L’évocation de Dark Souls vous dit certainement quelque chose, et pour cause, depuis la sortie du premier épisode il y a quelques années, le jeu de rôle façon « hardcore » s’est trouvé un certain public à travers le monde. Développé par CI Games, Lords of the Fallen tente de reprendre les grandes lignes de la série Dark Souls développée par From Software, tout en y ajoutant une petite touche occidentale. Si Lords of the Fallen semble être une simple copie agrémentée, je vous rappelle que les apparences sont parfois trompeuses, et nous allons voir ensemble dès maintenant, ce que CI Games apporte au genre avec ce titre boosté à la testostérone.
Harkyn, un barbare, un vrai !
Nous voilà dans la peau d‘Harkyn, un homme comme on n’en fait plus, le mec « badass » à l’état pur qui ferait presque passer notre bon vieux Batman pour une lopette. Harkyn, malgré les apparences, semble tout de même renfermer une personnalité complexe, mais surtout un passé sombre de criminel, un criminel qui semble avoir laissé sa marques dans tous les esprits. Les stigmates sur son visage, ces sortes de symboles dont on ne sait encore grand chose, sont les souvenirs d’un passé douloureux dont il aurait aimé se passer.
Seulement, si ses crimes lui ont coûté cher, et qu’ils lui ont valu une certaine réputation, c’est aujourd’hui l’homme de la situation, pouvant bouter les Rhogars hors de ce monde. L’entrée en matière se passe de commentaire, on est directement lancé dans le feu de l’action et il ne faudra pas longtemps avant que vous affrontiez votre premier boss, un garde Rhogars, un être des ténèbres qui saura vous échauffer pour la suite des hostilités.
Une chose est à regretter dans ce lancement tonitruant. En effet, si l’aventure démarre tambour battant, il est à noter que juste avant cela, la création de personnage nous a semblé bien sommaire. Le problème est que si l’on a le choix entre trois classes différentes, il n’y a aucune personnalisation possible de Harkyn, qui restera tel quel physiquement, bridant un peu l’immersion, c’est dommage, mais c’est ainsi. Les classes disponibles sont, le guerrier, le clerc, et le voleur. Si le guerrier sait user de sa résistance pour encaisser les coups aisément, celui-ci reste peu mobile, rendant ses déplacements et ses attaques assez lourds. Le clerc, lui, est plus rapide que le guerrier tout en gardant une bonne résistance, ce qui en fait une classe plus polyvalente. Le voleur, l’agilité est son credo, il est rapide, doué en esquive, et sait infliger des dégâts dévastateurs pour peu que vous soyez réactif afin d’esquiver des coups qui pourraient vous être rapidement fatals, son armure demeurant très légère.
Bien entendu, il est possible de moduler chaque classe en changeant d’équipement, afin de vous offrir le combattant le mieux équilibré, et correspondant le mieux à votre style de jeu.
La mort, juste une habitude à prendre
En comparaison de la série des Dark Souls, nous sommes ici face à un jeu à l’allure plus « badass » à l’image de son héros Harkyn, comme nous l’avons vu plus haut. Cela se ressent bien entendu dans le gameplay qui offre en apparence un côté plus accessible et plus rentre-dedans. Le problème c’est qu’il n’en est rien, le jeu s’avère être d’une difficulté extrême, qui le sera d’autant plus si vous avez choisi de commencer l’aventure avec un voleur.
L’équipement est d’une grande influence dans le gameplay, son poids fera toute la différence dans bien des situations, vous rendant plus ou moins mobile en fonction de sa lourdeur. Bien entendu c’est aussi un moyen d’offrir une grande variété dans les différentes façon de jouer, et c’est un excellent point qui est très bien exploité dans Lords of the Fallen, n’étant en aucun cas un aspect restrictif ou rébarbatif. On retrouve bien entendu pendant les combats tous les coups habituels, il est donc possible d’attaquer à une ou deux mains, esquiver, donner des coups de bouclier, utiliser une certaine forme de magie grâce à un gantelet magique, ou encore asséner des coups ravageurs lors de bons timings.
