Ce qui manquait ces dernières années dans le paysage des jeux de voiture, c’était de la diversité et de l’originalité. On ne va pas se le cacher, Gran Turismo Sport reste de la simulation comme on en voit depuis des années et Forza Horizon ou The Crew ne sont que les successeurs des Test Drive Unlimited. Avec Onrush, Codemasters a souhaité adapter les concepts récents de l’eSport, que l’on retrouve dans League of Legends ou Overwatch, à un jeu de bagnoles arcade.
Nous avions été plutôt séduit par la bêta, qui malgré un contenu très limité, nous proposait de belles perspectives, notamment au niveau de la synergie des véhicules disponibles. Du coup, la version finale de Onrush nous faisait frétiller d’avance, mais au moment de mettre le contact, il y a eu quelques ratés à l’allumage. Un jeu d’un nouveau genre à l’optimisation encore fébrile ?
Onrush – Il faut donner du temps au temps
De bonnes bases mais un contenu en berne
C’est peut-être quelque chose que vous avez déjà beaucoup entendu autour de Onrush, mais ce n’est pas pour rien que nous allons vous en faire un petit rappel, et que le jeu lui-même vous l’introduit dans les toutes premières secondes de jeu : Onrush n’a pas pour but de terminer une course. Il n’y a pas de ligne d’arrivée, il n’y a pas de position sur la grille et rester devant toute une course ne vous donnera pas d’avantage particulier.
En ce sens, Onrush crée une nouvelle façon d’appréhender la course arcade, qui à notre avis, vous plaira à la première seconde, ou vous rendra complètement hermétique. Visuellement, Onrush n’hésite pas à prendre des risques côté direction artistique et une fois encore, soit ça passe, soit ça casse. Il faut dire que le côté ultra flashy des personnages et des éléments de personnalisation n’aide pas vraiment. Cependant, si vous aimez les esthétismes décomplexés et excentriques, vous ne devriez pas être déçu.
Outre la direction artistique, ce qui fera surement plus l’unanimité, c’est l’aspect technique qui propose du 60 fps, rendant Onrush ultra vif et fluide, pour une dose d’adrénaline distillée à chaque instant des courses. Les graphismes sont ici aussi au beau fixe, avec un rendu très propre, de la tôle froissée bien retranscrite, et des effets de particules/visuels qui en mettent plein les mirettes. D’ailleurs vous pourrez profiter d’un mode photo vraiment bien fichu pour capturer certains de vos exploits. Vous pouvez avoir un aperçu sur certains screens de ce test, que nous avons réalisés avec le mode photo justement. Un indice, c’est ceux sans interface.
Malheureusement, ce petit jeu de séduction esthétique ne nous a pas empêché de détecter un manque cruel de contenu, ce qui est commun à énormément de jeux compétitifs ces dernières années, misant alors sur des mises à jour régulières pour agrémenter le tout. Cela peut-être acceptable pour des titres f2p, ou encore à moins de 20 euros comme l’était un certain Rocket League à sa sortie. Mais pour Onrush qui est proposé au prix fort de 69,99 euros, c’est plus compliqué à avaler.
Un concept à fort potentiel
En effet, vous ne trouverez pas plus dans Onrush que 4 modes de jeu, ainsi qu’un contenu solo qui vous permettra d’enchaîner des épreuves pour vous familiariser avec les mécaniques, mais aussi pour bien avoir en tête les différentes spécificités des différents véhicules. Le mode multijoueur classé quant à lui est toujours indisponible, donc il n’est possible que de faire des parties en ligne « pour du beurre » pour le moment.
Mais intéressons-nous dans un premier temps aux véhicules composés à la fois de voitures et de motos. Au nombre de 8, ces véhicules vous permettront de jouer un certain rôle au sein de votre équipe, allant des capacités de soutien, de « DPS » ou encore de tank. Ce qui est intéressant c’est qu’il n’existe finalement que 4 types de véhicules (moto, buggy, léger, lourd), mais ces derniers disposent de deux versions. L’une plus taillée pour l’offensive et l’autre pour la défense. Il est donc généralement facile d’adapter son style de jeu, tout en gardant son type de véhicule fétiche, et c’est quelque chose que nous avons beaucoup apprécié.
