Pour terminer l’année, Ubisoft sort la tête de ses problèmes sur Assassin’s Creed Unity pour nous servir un The Crew que nous annoncions en demi-teinte sur notre preview. Pour son MMO de jeu de course Ubisoft ne fait pas dans la finesse et n’hésite pas à nous marteler la bande-annonce sur toutes les grandes chaînes télévisées, nous montrant une bande-annonce absolument magnifique, le genre qui donnerait l’eau à la bouche de n’importe quel amateur de belles cylindrées. Cependant, une fois manette en mains, que donne vraiment The Crew ? A-t-il évolué depuis la bêta ? Voyons ça tout de suite.
Test de The Crew sur PlayStation 4
Une carte complètement folle
The Crew débute en nous présentant la vastitude de sa carte, qui est soyons sincère, vraiment gigantesque. La taille est vraiment un gros point fort du jeu, celle-ci nous offrant une liberté incroyable, la liberté de découvrir tous les États-Unis avec sa caisse, cheveux au vent et musique à fond dans l’habitacle. Il est d’ailleurs mis en place un système de voyage rapide permettant d’aller vraiment où l’on veut en un battement de sil à partir du moment on l’on a déjà visité l’endroit en question. Cependant, si l’ampleur des environnements était un bon point à emprunter aux MMO, la progression, elle, aurait mérité d’être un peu plus rapide. En effet, avant toute chose, il faut savoir que la progression est très lente dans The Crew. Il faut à la manière d’un MMORPG, gagner de l’expérience afin de faire évoluer son personnage qui est représenté ici par notre bolide de départ. Il sera certes possible d’acheter des véhicules de plus en plus puissants, mais pour arriver à un minimum de plaisir de conduite, et surtout de sensations, il faudra attendre un temps fou, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Les véhicules de départ n’ont rien de palpitant, pour ma part j’ai choisi une Nissan 370Z et il faut avouer que les débuts sont assez ennuyeux. Le scénario, bien qu’intéressant, peine lui aussi à se mettre en place, et il faudra là aussi attendre un bon moment avant d’entrevoir la lumière au bout du tunnel. Une fois la première dizaine d’heures passée, le jeu prend une autre dimension, et là nous commençons réellement à prendre du plaisir au volant. On notera juste un bémol dans l’acquisition des véhicules, et ce bémol s’appel Argent. Il est en effet possible d’acheter tout ce que l’on veut avec son propre argent dans The Crew, que ce soient des voitures ou des pièces pour celles-ci. On crédite alors notre jeu avec une monnaie différentes de celle que nous engrangeons avec les différentes épreuves, et à nous les grosses cylindrées. Les prix pratiqués sont absolument révoltants, mais dans un sens, pourquoi acheter rapidement une voiture surpuissante ? Ça serait aussi plaisant pour vous que de débuter un MMORPG avec le personnage au niveau maximum et équipé des meilleurs objets du jeu. Aucun intérêt pour ma part, et comme on dit, patience est mère de sûreté.
Graphiquement The Crew est sur courant alternatif
Comme nous avons pu le voir, la taille gigantesque de la carte est un atout majeur dans le plaisir de jeu ressenti avec The Crew. Les environnements sont très variés, comme on peut imaginer la carte des États-Unis finalement, et on passe du désert aux plaines enneigées, en passant par des endroits plus humides et verdoyants. On ressent un fort sentiment de dépaysement, la sensation de voyager, la découverte des divers horizons qui s’offrent à nous. En ce sens Ubisoft ont fait un travail admirable, mais comme d’habitude, ça aurait pu être beaucoup plus soigné. On passe alors du plutôt joli, au assez moche sans vraiment comprendre pourquoi. Si lors des missions les développeurs ont souhaité nous en mettre plein la vue, ils ont dû oublier que leur jeu était aussi et surtout un immense bac à sable, et qu’on allait passer 90% de notre temps en exploration. Par endroits la végétation sera dense, et très variée, avec des effets magnifiques, des textures plutôt soignées ; et dans d’autres endroits, tout semblera d’un vide infini, le tout agrémenté d’un taux de popping extrêmement élevé. Quand je dis extrêmement élevé, je veux dire qu’à vitesse lente, certains éléments me sont apparus à seulement quelques mètres de mon véhicules. Sans être un échec total niveau graphique étant donné qu’on a tout de même le droit à des scènes somptueuses, The Crew n’arrive pas à garder le cap et dégringole parfois avant de remonter en flèche, puis de nous resservir un flot de textures baveuses. Les villes quant à elles sont plutôt jolie pour la plupart, et assez fidèles en ce qui concerne les plus grandes, sans pour autant en être des reproductions parfaites bien entendu, et nous n’en demandions pas tant de toute façon. Ce qui est le plus dérangeant cependant ce sont les véhicules de la circulation. On se croirait tout bonnement revenu dans un Midtown Madness tant notre propre véhicule dénote en comparaison des véhicules autour de nous. On a donc notre petit bolide parfaitement modélisé et détaillé au milieu d’une marée de véhicules complètement fades réduits au plus bas niveau de détail. Cela n’enlève rien au plaisir de jeu, mais quand même. Au moins diront certains, le jeu ne souffre d’aucun ralentissement, et ça c’est une bonne chose au milieu des titres du moment qui ont du mal à rester sur la route du 30 fps.
