Malgré l’excitation initiale de son annonce au PlayStation Experience de 2016, Marvel vs. Capcom: Infinite a soulevé de nombreuses questions, car d’autres détails inquiétants sont venus par la suite. Qu’il s’agisse du retour au format 2v2, du nouveau système de combo ou de la lourde implication de Marvel dans le jeu et dans son casting, ajoutez à cela une démo peu convaincante, les joueurs ont eu de bonnes raisons de se méfier de cette nouvelle entrée de la franchise. Maintenant que le jeu est sorti et entre les mains des joueurs, toutes ces préoccupations se rassemblent dans cette question très importante : Marvel vs. Capcom: Infinite est-il un bon Marvel vs. malgré tous les changements ?
Marvel vs. Capcom: Infinite – C’est l’histoire du vilain petit canard
Un retour aux sources
Avec toutes les nouvelles choses que Marvel vs. Capcom: Infinite apporte sur la table (nouvelle mécanique de gameplay, nouveaux personnages Marvel, etc.), l’équipe de développement de Capcom a pris la décision judicieuse de baser les systèmes du jeu sur ceux des jeux classiques de la série. Des jeux tels que Marvel vs. Capcom 2 ou Marvel Super Heroes sont des sources d’inspiration de ce nouvel épisode.
Le résultat le plus évident est le retour des boutons spécifiques pour les coups de poing et les coups de pied, avec un système de contrôle à quatre attaques qui rappelle Marvel vs. Capcom 2. Cependant, la mécanique du jeu va bien au-delà de cela. Comme le système combinant deux personnages, par exemple. Le résultat est un jeu qui se veut familier entre les mains du joueur, malgré toutes les nouveautés qui ont été ajoutées, en particulier pour les anciens combattants des jeux classiques comme Ryu de Street Fighter. Tout ceci en ajoutant une partie des subtilités de combat qui ont été perdues lorsque la série est passée en 3D.
Prenons par exemple la manière dont les combos fonctionnent dans le jeu. Leur utilisation nous renvoie à Marvel vs. Capcom 2 (encore lui), avec un accent plus important sur les enchaînement des combos. Le gameplay est moins concentré sur les coups frénétiques qui étaient si fréquents dans Marvel vs. Capcom 3. Ne pas dire que cela n’existe pas ici serait faux, mais ils ont tendance à être l’exception plutôt que la règle. Combinez cela avec un gameplay revisité, un système de coups basés sur les dégâts combinés, ainsi que le nouveau système de combos qui nécessite désormais une connaissance plus approfondie du gameplay afin d’intégrer les enchaînement de coups : ce Marvel vs. Capcom: Infinite est en fin de compte est beaucoup plus adapté aux les nouveaux joueurs et tout le monde y trouve son compte.
L’union fait la force
L’une des nouvelles mécaniques du jeu est celle qui aide à rendre les combos et les mixages des personnages si dévastateurs : le nouveau système de switch des personnages. Dans les versions antérieures, les changements bruts avaient un certain nombre d’inconvénients, qui l’empêchaient d’être utilisé comme un outil important dans le combat. Les joueurs désirant faire intervenir leur second personnage devaient marquer une pause, les laissant vulnérables pendant quelques instants. Tout cela change dans Marvel vs. Capcom: Infinite. C’est beaucoup plus fluide et le jeu gagne en dynamisme.
Dans ce jeu, les joueurs peuvent switcher de combattant à tout moment pendant une attaque. Pendant ce temps, le personnage de réserve entre sur le terrain plus efficacement. Il peut toucher un adversaire simplement en se déplaçant, et peut se déplacer presque n’importe où durant l’animation. Prenons un exemple. Vous prenez Ryu, et au bout d’un moment effectuez une attaque multi-hit comme son Hurricane Kick. À mi-animation, vous pouvez vous concentrer sur l’intervention de Captain America, votre second personnage. Alors que Ryu poursuit son attaque, Captain America est désormais sous votre contrôle. De là, il peut continuer le combo entamé par Ryu et, quelques instants plus tard, vous pourriez même rappeler Ryu pour terminer le combo. Ce nouveau système est un changement subtil qui approfondit le gameplay de ce Marvel vs. Capcom: Infinite.