Chaque véhicule dispose donc de capacités spécifiques qui lui permettront de venir en aide à son équipe, mais aussi de différentes manières de faire monter sa jauge de boost, jauge extrêmement importante puisque qu’elle vous permettra à la fois d’aller plus vite, et d’esquiver plus aisément, ou de faire des takedown plus facilement. Cependant, comme vous l’imaginez, faire un takedown à une voiture de type tank alors que vous êtes à moto ne sera pas vraiment réalisable, mais retomber sur un adversaire suite à un saut, pourra cependant lui faire mordre la poussière. Simple au premier abord, Onrush épaissit et élargit le champ des possible au fur et à mesure que vous appréhenderez chaque spécificité des véhicules, à la fois pour vous en servir, mais aussi pour vous en protéger.
Mais cela vous apprendrez à l’exploiter dans les 4 modes de jeu actuellement disponibles : Overdrive, Switch, Countdown, et Lockdown. Le premier est une course au point, et vous devrez maximiser l’utilisation de votre boost, et pour cela, plus que vos capacités propres, il vous faudra jouer avec les IA qui peuplent les circuits et qui permettent des takedown facile pour un gain de boost intéressant. Le second demande à tout le monde de débuter en moto et à chaque mort vous passez à la classe de véhicule suivante jusqu’à ce que l’une des deux équipes soit vaincue. Ce dernier est surement le mode qui nous a le plus emballé. Le troisième fait dans le simple et efficace passage de porte, ou chaque porte vous fera remonter une jauge de temps qui une fois vide, vous fera perdre la manche. Enfin le quatrième mode ressemble à de la capture de drapeau sauf qu’ici, le drapeau est en mouvement constant. Il faut alors rester dans une zone donnée pour le capturer.
Si les différents modes ne sont pas ultra originaux, on rappelle que c’est surtout le concept même du jeu qui apporte cette part d’originalité. Malgré tout, un peu plus de modes différents n’aurait pas été du luxe, et ce que l’on espère surtout, c’est de voir une évolution progressive du contenu à travers le temps. On le rappelle encore mais Rocket League était très pauvre à sa sortie, seul son concept le rendait addictif, mais il a su fidéliser une communauté et ajouter des contenus de premier ordre, avec des partenariats du feu de dieu. C’est ce que nous voulons vraiment voir venir dans Onrush. Car en soi, ce jeu est actuellement très addictif et le côté instantané du fun, ainsi que l’enchaînement ultra rapide des parties, pourraient en faire une nouvelle référence dans son genre. Il manque encore un peu de maturité, d’équilibrage au niveau des véhicules, mais les bases sont bien là et il ne manquera plus qu’une petite baisse de prix pour motiver une flopée de nouveaux joueurs. Onrush, on croit en toi, alors fais-nous rêver à l’avenir.
Enfin, l’enrobage vous offre une personnalisation des véhicules et de votre personnage. Tout ça se débloquant contre de l’argent que vous pourrez récupérer en ligne, mais n’impactera en rien le gameplay, c’est seulement cosmétique, ce qui est une excellente chose. Pour notre part il y a vraiment certains éléments qui nous ont vraiment donné envie de les acquérir et de tout donner sur la piste pour que ça arrive le plus vite possible. Autre détail, les musiques pop/rock, même si elles ne sont pas encore assez nombreuses à notre goût, donnent une super ambiance à Onrush, collant parfaitement au côté ultra dynamique des courses. Pour le classé, il faudra repasser, mais nous n’hésiterons pas à revenir vers vous pour vous en parler dès qu’il sera disponible, si cela est justifié.
Conclusion Onrush
Sans être un jeu qui bouleverse le monde du jeu vidéo dès son entrée sur le marché, Onrush délivre une prestation convaincante dont les excellentes bases devraient augurer d’un avenir très intéressant. Pour le moment, le contenu reste limité et c’est surement le plus gros point noir du jeu. Car s’il est addictif dès les premiers tours de piste, vous aurez justement rapidement fait le tour de Onrush, que ce soit en solo ou en multi, comme Rocket League à sa sortie. Mais si le jeu de Codemasters profite d’un avenir tout aussi mirifique en termes de contenu, alors il n’y a rien à craindre, tout devrait bien se passer. Seconde ombre au tableau, le prix qui reste élevé (69,99 euros), cela pourra peut-être vous rebuter, et nous le comprenons, mais sachez que dès qu’une baisse de prix se profilera, nous ne pourrons que vous conseiller de tenter l’aventure, car les sensations arcade apportent une sacrée dose de fun, et que techniquement le jeu en met plein la vue. Encore un peu de travail pour équilibrer ce jeu d’un genre « nouveau », mais nous misons incontestablement une petite pièce sur son avenir.