Entre Assassin’s Creed Unity, Dragon Age Inquisition et Halo The Master Chief Collection, les sorties de jeu vidéo vont de bon train telles une vaste tempête de neige. Parmi ces gros flocons de jeux à licence bien connues, on peut trouver des petits trésors cachés et peu connus du grand public. Never Alone en fait partie. Disponible le 18 novembre sur PC, Xbox One (la version PS4 vient d’être reportée), le titre signé Upper One Games surprend par sa narration douce et sincère.
Comme un bonbon au miel, Never Alone laisse une trace agréable et chaleureuse malgré de vilains défauts dans sa réalisation. Enfilez donc votre manteau le plus chaud, nous partons sans plus tarder pour une contrée enneigée, lieu où commence notre histoire.
L’héritage alaskain : Kisima Ingitchuna
Vous l’avez compris, Never Alone nous place dans un pays froid où le blizzard fait sa loi : l’Alaska. Cette terre tout de blanc vêtue regorge de nombreux secrets et légendes qui se transmettent de génération en génération. Après une dure journée de labeur, au coin du feu et à l’abri du vent glacial, les inuits se racontent histoires fantastiques où la réalité et l’imagination se côtoient de très près pour parfois ne former qu’un. Never Alone est en réalité l’adaptation jeu vidéo d’une de ces histoires.
Numa, une jeune fille d’une tribu, va partir à l’aventure dans le but de sauver son village. En effet, celui-ci est victime d’un blizzard sans fin qui empêche chasse et pêche. Paralysés de tout mouvement, les habitants ne peuvent qu’attendre lentement que la mort vienne frapper à leur porte. Dans sa quête plus que périlleuse, Numa trouvera une aide précieuse auprès d’un renard des neiges bien mystérieux. Bien décidés à trouver l’origine de ce blizzard hors norme, Numa et son compagnon à quatre pattes vont, ensemble, braver tous les dangers. Comment ne pas succomber à ce scénario ?
Numa la guerrière
Armée de bolas, Numa, avec son renard blanc, va devoir affronter un nombre incalculable d’obstacles. Une chose est sûre : il va falloir se la jouer coopération pour avancer. Tout le jeu a été pensé en duo. Never Alone offre naturellement la possibilité à un deuxième joueur de rejoindre la partie mais seulement en local. Pour les joueurs solo, il va falloir switcher à longueur de temps entre nos deux protagonistes pour venir à bout des multiples énigmes. Never Alone est réellement un titre à vivre à deux, je conseille vivement de le faire en coopération. C’est même inscrit dans le titre !
Niveau gameplay, il se veut très classique et s’apparente plus à un jeu de plateforme qu’autre choses. Tirer, pousser des blocs, sauter ou encore courir, tels seront votre principaux mouvements. Malheureusement et dès les premières minutes manette en main, de nombreux bugs viennent gâcher l’expérience de jeu : ralentissement, sauts mal générés et autres mauvaises surprises qui vous feront mourir. Car oui, vous allez mourir et un tas de fois, même. De nombreux pièges et mécanismes du jeu se comprennent après coup, impossible avant. Autant dire que le die and retry pour un jeu aux apparences aussi enfantines déroute dans un premier temps.
En réalité, Never Alone peut se diviser en deux parties bien distinctes. La première, avec le renard, est une véritable réussite, on prend plaisir à passer les premiers niveaux. En revanche, la seconde moitié, avec l’esprit, est une autre histoire. Sans trop rentrer dans les détails barbants, un système de vent a été installé afin de vous aider (ou vous pénaliser) dans vos sauts en fonction de sa direction. Même si sur le papier, cette idée est excellente, elle est plus que rageante en pratique. Idem pour le système de lancement des bolas qui se trouve être maladroit. C’est fort regrettable, de belle taches noires sur ce paysage blanc…
Notions culturelles : la légende racontée
Continuons un peu plus sur les défauts du jeu. La durée de vie de Never Alone est extrêmement dérangeante. Il faudra compter sur trois heures de jeu pour le boucler, c’est très court surtout que le titre n’offre aucune rejouabilité, toutefois ce dernier cache un autre aspect innovant. Le but premier de Never Alone était de raconter l’histoire des inuits, pour que le grand public puisse découvrir leur vie quotidienne afin de perpétuer leurs traditions et leur mémoire.
En plus du jeu, vous pourrez débloquer au fur et à mesure de votre avancée des petites cinématiques fort agréables et intéressantes intitulées notions culturelles. La chasse, la banquise ou encore esprits et croyances, le peuple alaskain n’aura plus de secret pour vous ! D’ailleurs, j’ai déjà acheté mon ticket de vol pour l’Alaska, je me sens prêt à affronter la banquise et ses 1001 dangers !
Malheureusement, Never Alone ne restera pas bien longtemps dans notre mémoire. Pourtant, le titre disposait de toutes les cartes nécessaires pour se forger une réputation solide basée sur l’originalité et la douceur presque poétique du soft. A l’instar de Brothers: A tale of two Sons, les nombreux bugs et maladresses effacent littéralement ces aspects cités.
On le conseille mais uniquement en coopération, il offrira une poignée d’heures agréables tout en vous inculquant quelques notions sur l’Alaska, apprendre tout en s’amusant, que demander de plus ?