Le moins que l’on puisse dire c’est que Housemarque n’aura pas chômé cet été. Le studio aura tout de même accouché de deux jeux coup sur coup entre juin et août 2017. Le premier était Nex Machina, et offrait, sous la forme d’un twin stick shooter, une excellente expérience dans la droite lignée d’un Resogun. Le second titre, Matterfall, est celui qui va nous intéresser aujourd’hui et qui, dans la forme, est le jeu du studio qui se démarque le plus du genre habituel.
Moins simple dans sa prise en main, mais non sans posséder le peps relatif à toutes les productions Housemarque, nous allons voir à présent ce que le changement de recette aura pu apporter de positif, ou de négatif.
Matterfall – Du shoot, de la plateforme, du fun ?
Seule contre tous
Dans Matterfall, nous incarnons une héroïne plutôt burnée répondant au doux nom de Avalon Darrow. Dernière chance de l’humanité et envoyée au cœur d’un complexe sous l’emprise des machines extraterrestres pour y faire le ménage, cette dernière devra sacrément s’accrocher, car comme dans tous les jeux signés Housemarque, la tâche ne va pas être une partie de plaisir.
Si le scénario va surtout servir de prétexte pour faire parler la poudre, ou plutôt les canons à photons, celui-ci, lors des phases parlées, s’est vu offrir un doublage français intégral. C’est plutôt anecdotique, mais cela était assez marquant pour le notifier et cela annonce, malgré tout, une envie de pousser les choses un peu plus loin avec Matterfall, qui se place sans nul doute parmi les jeux les plus ambitieux du studio, mais nous reviendrons sur cela un peu plus loin.
Sans être une claque graphique, Matterfall reste cependant vraiment beau, et met une nouvelle fois en avant le savoir-faire du studio en ce qui concerne les effets de particules lors de la suppression des ennemis. Fluide comme jamais, même lorsque les machines pointent le bout de leurs circuits en surnombre, le jeu est un plaisir à parcourir, et ce d’autant plus que certains passages sont un peu confus. Une fluidité en berne se serait alors placée comme un sacré désagrément avec une action parfois difficile à suivre. L’OST de son côté reste tout de même un peu inférieure à ce que nous avions pu connaître dans les productions précédentes, mais les habitués seront heureux de retrouver cette touche électro si reconnaissable.
Le pouvoir de la matière
S’il y a une chose qui tranche par rapport aux dernières productions sorties de chez Housemarque, c’est bien le gameplay. Dans Matterfall, nous évoluons dans un univers en 2D, et le but sera de massacrer tout ce qui bouge en gardant à l’esprit l’indicateur de score qui sera là pour prouver votre valeur, comparé aux autres joueurs dans le monde entier.
Dans la course au score, un élément important de game design sera à prendre en compte, et il s’agit en fait de la jolie subtilité de ce jeu. Grâce à une arme un peu spéciale, il vous sera possible de créer de la matière à des endroits spécifiques indiqués en surbrillance.
Ces éléments servent dans un premier temps à parcourir les différents niveaux en sautant dessus, mais peuvent aussi permettre de s’abriter des projectiles ennemis, d’autant plus qu’il nous est possible, à nous et nous seuls, de tirer au travers, en utilisant cette matière comme un bouclier.
Dans l’absolu cette fonctionnalité est très intéressante et apporte du dynamisme sur notre parcours, nous proposant de façonner ou non certaines plateformes en fonction de la situation. Cela permet aussi de créer de la diversité dans les routes à emprunter pour avancer dans le niveau, ce qui aura bien entendu une incidence sur le score. Il ne tiendra alors qu’a vous de réfléchir à la meilleure route à emprunter/façonner.
Pour le reste, il est possible de sauter, dasher, passer au travers des plateformes en sautant dessus, geler les ennemis avant de les faire exploser, utiliser des armes spéciales… Et c’est justement là que l’on rencontre le vrai gros souci de Matterfall. La particularité d’un Nex Machina par exemple était d’offrir du fun instantané par la simplicité de ses contrôles.
Ici, aucun bouton n’est dispensable et il faut penser à beaucoup de choses, trop de choses, ce qui rend la progression laborieuse par moments. Le jeu se veut énergique et ultra dynamique, sauf que la profusion de contrôles nous pousse plutôt à ralentir la cadence à bien des moments. Et ce cassage de rythme est plutôt déplaisant, tout du moins, c’est ce que l’on a ressenti en y jouant.
De plus il n’est pas possible de changer la disposition des contrôles, et c’est bien dommage car utiliser les gâchettes pour sauter et dasher, ce n’est vraiment pas naturel du tout.
Enfin, côté contenu, on ne peut pas dire que Matterfall fasse dans l’excès et il faudra se contenter de 12 niveaux répartis en trois sections. Il ne vous faudra pas beaucoup de temps pour en venir à bout, mais tout l’intérêt du jeu est de toujours augmenter son score, le tout en augmentant progressivement la difficulté, et de jouer avec les différentes pièces d’équipement débloquées afin de trouver son propre style de jeu.
Conclusion Matterfall
Matterfall a bénéficié d’un soin certain et ça se ressent à tous les niveaux. Le gameplay a été très travaillé, une petite couche scénaristique a été ajoutée, l’OST est toujours très bonne… Mais pourtant cela fonctionne moins bien qu’à l’accoutumée.
Dans ce genre de jeu le gameplay est la base dirigeant tout le reste, et force est de constater qu’il a été peut-être un peu trop travaillé. La profusion de contrôles et le rythme haché laissent finalement un goût assez amère, qui finira par s’estomper un peu une fois que vous serrez en maîtrise totale. Un jeu qu’on conseillera surtout aux mordus de scoring, car c’est surtout là que réside le fun dans Matterfall.