Rappelez-vous la belle époque des jeux de guerre arcade 8 et 16-bit. Celle d’Ikari Warriors, Total Carnage et autres Heavy Barrel, qui vous permettaient d’incarner un clone de Rambo tout musculeux distribuant les balles comme un Messie belliqueux. Hé bien, Kick Ass Commandos risque fort de vous replonger dans cette ère glorieuse, et les cartouches vont pleuvoir tout autant que les litres de ketchup. Mais la question reste de savoir si la formule est toujours aussi efficace, avec plusieurs décennies d’écart. Mes amis, réponse ci-dessous.
Antic dreams
Dans Kick Ass Commandos, le postulat de départ est plutôt simple : carrer le maximum de boulettes (pour les incultes, c’est le nom donné communément aux munitions d’armes à feu dans la traduction française de Nicky Larson/City Hunter) dans le museau de vos ennemis.
La chose s’accompagne d’un certain nombre d’objectifs plus ou moins évidents à accomplir, tels que dézinguer un boss bien entouré, rejoindre un point de rendez-vous spécifique, éliminer tous les ennemis d’une zone, ou encore sauver la peau de telle ou telle personnalité, qu’elle soit civile ou gradée. Ce qui s’effectuera concrètement en vue de dessus, avec des graphismes bien pixelisés, comme on pouvait en trouver sur NES, voire Super NES, le tout agrémenté de musiques très métal rythmant avec efficacité l’action débridée proposée.
Fantassins équipés d’armes en tous genres, mais également tanks, hélicos et bateaux de guerre, seront votre lot quotidien, au travers de stages divers et variés (plaines enneigées, jungles luxuriantes, bâtiments sous haute surveillance…), au fil desquels vous devrez vous défaire de hordes solidement équipées afin de parvenir à votre objectif. Mais fort heureusement, vous ne serez pas complètement démuni pour affronter la menace. Et ce, grâce à trois mécaniques de jeu spécifiques.
La première, c’est la possibilité d’augmenter les caractéristiques de votre personnage (à choisir parmi une dizaine, la plupart débloqués in-game, dont un étrange mec blond platine appelé Donald…).
The expendables
Chaque perso dispose d’un certain nombre de points de compétences variées et propres à chacun, liées à leur rapidité de tir, leur résistance aux dégâts, leur puissance de feu, etc. En achevant les stages et en faisant progresser le grade militaire de votre avatar, vous gagnerez des XP permettant d’améliorer ces talents, histoire de résister toujours plus à la menace croissante balancée sur votre route, et croyez-le bien, ça commence vite à chicaner sévère dès que votre avancée se poursuit.
Deuxième aide bienvenue : les items à ramasser à droite à gauche. En cassant des caisses ou en déglinguant des adversaires, on a droit à des bonus avantageux, tels que des boîtes de soin, ou encore des armements temporaires plus dévastateurs que votre mitrailleuse de base (lance-flammes, grenades, lance-roquettes…). Ces derniers vous rendront le trajet plus facile, certes, mais attention : leur durée de vie est très courte, à vous d’en tirer le meilleur parti avant qu’ils ne s’épuisent.
Et enfin, dernier atout majeur de ce Kick Ass Commandos : les expendables. C’est à dire, les soldats secondaires, la chair à canon, bref, les combattants que vous allez pouvoir libérer de leur cellule au fil des stages, et qui viendront vous prêter main forte en augmentant votre puissance de frappe, dotés d’armes diverses et variées, avant de se faire, généralement, envoyer ad patres au nom de votre sainte croisade. Dès lors, vous allez pouvoir déchaîner les enfers sur les troupes adverses, qui n’hésiteront pas à riposter en conséquence. Super jouissif. Et du coup, l’on en vient instinctivement au gameplay.
All your gaming device are belong to us
Kick Ass Commandos propose, pour chaque level, 4 degrés de difficulté, le dernier se révélant particulièrement retors. Sur Steam, le choix vous sera offert entre le contrôle souris/clavier, ou l’usage d’un pad parfaitement compatible. On a alors droit à une maniabilité très basique, avec un stick (gauche) pour déplacer le perso, et l’autre (droit) pour le viseur, le tout agrémenté d’un bouton de shoot pour déverser la fureur militaire sur vos ennemis grâce à vos flingues divers. La mire en question fera d’ailleurs office de cible pour vos compagnons d’arme, qui tireront automatiquement dans la même direction que vous, afin de cribler les méchants de boulettes bien méritées.
Et, détail qui a son importance : Anarchy Enterprises, le développeur du jeu, vient de lancer tout récemment ce dernier sur supports Android et iOS, alors que la version PC date bientôt d’un an. Pour ma part, je l’ai acheté sur mon vieil iPhone 4S, et je vous le déconseille ; le matos étant dorénavant un peu obsolète, le jeu rame beaucoup trop pour être jouable, donc à moins de posséder une machine iOS plus récente, ne tentez pas le coup. Par contre, il fonctionne à merveille sur mes deux tablettes Android : Archos Gamepad 2, pourtant pas récente, et JXD Singularity.
Sur mobiles et tablettes, la maniabilité est tout aussi excellente que sur PC (version que je possède également), il s’agit toujours d’un twin-stick shooter, sauf qu’en lieu et place d’un bouton de shoot, le tir se fait automatiquement dans la direction vers laquelle vous orientez le stick virtuel de droite, un style de gameplay commun dans les shoot’em up sur appareils mobiles.
Amis retro-lovers, Kick Ass Commandos est pour vous. Un excellent jeu de guerre en vue du dessus qui saura raviver vos plus lointains souvenirs, et il vous permettra de déchaîner votre fureur le temps de quelques campagnes bien sanglantes, le tout accompagné de frères d’armes en soutien.
Le choix de votre personnage ainsi que sa progression au fil du jeu sont des éléments particulièrement positifs, et le bourrinage jouissif se conjuguera avec une approche plus méticuleuse des forces solidement armées qui vous feront face. « C’est pas ma guerre », qu’y disait Sylvester ? Bah si, là, ça l’est, et ça déchire, quel que soit le support. Le jeu porte bien son nom…