D’une certaine manière, ce nouveau système est naturel pour la série. Les jeux Marvel vs. ont toujours essayé de faire en sorte que les personnages d’une équipe jouent comme une unité combinée, au lieu d’être des caractères individuels.
Vers l’infini…
Marvel vs. Capcom: Infinite accueille en son sein les gemmes de l’infini… excusez-moi, les Infinity Stones. Originaires de Marvel Super Heroes, les Infinity Stones fournissent toujours des attaques puissantes ou des super-combos. Ce qui est nouveau, c’est que ces super-combos, appelés Infinity Storms, sont maintenant liées à une jauge, et les gemmes ont également une capacité secondaire, « Infinity Surge », qui sert à remplir ce compteur. Les Infinity Storms de chaque pierre sont conçues pour pousser la limite sur certaines des règles du jeu. Par exemple, la Power Stone ajoute une tonne de coups et de dégâts pour contourner la garde de votre adversaire. La Soul Stone permet aux deux personnages de votre équipe d’entrer en jeu, tout en annulant éventuellement la mort de l’un d’eux. C’est-à-dire que les deux personnages se battront ensemble sous l’effet de la gemme, même si vous en avez perdu un pendant le combat.
Les Infinity Surges, cependant, peuvent ajouter beaucoup plus de capacités à chaque personnage, voire même à l’équipe. La Time Stone donne aux personnages les plus lents beaucoup plus de mobilité. La Mind Stone, quant à elle, octroie à chaque personnage une nouvelle saisie plus efficace. La Space Stone vous permet d’enfermer votre adversaire dans une cage inter-dimensionnelle, dont il ne pourra se défaire. Ces Infinity Surges, d’une certaine manière, aident les différentes gemmes à agir comme un troisième personnage manquant. Elles couvrent une partie de ce pour quoi les personnages de soutien étaient utilisés dans les jeux précédents.
Tous pour un et un pour tous
Afin de découvrir la richesse de son gameplay, Marvel vs. Capcom: Infinite offre plusieurs options. Il y a d’abord le mode arcade, un mode assez classique dans les jeux de combat. Il existe aussi le mode mission, qui offre de multiples défis, afin d’éduquer les joueurs aux différentes manœuvres de gameplay. Il comprend une section de tutoriel qui enseigne la mécanique du jeu, en commençant par des bases, telles que le mouvement et le blocage, et des choses plus spécifiques telles que l’Advancing Guard et les super-sauts. Ce mode possède également une partie spécifique au personnage choisi, qui se concentre sur les combos et montre au joueur les éléments qu’il peut appliquer pour créer ces combinaisons. C’est toujours très utile.
Concernant le mode en ligne, Marvel vs. Capcom: Infinite Capcom a décidé de renoncer à l’utilisation de son réseau Capcom Fighters Network et s’appuie plutôt sur le matchmaking natif intégré des supports : PlayStation Network, Xbox Live et Steam. Résultat : une correspondance beaucoup plus fiable, au détriment du jeu online multiplateforme qui n’est plus possible.
Combattre contre d’autres joueurs n’est pas le seul moyen de profiter de Marvel vs. Capcom: Infinite. Le jeu est entièrement équipé d’une campagne avec du contenu spécifique. Bien qu’il ne dure que deux heures et demie, le mode histoire fait un travail décent en imaginant un scénario où deux univers de la culture pop sont mélangés. Le conflit du mode histoire se déroule plusieurs semaines après que l’univers Marvel a été fusionné de force avec celui de Capcom, ce qui implique de façon hilarante que Ghosts ‘n Goblins existe sur le même plan que Resident Evil et Street Fighter. Au centre du chaos, se trouvent deux grands méchants, Ultron de Marvel et Sigma de Mega Man X, fusionnés pour créer un unique super-méchant.
