Après deux années en demi-teinte à cause d’un virus bien connu (non, pas le T-Virus, l’autre), la saison de baseball 2021 est repartie sur les chapeaux de roues aux USA. Suivant les pas de son équivalent IRL, MLB The Show 21 (MLB pour Major League Baseball) débarque sur nos consoles old et current-gen. Faisant par la même occasion sa toute première apparition sur les consoles Xbox One et Series X|S (et en Day One sur le Game Pass, s’il vous plaît).
Nous assistons donc au début d’une nouvelle ère pour une saga vidéoludique qui entame sa seizième année. À cette occasion, le studio de développement San Diego Studio s’est donné pour objectif de faire de son titre phare un jeu accessible aux nouveaux venus, et d’une grande profondeur pour les habitués. Reste à savoir si ce renouveau est un véritable home-run pour la franchise, ou un coup de base simple.
(Test de MLB The Show 21 réalisé sur PS4 Pro via une copie fournie par l’éditeur)
Chicago Cubs: Everybody In
MLB The Show 21, c’est la crème de la crème de la simulation sportive. Une appellation qui pourrait en effrayer plus d’un, se disant que le jeu ne sera pas à leur portée. Et ils auraient parfaitement tort.
Le titre est une expérience de baseball à la fois exigeante et accueillante, qui correspond à ce que les fans connaissent, et qui fait au mieux pour les nouveaux venus. En effet, MLB est un titre qui a pour particularité de vous offrir le choix de personnaliser presque intégralement votre expérience de jeu, afin de coller au mieux à vos attentes et exigences.
Dès les premières secondes de jeu, MLB vous prend par la main, vous offre la possibilité de sélectionner votre équipe favorite (et vous choisirez les Red Sox parce que vous êtes des personnes de goût), de définir votre style de jeu (casual, simulation ou compétitif), votre niveau de difficulté (de débutant à « Legend ») et de choisir si vous souhaitez que ce niveau de difficulté s’adapte à vos performances ou non.
Et comme si cela n’était pas suffisant, MLB opus 21 va vous proposer de personnaliser chacune des phases de jeu qui composent un match à votre convenance ! Chaque phase, de la frappe de balle (Hitting), au lancer (Pitching) en passant par la réception de balle (Fielding) font l’objet de trois à six options de gameplay différentes, dont une option automatique (où l’IA prendra en charge la phase automatiquement).
Et c’est alors autant de « mini-jeux » qui s’offrent à vous sur chacune des étapes qui font un match. Impossible de s’ennuyer au cours d’une rencontre, puisque vous passerez d’une phase de gameplay à l’autre avec un naturel presque désarmant. Des choix les plus simples aux mécaniques les plus complexes, MLB saveur 21 saura vous contenter.
Ces mécaniques de gameplay variées garantissent également une profondeur de jeu assez incroyable pour une simulation sportive. Mention spéciale à la nouveauté de cette édition : le Pinpoint Pitching (« lancer précis » en VF). Il s’agit de la façon la plus précise (et ardue) de contrôler les lancers de votre pitcher sur la butte. Chaque type de lancer correspondant à une manipulation particulière du joystick, comme si vous accomplissiez vous-même le mouvement de votre artilleur (ou que vous faisiez un coup spécial dans un jeu de VS fighting par exemple).
La courbe d’apprentissage pour cette option est très rude, mais extrêmement satisfaisante. Avec un peu de doigter et de persévérance, vous pourrez réaliser de véritables prouesses sur le terrain, et renvoyer ad patres la plupart des batteurs. Une nouvelle mécanique qui apporte un vent de fraîcheur à une formule déjà bien connue des fans, et qui fera de nombreux adeptes à n’en pas douter
Le gameplay, c’est bien, mais le ramage de MLB The Show 21 se rapporte-t-il à son plumage ?
Red Sox: Let’s do this again!
Du côté visuel, le titre n’est pas en reste. Les graphismes de MLB goût 21 sont fins et soignés. Certains pourraient cependant regretter que l’enveloppe visuelle est en fait assez similaire à celle de ses prédécesseurs les plus récents, sans grande révolution graphique à l’horizon, si ce n’est un beau lissage en 4K/60 fps pour celles et ceux qui jouent sur current-gen (PS5 et Xbox Series X|S).
Mais qu’on ne s’y trompe pas : graphiquement, MLB sauce 21 remplit bel et bien le contrat. Les stades sont parfaitement modélisés, et les joueurs sont immédiatement reconnaissables, même si on aurait apprécié un peu plus de finesse au niveau des visages.
Du côté du son, San Diego Studio a mis le paquet pour que nous ressentions au mieux l’ambiance grisante des stades. Grâce à une bande-son réunissant à la fois des icônes et des nouveaux venus des scènes rock, pop et hip-hop, MLB The Show 21 frappe fort (comme Merrill). Royal Blood, AC/DC, Future Islands, IDK, Big K.R.I.T…. Tous ont répondu présents pour réchauffer l’ambiance et faire monter la pression sur le terrain.
