À peine remis des effets secondaires de la Fleur Prodige de Super Mario Bros. Wonder et avant de laisser le haut de l’affiche à la Princesse Peach dans le jeu éponyme qui sortira le 22 mars, on retrouve déjà la mascotte moustachue de Nintendo pour de « nouvelles » aventures sous le signe du puzzle. Le lecteur attentif aura noté les guillemets qui entourent l’adjectif « nouvelles » : en effet, Mario VS. Donkey Kong n’est pas complètement inédit et, s’il propose un peu de nouveau contenu, c’est surtout un remake d’un jeu sorti voilà tout pile vingt ans sur Game Boy Advance.
Alors, un titre conçu pour une toute petite machine comme la GBA a-t-il encore des arguments à faire valoir à l’époque des téraflops ?
(Test de Mario VS. Donkey Kong réalisé sur Nintendo Switch via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Kids United
C’est peut-être un disclaimer qui doit arriver avant toute chose concernant Mario VS. Donkey Kong : c’est un titre conçu d’abord pour les plus jeunes. Et c’est une excellente nouvelle. Les amateurs de puzzle games bien retors qui cherchent à se mettre en difficulté seront probablement déçus, mais il existe pléthore de jeux du genre s’adressant particulièrement à eux, de Baba is You à The Case of the Golden Idol en passant pas The Talos Principle, tous disponibles sur la console hybride.
Pour les enfants, par contre, c’est moins évident. Nintendo est réputé pour ne laisser personne de côté et on trouve quelques valeurs sûres destinées aux plus jeunes parues sur Switch (Pikuniku, Yoshi’s Crafted World ou le récent LEGO Builder’s Journey…), mais le choix reste plus restreint que pour les ados et adultes, et il faut souligner les jeux de cette catégorie !
D’autant que, même s’il est destiné en priorité aux enfants, ce Mario VS. Donkey Kong reste très agréable à parcourir pour les autres, à condition d’avoir intégré que l’aventure se fera un peu en ligne droite, sans trop rencontrer de résistance. Il permet, comme les derniers jeux au « Seal of Quality », de jouer à deux en local, pour, par exemple, qu’un « grand » accompagne un plus petit…
Un jeu de presque-forme
Si l’on retrouve nombre d’éléments bien connus des jeux Super Mario (plateformes mouvantes, boîtes de téléportation, Plantes Piranhas…), ceux-ci sont ici réarrangés pour créer non pas des niveaux de plateformes où il s’agit d’effectuer des sauts millimétrés, mais des petits puzzles dont la solution réside dans le chemin à emprunter.
On pourra alors jouer des interrupteurs colorés pour avoir accès au bon pont au bon moment, lancer un ennemi sur un chemin jonché de pics, puis traverser en marchant sur sa tête, ou passer d’une plateforme à l’autre accroché à la queue d’un singe…
Les premières minutes risquent d’être un peu déconcertantes pour qui sort de Super Mario Bros. Wonder, car les contrôles sont beaucoup plus lourds, et il est impossible à Mario de courir pour sauter plus loin comme on peut le faire dans les jeux plus classiques de l’ex-plombier. L’accent n’est vraiment pas mis sur la plateforme, mais bien sur la résolution des petits puzzles, même si certaines énigmes se basent sur la rapidité.
Retro-cute
Ce que la Switch va venir apporter en comparaison avec la version de 2004, c’est le gros coup de polish graphique. Sans être une claque renversante, le jeu est très joli, les animations, comme toujours chez Nintendo, rigolotes, et les Mini-Mario vraiment trop mignons.
On comprend alors que Donkey Kong a voulu s’en emparer ! C’est en effet le scénario complètement prétexte du jeu : Donkey Kong tombe sur une pub pour les jouets Mini-Mario, et en veut immédiatement un ! Hélas, la figurine est « sold out » depuis longtemps. DK ira donc directement se servir à l’usine qui les fabrique. « Alors, c’est à vous d’aider Mario à récupérer les figurines volées, et à faire à Donkey Kong la leçon pour ne pas avoir précommandé ! » (extrait du livret de règles du jeu de 2004).
Un affrontement entre Mario et Donkey Kong qui rappelle bien entendu le tout premier jeu mettant en scène les deux personnages, sur borne d’arcade, en 1981. À chaque fin de niveau, Mario doit d’ailleurs affronter DK dans un combat de boss faisant référence au jeu d’arcade originel, puisque ces niveaux mettent en scène le grand singe qui balance des tonneaux sur le plombier !
Des références qui parleront aux anciens et qui participent au fait qu’en dépit de sa facilité pour les « gamers », le jeu réussit à parler à tout le monde !
Plus petite production que les dernières aventures de Mario (aussi vendue un cran en dessous, question tarif), Mario VS. Donkey Kong embarque néanmoins tout le savoir-faire de Nintendo. Référencé, rigolo, graphiquement réussi, il s’adresse en priorité aux plus jeunes ou au public jouant de façon plus occasionnelle.
Cependant, la science du level design de Nintendo permet aussi aux joueurs plus rodés de s’amuser quelques heures (comptez cinq à six heures seulement pour un joueur à l’aise). Reste qu’on aimerait plus de niveaux « Mini-Mario », mix entre le platformer et le « Lemmings-like » qui sont tous de grandes réussites !