Le plus grand objectif de ce mode histoire est de garder les choses intéressantes lorsque vous avez des escouades pleines de super-héros qui frappent des vagues d’ennemis et de robots sans nom. Iron Man, Thor, Chris Redfield et Arthur de Ghosts ‘n Goblins restent des héros unidimensionnels tout au long de l’affaire, mais ils sont complètement compensés par des étincelles comiques comme Hulk et Ryu, Spider-Man et Mike Haggar, ou Ghost Rider et Morrigan de Darkstalkers. Les meilleurs moments du mode histoire sont quand il ne se prend pas trop au sérieux, et ils sont malheureusement absents de son ouverture et dans son apogée.
Alors que le mode histoire fait un travail approprié pour balancer des personnages des deux entreprises pour créer un spectacle intéressant, voir tous ces caractères ensemble illumine malencontreusement la plus grande faute de Marvel vs. Capcom: Infinite : son choix esthétique.
T’as pas une gueule de porte-bonheur !
L’esthétique de Marvel vs. Capcom: Infinite est le plus grand point noir que la franchise ait jamais vu. Ce n’est pas seulement incroyablement fâcheux pour un jeu Marvel vs. Capcom, mais remarquablement problématique par rapport à n’importe quel titre AAA en 2017. Le design des épisodes passés de la série semble avoir été déchiré des pages d’un comics d’une manière magnifique et mémorable, mais ce style semi-réaliste a créé des cas où les visuels sont soit de l’ordre du simplement reconnaissable, soit du franchement difficile à regarder, même en plissant les yeux.
Ces problèmes visuels sont particulièrement évidents dans les visages des personnages humains. Les combattants avec des caractéristiques de créatures comme le Némésis, Dormammu et Firebrand sont fantastiques et très bien conçus. A contrario, les personnages avec des visages humains, comme Spencer, Morrigan ou Frank West, ont l’air abominable. Ils donnent l’impression d’être pris au piège, les bouches et les yeux ne semblent par être à bonne hauteur, bloqués en permanence et exprimant un mélange gênant de douleur, de tristesse et d’horreur morose. Nous sommes très loin du comic-style de Marvel vs. Capcom 3 qui était très bien.
La mauvaise conception visuelle de Marvel vs. Capcom: Infinite touche un autre point du jeu : l’interface et les menus. D’autres opus dans la série Marvel vs. Capcom présentaient une interface qui était comme si vous naviguez dans une bande dessinée : des écrans de sélection de personnages comme des bandes dessinées, des transitions d’écran comme le lancement d’une page et des notifications à l’écran tirées à la main.
L’interface de Marvel vs. Capcom: Infinite, en revanche, ressemble à des graphiques sans doute réservés lors de la première conception du jeu, qui n’ont jamais été modifiés pour le produit final. Il n’y a rien, absolument rien qui les rende uniques. Vous pouvez copier et coller ces menus dans tout autre jeu de combat, en oubliant que la franchise Marvel vs. Capcom a été admirée pour ses visuels uniques et le respect de la matière d’origine, les comics.
Conclusion de Marvel vs. Capcom: Infinite
Il est difficile de nier les défauts de Marvel vs Capcom: Infinite, comme les effets visuels qui font vraiment peu honneur au jeu, mais ce serait une erreur de sauter cet épisode pour cette seule raison. Le système de marquage rapide et les Infinity Stones changent la mécanique standard de la série et permettent un gameplay créatif, quel que soit votre niveau de compétence. Marvel vs. Capcom: Infinite possède un gameplay addictif, passionnant et amusant à jouer, mais les visuels inspirent plus le dégoût. Mais si vous hésitez à acheter ce jeu, rappelez-vous de ce que disent les moches : ce n’est pas la beauté extérieure qui compte…