One Piece bouleverse l’univers du manga et de l’animation japonaise depuis plus de 20 ans. Sa renommée le dépasse et il est à ce jour un des mangas les plus suivis au monde. De nombreux jeux sont donc nés de l’univers de Eiichiro Oda, comme la saga des Pirate Warriors ou encore plus récemment le jeu de combat Burning Blood.
C’est aujourd’hui au tour du genre de l’open world de laisser sa chance à ce monument. One Piece World Seeker vaut-il alors le coup ? Ou est-ce juste un jeu créé pour combler les fans en demande de contenu ?
(Test de One Piece World Seeker sur PC réalisé avec une copie fournie par l’éditeur)
Une histoire de pirates
Au pays des adaptations de mangas, le scénario n’est jamais ce qui brille le plus, et One Piece World Seeker prouve encore une fois que l’attente d’un jeu adapté de votre oeuvre préférée suffit sans pour autant faire une histoire digne de ce nom. À la recherche d’un trésor sur Prison Island, Luffy et son équipage se retrouvent piégés par la Marine et plus particulièrement le lieutenant qui dirige l’île, Isaac. S’en suit alors le classique scénario, des habitants demandant de l’aide pour renverser les dirigeants en place.
17 chapitres et 6 heures environ suffisent pour boucler l’entièreté du scénario principal et une petite quinzaine d’heures pour le 100% fatidique. Après avoir secouru vos amis et battu les trois amiraux de la Marine (dont on ne sait même pas le rôle sur l’île), ainsi que quelques personnages mythiques comme Pacifista (dont l’apparition est juste prétexte). Une fois l’île et ses habitants secourus, Luffy repart comme si de rien n’était. Malgré tout, les personnages de Jeanne et Isaac créés spécifiquement pour le titre son bienvenus et proposent du contenu exclusif et nouveau. Leur écriture est plutôt bonne et Isaac est un bon méchant dans l’ensemble, posant un peu de fil à retordre à nos héros.
La banalité jusque dans les quêtes
En complément de l’histoire assez banale mais non différente de ses homologues du genre, les quêtes présentes dans One Piece World Seeker relèvent de la mauvaise blague. Pourtant habitué aux objectifs dits « Fedex », on ne s’attend pas à ne faire que des allers-retours tout le long du jeu, que ce soit dans le scénario principal ou dans les missions secondaires. Aller d’un point A à un point B pour au final entendre un personnage nous dire de retourner au point A (sans objectif entre les deux), le tout saupoudré de combats inutiles car ne rapportant pas d’expérience nous fera oublier l’histoire et nous coupera dans la progression et la fluidité du jeu.
Niveau secondaire, c’est même pire, devoir chercher trois bouts de bois sur toute l’île pour au final ne gagner que quelques tout petits points d’expérience (bien moins qu’une quête principale), et le jeu étant d’un facilité hors norme (même en difficile), on en vient assez rapidement à esquiver les combats et les quêtes secondaires sans intérêt.
Un gameplay à l’opposé de l’homme chewing-gum
Côté gameplay, on aurait pu s’attendre à de l’acrobatique et fluide connaissant Luffy et ses pouvoirs de chewing-gum. Que nenni, ici c’est la rigidité avant tout, avec des combats basés sur un auto-combo et une caméra des plus stationnaires. Malgré les nombreuses « compétences » déblocables au fur et à mesure du jeu, rien n’y changera et cette impression de dureté dans le personnage perdurera, sans parler des déplacements.
Nous laissant miroiter la fluidité de déplacement d’un Marvel’s Spider-Man, on se retrouve finalement avec des actions inutiles et une impossibilité de se balancer plusieurs fois à la suite, nous forçant alors à retomber sur le sol et à éviter les voies aériennes.
En ce qui concerne la partie RPG, du craft est présent dans le jeu, mais ne sert presque à rien, comme dit ci-dessus, le jeu est simple et les items sont donc de gros bonus le rendant encore plus simple. Le système de karma promettait du bon mais finalement ne sert qu’à débloquer des quêtes Fedex supplémentaires et quand arrivé au maximum, une mini cinématique burlesque et inutile. Dommage donc de ne pas avoir exploité ça plus en profondeur.
Ne parlons pas non plus des actions contextuelles horriblement longues avec près de 10 secondes à laisser une touche appuyée pour activer un bouton ou ouvrir un coffre. Un point positif dans tout ça ? Hormis les graphismes qui sont bien faits, et une bonne quantité de fan service, peu de choses sont à retenir de ce One Piece World Seeker.
En conclusion, One Piece World Seeker est un jeu fait pour combler l’attente des fans d’un open world sur le manga mais qui au final ne propose pas de contenu à la hauteur. Entre un monde incroyablement vide, ou un gameplay plus que rigide, la promesse n’est pas respectée et ce ne sont pas les DLC (payants), qui viendront corriger le tir.
Malgré tout, le jeu reste beau, les personnages et l’ambiance sonore font le travail mais c’est trop peu en comparaison des lacunes. One Piece World Seeker est donc un jeu oubliable mais qui poussera peut-être certains éditeurs à faire mieux dans les années à venir, espérons.