Sorti initialement en 1998 sur nos PlayStation, Klonoa: Door to Phantomile est le premier épisode d’une saga qui peine à s’accrocher au succès. Même si le premier opus a trouvé son public, encourageant Namco à travailler sur une suite qui verra le jour en 2001 sur PlayStation 2, les aventures de Klonoa et Huepow restent assez confidentielles.
Après quelques épisodes sur Game Boy Advance, ainsi qu’un premier remake de l’opus PlayStation en 2009 sur Wii, Bandai Namco remet le couvert en nous envoyant une compilation des deux premiers jeux, remastérisés. Venu du pays des rêves, Klonoa: Phantasy Reverie Series sera-t-il enfin synonyme de triomphe pour le petit animal aux grandes oreilles, ou bien signera-t-il son arrêt de mort ?
(Test de Klonoa: Phantasy Reverie Series sur PS5 réalisée via une copie fournie par l’éditeur)
On prend les mêmes et on re-recommence
Comme dit plus haut, il ne faut pas tomber dans le panneau : les jeux que propose Klonoa: Phantasy Reverie Series ne sont pas des remakes, mais des remasters. Pour le premier, Door to Phantomile, il s’agit d’un remaster du remake sorti sur Wii en 2009 (vous avez dit The Last of Us ?). Pour le second, c’est le remaster de l’épisode sorti sur PlayStation 2.
C’est ainsi que l’on se retrouve avec des jeux bien plus jolis que les originaux, mais qui sentent quand même légèrement le travail facile. On admirera sans dégoût des environnements colorés qui auraient pourtant gagné à subir un véritable remake. De quoi rebuter les nouveaux venus qui ne jurent que par les graphismes, mais cela ne dérangera certainement pas ceux pour qui ils sont secondaires. Le passage en 60 fps, quant à lui, donne aux titres une fluidité exemplaire sans la moindre chute.
Sinon, tout est là : l’anneau de Klonoa qui lui permet de faire gonfler les ennemis afin de les utiliser comme plateformes ou comme projectiles, les musiques qui collent à chacun des niveaux que proposent les deux jeux ainsi que les double sauts un peu particuliers de Klonoa. Pour qui a déjà touché à un des deux titres, ce sera un peu comme retourner à la maison.
Du plaisir à la frustration
Même si on prend plaisir à retrouver Klonoa et Huepow, une fois la première vague de nostalgie passée, le constat est sans appel : le jeu a vieilli, et les années sans nouveautés auront sans doute eu raison de son aura. On y repasse comme lorsque l’on regarde une série pour la deuxième fois : on aime toujours, mais on connaît toutes les ficelles.
Les jeux de plateformes à l’ancienne n’ont plus vraiment la côte, et proposer un simple remaster de Klonoa, sans rien changer à la formule, c’est déjà se tirer une balle dans le pied. C’est à croire que même Bandai Namco ne croit plus au possible succès de Klonoa. L’animal aux grandes oreilles mérite bien mieux qu’une petite balade onirique et nostalgique.
Ce qu’il manque au titre, c’est de la prise de risque, même minime. Ajouter des niveaux aux deux jeux, ou ne serait-ce que proposer des mini-jeux inédits aurait déjà signifié l’envie de l’éditeur de redonner du souffle à sa licence. Quant à la possibilité de voir arriver un jour un épisode trois, les espoirs semblent pouvoir être rangés au placard.
Klonoa: Phantasy Reverie Series souffre de ne pas en faire assez. Les deux jeux que cette compilation propose sont aussi bons qu’à l’époque, mais c’est bien ça le problème. On passe de très bon moments, mais le travail réalisé sur les deux titres est tellement en dessous de nos espérances que la frustration passe parfois au premier plan.
En résumé, le monde des rêves continue à raconter les mêmes histoires. Il les raconte très bien et délivre ce qu’il a à donner, sans surprises. Le manque de nouveautés de cette compilation donne matière à se demander si Bandai Namco n’utilise pas Klonoa comme moyen un peu facile de renflouer les caisses plutôt que comme un réel projet.
Klonoa: Phantasy Reverie Series reste une bonne alternative pour revivre la gloire passée de Klonoa ou pour découvrir cette série qui n’a, malheureusement, pas la voix qui porte assez loin.