats acharnés sont répétitifs et seules quelques unités nous posent problème. Je parlais de l’IA désastreuse des alliés, je vous rassure (ou pas), celle des policiers et autres combattants du crime est tout aussi déplorable. Certes, c’est amusant de voir un flic faire une roulade sur le côté à un mètre de vous, mais reconnaissons que son objectif premier n’est pas de nous faire rire, mais de nous coller une balle entre les deux yeux.
Conclusion Payday 2 : Crimewave Edition
La réédition Payday 2 : Crimewave Edition sur Xbox One et PS4 ravira les fans de la série puisqu’elle regroupe un nombre assez impressionnant de contrats différents, de matériel d’armement, de masques en veux-tu en voilà à faire pleurer les braqueurs du film Point Break. En revanche, les graphismes vieillissants, les bugs insupportables du mode en ligne, l’IA des bots alliés et ennemis toujours aussi désastreuse vous feront vite vous rendre à l’évidence : ce portage n’est pas une grande réussite. Le mode multijoueur avec vos trois plus fidèles amis n’en reste pas moins plaisant et jouissif pour les missions en furtif mais ne justifie pas, à mon sens, l’achat du jeu pour les possesseurs de la version PS3 ou Xbox 360. Pour ceux qui ne connaissent pas, Payday 2, Crimewave Edition peut s’avérer divertissant et prenant en dépit de ses nombreux défauts.