Cerise sur le gâteau : ce sont des très grands noms de MLB Network et MLB Pipeline qui assurent les commentaires. Pour peu que les noms de Robert Flores et Jonathan Mayo ne vous soient pas inconnus, les entendre commenter chaque changement de joueur, chaque coup de batte réussi, ou chaque prise de base est un véritable bonheur.
Cincinnati Reds: Born to baseball
Dans le jargon du baseball, le Silver Slugger, c’est le bâton d’argent, soit une récompense attribuée au meilleur joueur offensif à son poste. Autant dire que MLB n°21 le mérite assurément, tant le titre est d’une générosité folle en termes de modes de jeux.
Constituer votre dream team n’aura jamais été aussi facile avec le mode Diamond Dynasty, le mode fétiche des développeurs, en raison de la présence de microtransactions. Il s’agit en fait d’un mode « jeu de cartes à collectionner », très riche et profond, et particulièrement dynamique grâce à sa communauté en ligne. Vous y construirez une équipe avec des joueurs cultes de toutes les générations, afin d’aller ruiner les équipes adverses. À noter que contrairement à d’autres éditeurs qu’on ne nommera pas, MLB 21e est moins gourmand et offre aux plus patients d’excellents résultats sans faire pleurer son banquier. Il suffit de s’y plonger et d’y investir (beaucoup) de temps.
Le mode « Franchise » quant à lui vous propose ni plus ni moins que de prendre en main une équipe et de lui faire vivre sa vie de club, avec son lot d’échanges de stars, et de coût de gestion quotidien d’une équipe. Une fois de plus, un mode riche et prenant pour peu que l’on s’intéresse au rôle de coach.
Pour ceux qui souhaitent simplement prendre la manette en mode détente et lancer/frapper quelques balles, le mode March to October est de retour. Il propose dans une version plus accessible et immédiate la simulation d’une saison de la Major League. Idéal pour les gamers qui souhaitent se consacrer ponctuellement au jeu, sans passer de longues heures devant leur écran.
Mais ce que l’on préfère tous dans MLB c’est la possibilité de créer son joueur et de l’amener au sommet de son art. Le mode Road to the Show est là pour ça. Les habitués ne seront pas perdus, même si de nombreuses petites améliorations vont vous simplifier la vie. Menus plus ergonomiques, personnalisation de votre avatar plus simple d’accès et plus poussée, tout a été pensé pour que le mode Road to the Show devienne le cœur du jeu solo et vous passionne pendant de longues heures.
La progression de votre avatar y est très satisfaisante, de simple rookie repéré par un sélectionneur à superstar en devenir, il ne tient qu’à vous de tout donner pour faire de votre champion élevé au grain le meilleur poulain de la MLB. Celui-ci verra ses points de compétences évoluer en fonction de votre façon de jouer, les actions réussies augmentant vos stats ; à l’inverse, les fails feront chuter vos statistiques. Simple et efficace. Ajoutons à cela un aspect storytelling qui vous amènera à prendre de nombreuses décisions pour le développement de votre joueur, et vous obtiendrez une recette particulièrement bien pensée pour un mode solo.
Et si jamais avec ça vous n’aviez pas encore votre compte, les développeurs ont ajouté la possibilité de créer son propre stade. La fonction Stadium Creator de MLB échelon 21 est aussi simple à utiliser qu’elle est divertissante. Que vous vouliez recréer le Field of Dreams (regardez « Jusqu’au bout du rêve » de Phil A. Robinson avec Kevin Costner et vous comprendrez pourquoi le baseball est une quasi religion aux USA) ou créer un stade avec des ovnis et des dinosaures comme spectateurs, tout est possible ou presque.
Le seul véritable point noir de MLB The Show 21 est que le jeu en ligne est assez instable au moment de la rédaction de ces lignes. Après certains pitch (un lancer de balle) ou lors d’une réception de balle longue, il y a parfois un étrange lag qui peut être vraiment dérangeant. Impossible de dire à l’heure actuelle si cela est dû au cross-play, ou à une faiblesse des serveurs. Rien de rédhibitoire toutefois, mais cela mérite d’être souligné, car le timing et la précision sont deux des clés du baseball. À n’en pas douter, cela sera corrigé par les prochains patchs et updates prévus par les développeurs.
Pour sa dernière itération en date, MLB The Show 2021 frappe un solide double dans l’allée, et atteint tranquillement la seconde base.
SIE San Diego a produit un épisode solide de la franchise sportive. Si vous jouez sur plateforme Sony, les nouveaux apports sont suffisants pour justifier l’achat de cet opus, même si vous disposez déjà du précédent MLB 20. Si vous êtes sur Xbox, n’hésitez pas, vous avez là affaire à la meilleure simulation de baseball sur le marché.
MLB The Show 2021 prouve que la franchise continue son avancée pas à pas, ajoutant toujours de nouvelles options et fonctions pour satisfaire à la fois les rookies et les vétérans. Le titre réalise le tour de force d’être à la fois accueillant, simple à prendre en main, et d’être d’une profondeur rare pour une simulation sportive. L’expression « easy to learn, hard to master » (facile à prendre en main, difficile à maîtriser) semble avoir été inventée pour ce jeu.