Annoncé lors du Nintendo Digital Event à l’E3 2015, Metroid Prime: Federation Force a été décrié dès les premières secondes. Metroid est une série fêtant cette année ses trente ans et dont les épisodes sortent au compte-goutte, contrairement aux autres franchises de Nintendo. Samus Aran, l’héroïne charismatique de Metroid a la cote grâce à ses aventures de qualité marquant l’esprit des joueurs. Le dernier épisode en date est Metroid Other M, sorti fin août 2010 sur Wii. L’attente d’un nouvel opus est insupportable pour les fans de la saga et Nintendo décide de pondre un spin-off sans Samus au look légèrement douteux. La communauté fanatique a lancé une multitude de pétitions afin que le jeu ne puisse jamais voir le jour. Et pourtant, le 02 septembre 2016, Metroid Prime: Federation Force est bel et bien sorti sur Nintendo 3DS. Nintendo poursuit l’idée insufflée dans The Legend of Zelda: Tri Force Heroes lui aussi vivement critiqué par les fans et pourtant, il a de très bonne idées à revendre. Metroid Prime: Federation Force a-t-il été jugé trop rapidement ?
Metroid Prime: Federation Force, le vilain petit canard ?
S.O.S. Pirates de l’espace
Metroid Prime: Federation Force nous emporte directement après les événements de Metroid Prime 3: Corruption. Non, il ne s’agit pas de Metroid Prime 4, mais bien d’un réel spin-off. Nous sommes en l’an 20×6 du calendrier cosmiques et les Pirates de l’espace se trouvent fortement affaiblis par les actions de Samus Aran, anéantissant le Phazon. La paix ne règne pas pour autant, car la disparition du Phazon a eu également un impact sur la Fédération Galactique et les Pirates de l’espace répondent toujours présents. La Fédération Galactique ne veut pas de se contenter uniquement de l’aide apportée par notre Chasseur de Prime. Ainsi, l’opération Golem est lancée. Le joueur incarne un marine de la Fédération, à bord de l’un de ces golems. Il s’agit d’un exosquelette à la pointe de la technologie. Seul ou à quatre, le joueur devra éliminer une bonne fois pour toute la menace des Pirates de l’espace, regroupés dans le système des Bermudes. Il y aura trois planètes à nettoyer. La première est Excelcion, la planète de glace. La seconde, Bion aux environnements désertiques. Enfin, la dernière est Talvania, une planète totalement abandonnée où se trouve une centrale électrique. Vous l’aurez sans doute compris, Metroid Prime: Federation Force propose seulement trois planètes, donc trois environnements différents. Autant vous dire que vous n’allez pas beaucoup voyager dans cet épisode et une sensation de répétitivité s’installera assez rapidement. L’histoire tient sur un timbre poste, mais vous aurez l’occasion d’apercevoir Samus par-ci par-là, pour nous dire ô combien elle nous manque. Une chose est sûre, Metroid Prime: Federation Force tente de s’éloigner de la trilogie dont il est issu.
Vous avez dit Metroid Prime ?
La première chose qui saute aux yeux est le choix du design des personnages. Un style chibi qui dénote avec l’univers si sérieux et mature de la série Metroid et surtout des Metroid Prime. Un choix que nous avons du mal à valider. Cela ne colle pas vraiment à ce genre de jeu : le FPS. Difficile d’adhérer, mais, ce n’est qu’un détail. N’oublions pas que le plus important est le gameplay et à propos, nous n’avons pas beaucoup d’occasions d’admirer notre belle armure. Vu à la première personne, le jeu commence par un tutoriel avant d’être lancé dans les différentes missions. La New Nintendo 3DS tire un avantage grâce à son second stick. Ce dernier permet de viser avec plus de précision en bougeant la caméra. Le second stick est particulièrement utile, car pour viser, le jeu mise sur les fonctionnalités gyroscopiques de la console. Les allergiques à cette fonction peuvent donc se rabattre sur le deuxième stick, sauf si vous avez une Nintendo 3DS classique. Le gyroscope est très bien utilisé. Le jeu se trouve une certaine fluidité appréciable, tout comme c’est le cas pour un certain Splatoon. Autrement le gameplay est très simple à prendre en main. La gâchette L sert à verrouiller une cible, la gâchette R permet d’utiliser le gyroscope ou le second stick de la New Nintendo 3DS. Vous tirez avec le bouton A. Et enfin le bouton Y permet d’utiliser le bonus (missile, ressources d’énergie, etc.). Ces équipements secondaires s’obtiennent lors des missions et doivent être équipés sur votre armure en amont avant de partir à l’aventure.
Quelques atouts
Metroid Prime: Federation Force est avant tout pensé pour être joué en multijoueur et par conséquent, la campagne solo apporte très peu d’intérêt. Les missions s’enchaînent, sans que la narration soit développée. Seul, on s’ennuie très rapidement et la difficulté nous joue certains tours par moment. Le soft est beaucoup plus appréciable à plusieurs. Vous pouvez jouer en local avec vos amis ou en ligne avec vos amis également, mais aussi avec des inconnus, à condition qu’un groupe ait une place à vous proposer, et d’avoir le même niveau que les autres joueurs. Du multi certes, mais de la coopération. Vous faites partie d’une équipe de quatre marines et l’entraide et l’esprit d’équipe sont de rigueur. Comme dit plus haut, avant de débuter une mission, vous devez équiper votre armure de certains bonus. Vous ne pouvez pas vous équiper de tout ce que vous avez sous la main. Une contrainte de poids vient limiter l’excès de bonus. Choisissez uniquement ce dont vous avez besoin. Vous devez tuer tous les ennemis se trouvant face à vous, mais n’oubliez pas de veiller sur vos coéquipiers. Il faudra parfois leur lancer des soins pour éviter le drame. Hormis le design, le jeu est plutôt réussi techniquement. C’est fluide, même en ligne, les graphismes sont soignés et la 3D plutôt mise en avant. Metroid Prime: Federation Force propose également le mode Blastball. Il s’agit d’un mini-jeu jouable à trois contre trois. C’est une partie de football avec une immense balle. La règle est simple, mettre la balle dans le but du camp adverse. Vous devez déplacer la balle à la force de vos tirs. Le mode Blastball est en quelque sorte l’enfant illégitime de Metroid Prime et de Rocket League. Pourquoi pas, le mode est assez fun, mais devient vite répétitif.
Conclusion Metroid Prime: Federation Force
Au final, que penser de ce Metroid Prime: Federation Force ? Pour commencer, il n’est pas la catastrophe attendue, voire souhaitée. Cependant, il est loin de faire honneur au nom dont il porte les couleurs. Il n’a de Metroid Prime que le titre. Il empreinte certes un style et quelques noms tels Samus Aran, les Pirates de l’espace et la Fédération Galactique, mais les références s’arrêtent là. La bande-son est inédite. Aucun thème n’est repris de la saga Metroid. Le jeu est ennuyeux en solo et le design chibi n’est pas justifié. D’ailleurs, un autre spin-off reprenait fidèlement le style graphique des Metroid Prime, Metroid Prime Hunters sur Nintendo DS est là pour nous dire qu’il était possible de faire un excellent jeu Metroid hors-série ou non sur Nintendo 3DS. Metroid Prime: Federation Force est un OVNI que l’on regarde avec curiosité telle une bête de foire et qu’on laisse passer, en attendant l’arrivée d’un épisode canonique digne de ce nom.