Les développeurs Gust sont connus pour être derrière la série des Atelier. Après l’infortune des précédences volets, Gust a eu l’ambition de produire un jeu plus sombre que jamais dans le but de conquérir d’autres joueurs. Baptisé Yoru no Nai Kuni au Japon, traduisez par “le pays sans nuit”, le titre arrive en Occident sous le doux nom de Nights of Azure et en exclusivité sur PlayStation 4. Dépourvu d’une traduction française, cet A-RPG, plutôt axé sur du beat’em all a-t-il de quoi séduire les amateurs du genre ? La barrière de langue fait-elle obstacle ? Le jeu mérite-il le détour ? Nous allons répondre à tout cela dans notre test complet de Nights of Azure.
Il y a 800 ans en Europe du Nord, sur la petite île de Ruswal a eu lieu un terrifiant combat au cours duquel le démon Nightlord fut vaincu par une Sainte. Sa mort engendra une pluie de sang bleu sur la ville, corrompant quiconque la touchait. Malheureusement, de nombreux habitants ont été touchés par le sang maudit, les transformant en démons féroces assoiffés de vengeance, agissant la nuit. Une Eglise a été crée, la Curia, afin de récolter le sang azure grâce à ses chevaliers, les Holy Knights. De nos jours, l’un de ces chevaliers a été envoyé sur Ruswal afin de protéger la nouvelle Sainte, Lylisse.
Nous incarnons le chevalier de la Curia, la jeune et pulpeuse Arnice. Un choix pas si anodin, puisque vous êtes la meilleure amie de Lylisse. De plus ,vous êtes l’une des rares personnes à être touchées par le sang bleu, sans être totalement corrompu. De ce fait, Arnice est à la fois mi-humaine, mi-démon, lui donnant des capacités très intéressantes. Les retrouvailles entre les deux femmes seront courtes. Le démon Nightlord va ressusciter. En tant que Sainte, Lylisse doit sacrifier sa vie afin de renouveler et renforcer le sceau contenant le Seigneur des Ténèbres. Evidemment, Arnice tentera tout pour empêcher le sacrifice de son amie en cherchant un autre moyen, pour éviter le retour de la nuit éternelle et l’anéantissement du monde. Le scénario peut paraître assez basique. Ce qu’on retiendra c’est surtout la relation très ambiguë des deux jeunes femmes. Certes, certains passages sont un poils maladroits par moments, mais il nous tient en haleine tout au long de l’aventure, on veut savoir comment se termine cette histoire d’amour. À ce propos Nights of Azure dispose de plusieurs fins. Autre point fort du scénario, c’est qu’il parvient à mélanger la mythologie d’Europe de l’Est avec celle du Japon.
De l’action comme s’il en pleuvait
Nights of Azure est donc un A-RPG et niveau action, le jeu en est plein à craquer. Aux commandes d’Arnice vous arpentez différents quartiers de l’île de Ruswal. Vos missions consistent à trouver des objets, vaincre un certain monstre, trouver un nouveau lieu. Vous disposez d’une quinzaine minutes pour accomplir votre tâche. A la fin du temps qui vous est imparti, le jour se lève et vous rentrez à l’hôtel. Cet endroit vous sert de quartier général. Vous pouvez y sauvegarder votre partie, mais surtout accepter de nouvelles quêtes et faire vos emplettes. Du côté du gameplay, Nights of Azure se rapproche du genre musô des titres de Koei Tecmo (Dynasty Warriors). Arnice dispose de cinq armes différentes donnant ainsi cinq combos basiques différents en plus d’une attaque spéciale puissante. Son côté démon lui donne la possibilité d’invoquer des monstres, les Servans.
Jusqu’à quatre peuvent se battre à vos côtés. Ils attaquent automatiquement, mais vous pouvez leur donner des ordres, comme récolter le sang bleu, soigner, ect. Arnice peut également devenir un démon. Plus vous battez d’ennemis, plus une jauge se remplit. Une fois pleine, Arnice se transforme en véritable démon surpuissant quelques instants. Nights of Azure est très facile à prendre en main. Comme il empreinte un soupçon de gameplay des musô, vous évoluerez uniquement dans des couloirs. Vous devez aller d’un point A et un point B, ni plus, ni moins. Oubliez l’exploration, ici, c’est l’action qui compte, mais on peut regretter un léger manque de dynamisme dans les attaques. Nights of Azure est un donc un jeu facile à prendre en main et par conséquent très accessible.
Une pointe de RPG tout de même
Sur le plan RPG, Nights of Azure est aussi simplifié. Vos petits acolytes montent en niveau grâce à l’expérience acquise en battant les monstres. Quant à notre belle Arnice, c’est via le sang bleu récolté qu’elle fera grimper ses niveaux à un point particulier. Une fois le niveau augmenté, vous gagnez de nouvelles capacités. Ces dernières seront à apprendre en dépensant des points de compétence. Pour obtenir des points de compétence il faudra remplir des missions journalières, telles que lire, écrire son journal intime, se promener. Les bonus obtenus de ces activités sont à trouver par la chasse aux montres. Il sera donc demandé aux joueurs de revisiter plusieurs fois un même quartier, afin de farmer les points de compétence. Un peu contraignant je l’accorde. Il existe d’autres façons de faire évoluer votre équipe. Au fil des missions vous dénichez de nombreux équipements. Ceux-ci vous octroient de nombreux bonus, de vie, de points d’invocations (SP), d’attaque, etc. Détail important, deux mêmes objets peuvent donner deux bonus différents. A vous de gérer votre équipement, afin de garder le meilleur possible. Les objets sont extrêmement nombreux. En revanche, vous ne pouvez posséder qu’un total de 21 Servans et le niveau maximal et de 11. Ce n’est pas beaucoup, mais la progression est assez lente et le jeu, en ligne droite, vous tiendra une quinzaine d’heures.
Nights of Azure est loin d’être un titre incontournable. Cependant, il vous permettra de passer un agréable moment, et ce, en charmante compagnie. Par ailleurs, le point fort du jeu réside dans les thèmes abordés, notamment la relation amoureuse entre les deux jeunes femmes. Un sujet trop peu abordé dans le monde du jeu vidéo. Nights of Azure est aussi un RPG très accessible grâce au gameplay issu de l’héritage de Koei Tecmo avec les musô. Nous avons un titre rafraîchissant, sans passer à côté de quelques défauts. Les combats manquent de dynamisme et la caméra est un poil trop rigide. Le jeu est en anglais, les dialogues sont nombreux, certes, parfois inutiles, mais un minimum de niveau est demandé. Enfin, le jeu démontre les faiblesses techniques de la génération de consoles précédentes. Cela est corrigée par un esthétisme réussi et travaillé. Il serait dommage de passer un côté d’un tel titre pour les amateurs du genre.