Dans tous les cas, les combats ne sont finalement pas si nombreux, chaque affrontement étant une petite épreuve en soi. On s’y attendait bien entendu, mais les jeux aussi difficiles ne sont plus légion dans notre paysage vidéoludique et il m’aura été difficile de reprendre du service dans un jeu à la difficulté aussi conséquente.
Chaque adversaire possède des timings d’attaque très précis et des patterns qu’il faut apprendre afin de trouver la faille dans leur garde, aboutissant à une mise à mort en règle pour ces démons sans merci. Il n’y a aucun temps mort, se relâcher une seconde, c’est prendre le risque de mourir dans d’atroces souffrances, et je ne vous parle même pas des boss qui demandent une sacrée patience, ainsi qu’un contrôle de soi sans faille.
Avis aux personnes un peu trop nerveuses, arrêtez-vous avant que la manette ne vous échappe des mains par excès de rage. La mort dans Lords of the Fallen sera votre pain quotidien, mais heureusement un système de sauvegarde pourra vous auréoler de sa douce lumière rouge. Prendre le risque de ne pas sauvegarder à chaque fois n’est cependant pas un mal. En effet, moins l’on sauvegarde et plus les objets glanés sont intéressants. Il faudra alors choisir judicieusement où et quand sauvegarder.
Un jeu plaisant… mais avec des défauts majeurs
Le gameplay est vraiment bon, c’est une certitude, rien de révolutionnaire mais ce que fait Lords of the Fallen à ce niveau, il le fait bien. L’aventure s’avère très agréable, on se prend totalement au jeu, malgré un scénario qui aurait gagné à être mis plus en avant, même si celui-ci forge déjà une belle personnalité au titre. Graphiquement on pourrait presque dire que Lords of the Fallen est la version « bling bling » de Dark Souls. J’entends par là qu’il est beaucoup plus beau, non pas car nous sommes sur PS4, mais parce que tout est beaucoup plus stylisé, effets de lumière, reflets d’armure, les environnements en imposent aussi beaucoup plus. Cependant ce que le jeu gagne en beauté, il le perd en diversité, nous offrant des environnements beaucoup trop similaires tout au long du jeu. Le design général du bestiaire est lui d’un très haut niveau, très varié, et les patterns des ennemis le sont tout autant.
Malgré toutes ses qualités apparentes, ce qui blesse dans Lords of the Fallen, c’est les mouvements de caméra hasardeux et parfois frustrants, ainsi que le framerate totalement inconstant, duquel résulte des chutes tantôt passables, tantôt horribles. Se retrouver contre un mur sans pouvoir faire quoi que ce soit à cause des angles de caméra devrait vous arriver assez régulièrement, et dans un jeu où le moindre faux pas coûte généralement la vie, il s’agit d’un détail assez fâcheux. De plus même si les ralentissements fréquents ne gênent pas dans l’appréhension globale du jeu, c’est tout de même dommage de se retrouver à certains endroits avec juste un ennemi en face de soi, et d’avoir des chutes de framerate incompréhensibles. Une optimisation qui aurait gagné à être plus travaillée certainement.
On ressent l’envie de se démarquer de la série Dark Souls afin de ne pas devenir qu’une simple copie redondante. Cependant, les qualités de Lords of the Fallen n’arrivent pas à nous faire oublier ses défauts de réalisation, tels que les problèmes de caméra qui reviennent sans cesse à chaque affrontement ou presque.
Le jeu est agréable, le contenu et le gameplay sont vraiment au niveau, et c’est ce qui me fait présager de bonnes choses pour l’avenir de CI Games, qui je l’espère fournira une suite. Un jeu qui saura combler un certain vide sur PS4 en attendant l’arrivée de Bloodborne, un jeu qui plaira à n’en point douter aux joueurs exigeants, qui veulent s’imposer un certain challenge, dans un univers singulier et bourrin à souhait.