The Crew trouve certaines de ses forces dans ses faiblesses
Pour terminer, nous allons voir ce que cache le gameplay et le système de progression de The Crew. Je disais au début que le côté MMO était un point faible dans le sens où la progression est trop lente pour un jeu de voiture où l’on aurait tendance à s’ennuyer, car nous ne somme pas dans une aventure épique où notre héros est le sauveur du monde tout entier. Ici nous ne sommes qu’un homme avide de vengeance qui va devoir intégrer un gang et gravir les échelons à l’aide du FBI. Cependant le système de progression est bien pensé. A chaque fin de mission l’on nous offre une pièce mécanique pour notre véhicule afin d’en améliorer les caractéristiques. La pièce est plus ou moins puissante en fonction de la médaille obtenue sur la mission (or, argent, bronze). Les pièces s’installent ou non directement lors de la fin de mission en fonction de leur qualité. C’est simple et efficace, on n’en demandait pas plus à ce niveau-là. Néanmoins les missions sont plus ou moins toujours les mêmes, et n’échappent pas au « aller d’un point A à un pointt B en un temps limité » qui sera le type de mission phare du jeu. Lors des missions l’on remporte de l’argent qui permet d’acheter du matos pour notre voiture, tel que des accessoires, ou d’acheter de nouvelles voitures, mais aussi des points de capacités qui permettent par exemple d’augmenter la qualité du freinage de toutes nos voitures ou de faire en sorte que les pièces achetées reviennent moins cher de x%, c’est un peu l’arbre de talent de The Crew en quelque sorte. Depuis notre QG il est possible de gérer justement tout ce qui est voitures, capacités, progression, c’est le lieu ou on stocke toutes les pièces moteur accumulées. On trouvera aussi dans chaque ville des revendeurs permettant d’acheter des véhicules, chaque revendeur possédant des voitures propres à son garage, il faudra se rendre dans chacun d’eux pour découvrir tous les bolides du jeu. En fonction de notre niveau nous avons accès à plusieurs types de personnalisations de voitures qui influent sur le type de conduite. Nous avons alors les types Full Stock (origine), Dirt (tous-terrains), Street (courses sur route), Raid (version avancée du Dirt), Performance (sportive), Circuit (préparée pour la course). La conduite est alors influencée par la préparation de notre véhicule et offre des sensations différentes suivant le terrain. Par exmple, une voiture Circuit ne donnera absolument rien sur chemin de terre, son châssis étant trop près du sol. Le contenu du jeu est donc intéressant et le style MMO rend bien sur ce jeu, mais il gagnerait à avoir une progression plus rapide, car n’oublions pas que nous sommes dans un jeu de course et qu’on aime quand ça va vite. Et le mode « Crew » de The Cew alors ? C’est justement le gros point noir. Devant être un atout, il est finalement réduit à la plus parfaite inutilité. Le jeu ne me trouve jamais de partenaire pour jouer les missions en coopération, l’aspect communautaire n’est pas assez poussé, on croise peu de personnes lors de nos sessions de jeu, et le JCJ (joueurs contre joueurs) n’offre pas ce qu’on attend de lui. Grosse déception donc pour ce qui est de la partie coopération du jeu que je n’ai pu qu’effleurer tant les joueurs manquent à l’appel.
Conclusion The Crew sur PS4
Finalement l’avis que nous nous étions fait de The Crew sur la bêta n’a pas beaucoup changé, à cela près que l’on a enfin pu sortir de l’ennui du début du jeu pour arriver à trouver un réel plaisir sur ce titre. La progression est lente, le jeu tourne vraisemblablement au diesel, mais une fois la mécanique bien chaude, le jeu s’avère intéressant dans son système d’évolution, riche en contenu, et fun lors des phases d’explorations ou des missions qui nous font sortir un peu des sentiers battus. Le jeu est globalement moyen en ce qui concerne les graphismes et ce n’est pas ce qu’on attend d’un titre PS4. Cependant, la grandeur de son univers, la variété de ses décors et la ligne directrice qu’offre le scénario suffisent à en faire un jeu plaisant, et cela suffit surtout nous garder devant l’écran. Si The Crew n’aura pas fait l’unanimité, il pose tout de même de bonnes bases pour le futur d’un genre de jeu nouveau, et au moins pour cela, tout amateur de jeu de course devrait l’essayer pour se faire sa propre opinion.
Envie de plus de détails concernant certains points du jeu ? Rendez-vous sur le site officiel de The Crew.