A l’heure où les nouvelles productions affichent toujours plus de qualités graphiques et de réalisme saisissant, d’autres jeux, au contraire, font le choix du retour dans le passé, à une époque où les gros pixels et les sonorités 8-bits étaient de mise. C’est le cas de Not a Hero, développé par Roll7 déjà à l’origine de l’excellent OlliOlli, et édité par Devolver, le champion du jeu indie bien décalé (Broforce, Hotline Miami). Avec de tels talents derrière sa production, on s’attend donc à ce que Not a Hero nous procure une expérience jubilatoire et bien rythmée. Découvrir si c’est effectivement le cas sera l’objet de cet article, bien entendu.
Test de Not a Hero sur PC
I need a hero…
Tous ceux qui ont déjà posé la main sur Broforce (retrouvez ici notre dossier en quatre parties présentant chaque perso du jeu) pourront le confirmer : le style rétro, même si sa surabondance ces derniers temps peut en agacer certains, est néanmoins capable d’offrir des expériences jouissives et particulièrement addictives, des défouloirs immersifs et trippants. Disons-le clairement d’entrée de jeu : Not a Hero n’échappe pas à ce constat. Ceci énoncé, voyons un peu le background proposé par le jeu. BunnyLord, lapin violet géant de son état et doté de parole et d’ambitions politiques, vous accorde 22 jours pour éradiquer la criminalité qui asphyxie la ville, ce qui lui attirera les voix des votants en vue d’une élection prochaine au poste de maire. Faute de quoi, il rasera purement et simplement toute la cité, habitants compris. Il va donc vous falloir prendre les armes et partir affronter les divers gangs sur leur propre terrain, en exterminant un maximum de malfrats et en faisant capoter leurs activités peu reluisantes. Un postulat de base volontairement bateau, simple prétexte pour partir en croisade contre les hordes lourdement équipées.
Chaque stage représente donc une journée, répartis sur cinq environnements différents, et chacun affichant ses objectifs et ses conditions de réussite propres. Bon alors, certes, en général, éradiquer la totalité des ennemis présents sera la principale mission, mais il faudra également récupérer un certain nombre d’objets divers, ou encore traquer un personnage avant qu’il ne s’enfuie, entre autres. En outre, chaque journée propose trois objectifs spécifiques à atteindre (finir le stage en un temps limité, effectuer tant d’exécutions ou tant de tacles, ne pas se faire toucher plus de tant de fois…) pour obtenir la note maximale, représentée par le nombre de votants acquis à la cause de notre maire en devenir, ce qui devrait inciter les perfectionnistes à refaire les stages réussis pour afficher une performance optimale. Un bon point pour la durée de vie de Not a Hero. D’autant que le jeu est tellement plaisant à jouer qu’on aura à coeur de se retaper un niveau déjà terminé pour essayer de le démonter, une fois passé le premier run de découverte.
Gameplay et technique au top
Plaisant à jouer, car doté d’un gameplay simple et efficace. Au clavier, ce sont les flèches pour se déplacer, C pour tirer, V pour les armes spéciales (grenades, cocktails, qu’on trouve ici et là…)… et X pour glisser. Cette touche sera d’une importance primordiale, et il va s’agir de bien la maîtriser pour ne pas finir en charpie dès le troisième stage. Hé oui, vous l’aurez remarqué, il n’a été fait aucune mention d’une touche saut. Dans Not a Hero, chose rare pour ce type de jeu, on ne saute pas. Avec humour, les développeurs expliquent ce fait en rappelant que dans la plupart des jeux, le héros saute ; mais ici, comme l’indique le titre, on n’est PAS un héros. Résultat : la glissade prend une ampleur considérable, qui ne manquera pas de rappeler un autre jeu survitaminé en 3D : l’excellent Vanquish. X permet donc de glisser au sol, mais aussi de tacler les adversaires (avant de les achever) et de se déplacer de couverture en couverture avec grande vélocité, et c’est un art qu’il faudra bien vite s’approprier, sans quoi les ennemis vous cribleront de balles en un rien de temps.
D’autant que leur IA n’est pas vraiment à la ramasse ; ils se planquent pour recharger, savent utiliser le décor pour se protéger, viennent vous déloger si vous restez caché trop longtemps au même endroit, accourent au moindre coup de feu… Le challenge devient rapidement conséquent, et c’est ça qu’on aime, pas vrai ? Pour remédier au problème, il vous sera proposé 9 personnages jouables, à débloquer au fil du jeu, chacun doté de qualités et défauts propres : vitesse de rechargement, portée des tirs, précision… Donc résumons : gameplay au poil, plaisir de jeu bien présent, durée de vie et replay-value conséquentes… Reste à évoquer l’aspect purement technique. Et là encore, c’est du tout bon. Avec ses graphismes façon 8-bits léchés, ses animations idéalement nerveuses, ses doublages fun et son humour omniprésent, le tout accompagné d’une bande-son incroyablement rétro et dynamique à la fois (need cette OST, please, messieurs dames de chez Roll7 et Devolver !), Not a Hero fait carton plein, et procure une expérience de jeu aguicheuse et addictive, le tout pour moins de 15€. Un titre à ne pas louper.
Conclusion Not a Hero
Nerveux et un tantinet technique à la fois, Not a Hero constitue une expérience néo-rétro à ne pas manquer pour se défouler et assouvir sa soif de scoring. Techniquement réussi et doté d’une durée de vie conséquente, le jeu de Roll7 saura parfaitement combler les amateurs de bourrinage tout autant que les gamers plus subtiles. Une sorte de Vanquish version 8-bits, en somme, donc pas d’hésitation à avoir : foncez ! Pour 13 boules, vous en aurez pour votre argent…